CESE: Le sommet social de Porto est un moment charnière pour l’Europe

Le 28 avril 2021, le Comité économique et social européen (CESE) a mené avec Nicolas Schmit, commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, un échange de vues sur le plan d’action en faveur du socle européen des droits sociaux et le sommet social qui se tiendra prochainement à Porto et au cours duquel ce plan sera examiné au plus haut niveau.

À l’occasion de ce débat, qui a eu lieu lors de sa session plénière organisée en mode virtuel, le CESE a également présenté et adopté une résolution sur sa contribution au sommet de Porto qui sera organisé les 7 et 8 mai 2021 par la présidence portugaise de l’UE.

Lors de ce sommet, le CESE participera à un dialogue politique entre les institutions européennes et les États membres sur la manière de mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux tout en veillant à ce que la reprise en Europe soit axée sur le bien-être des citoyens.

En ouverture du débat, la présidente du CESE, Christa Schweng, a déclaré: Ce sommet constitue un pas dans la bonne direction s’agissant de placer les citoyens au cœur des politiques de l’UE. Nous espérons que toutes les parties prenantes s’engageront fermement à développer le modèle social européen et à aider notre économie et notre société à atteindre la durabilité, en accordant une importance égale aux dimensions économique, sociale et environnementale.

La présidente a par ailleurs affirmé qu’au travers de ses travaux, le CESE entendait contribuer à la reprise et à préparer au mieux les sociétés et les économies à devenir plus vertes et plus numériques, en tirant parti des idées et des recommandations de la société civile organisée.

Prenant la parole devant l’assemblée plénière, M. Schmit a déclaré: L’une des priorités du sommet de Porto et du plan d’action est de redynamiser le dialogue social et de donner des moyens d’action aux partenaires sociaux. Ce plan est un document politique qui requiert l’engagement d’un grand nombre de partenaires. En faire une réalité pour les citoyens et produire des résultats sur le terrain exigera un effort collectif. Nous avons besoin de parties prenantes capables de faire progresser ce plan. Cela signifie que nous devons conclure un “nouveau contrat social” avec les citoyens européens. En tant que pilier de notre modèle social, les représentants des employeurs et des travailleurs jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre de ce plan.

M. Schmit a en outre affirmé que les raisons de plaider en faveur d’une Europe plus sociale étaient nombreuses, des changements induits dans le monde du travail par la révolution numérique et la transition vers une économie verte, aux bouleversements dévastateurs provoqués par la pandémie de COVID-19, qui a stoppé net les progrès accomplis depuis des années en matière d’emploi et nous a ramenés plusieurs années en arrière dans notre lutte contre la pauvreté.

Décrivant le plan d’action comme un plan pour les citoyens, M. Schmit a indiqué qu’il avait été conçu pour améliorer les conditions de vie et de travail des groupes les plus défavorisés et les plus vulnérables de la société, tels que les femmes, les enfants, les jeunes et les personnes handicapées. Il a ajouté que l’accent était mis sur la promotion d’un environnement plus social et l’investissement dans les ressources humaines, condition préalable à la compétitivité et à l’innovation.

Les économies ne seront pas prospères et les transitions numérique et verte ne seront pas couronnées de succès si les citoyens ne bénéficient pas d’une santé, d’une éducation et d’une formation suffisantes. Tels sont les messages que nous souhaitons transmettre aux États membres à Porto, la semaine prochaine. Nous voulons souligner que notre modèle social n’est pas un fardeau, mais un trait distinctif et un atout qui nous ont permis de mieux faire face à la pandémie que d’autres régions du monde.

M. Schmit a toutefois souligné que la Commission avait pleinement conscience de la répartition des compétences entre les niveaux national et européen, et qu’elle n’avait pas l’intention de légiférer dans des domaines ne relevant pas de sa compétence. Cela vaut en particulier concernant la manière d’atteindre les objectifs, qui est du ressort des gouvernements nationaux.

Le débat a en outre porté sur l’économie sociale, qui est considérée comme l’essence même d’une économie au service des personnes. Le CESE n’a cessé de promouvoir l’économie sociale au travers de ses travaux et de souligner l’importance qu’elle revêt, entre autres, pour défendre les valeurs de la solidarité et la création d’emplois décents. Il se félicite dès lors que l’économie sociale fasse également partie du plan d’action en faveur du socle européen des droits sociaux.

 

CONTRIBUTION DU CESE AU SOMMET SOCIAL DE PORTO

Dans sa résolution intitulée La société civile européenne en partenariat pour notre avenir durable, le CESE a affirmé que le sommet de Porto était un moment décisif et une occasion de démontrer que l’UE et ses États membres agissent de concert avec leurs citoyens, pour leur bien-être, en ne laissant personne de côté.

Selon le CESE, le plan d’action en faveur du socle européen des droits sociaux ne pouvait être présenté à un moment plus opportun dans le contexte de la reprise après la pandémie. Grâce à l’engagement de la société civile, tous les citoyens, y compris les plus vulnérables, doivent être en mesure de participer à la vision et à la mise en œuvre future du socle européen des droits sociaux, de s’y identifier et d’y trouver de l’espoir.

Le CESE a invité les États membres et les institutions européennes à agir sur plusieurs leviers.  Il s’agit notamment de sensibiliser à la contribution positive de la société civile, de renforcer la résilience sociale des économies européennes et de stimuler la croissance économique et la création d’emplois.

La résolution a été élaborée par les présidents des trois groupes du CESE.

Stefano Mallia, le président du groupe des employeurs, a déclaré: Une reprise économique rapide n’est possible que si nous veillons à ce que nos entreprises disposent de l’environnement économique adéquat pour être compétitives et créer des emplois. Les employeurs sont fermement convaincus qu’une reprise économique durable est le principal moteur du progrès social. Nous sommes persuadés qu’une véritable Europe sociale peut être réalisée grâce à une reprise économique durable, à la croissance et au bon fonctionnement du marché intérieur. Il faut pour cela renforcer notre économie tout en remédiant à ses faiblesses et en renforçant sa résilience.

Oliver Röpke, le président du groupe des travailleurs, a déclaré: Dans sa résolution, le Comité appelle de ses vœux une déclaration de Porto forte et durable qui associe l’ensemble des acteurs à la mise en œuvre du plan d’action en s’appuyant sur le dialogue civil et social et en approuvant les grands objectifs du plan. Il s’agit d’un moment décisif pour l’Europe, qui lui permettra d’adopter les prochaines mesures essentielles pour parvenir à un meilleur équilibre entre la solidarité et les droits sociaux, d’une part, et les libertés économiques, d’autre part. Le changement de paradigme concernant le rôle de l’Europe en matière de politique sociale doit vaincre certaines résistances. Nous devons donc nous efforcer de convaincre toutes les parties prenantes et de bâtir une vaste alliance.

Séamus Boland, le président du groupe Diversité Europe, a déclaré: Le socle social doit davantage tenir compte de l’impact à moyen et à long terme de la pandémie sur les systèmes de santé européens. La COVID-19 a clairement montré que la santé peut avoir une incidence directe sur la stabilité économique et sociale. Dans le cadre de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux, les États membres doivent investir davantage et de manière durable dans la modernisation des services et des infrastructures de santé publique, ainsi que dans l’amélioration de la coordination en matière de santé publique au sein des États membres et entre ceux-ci.

Le 28 avril, le CESE a en outre organisé une conférence de haut niveau en ligne intitulée Le sommet social de Porto, un nouvel élan en faveur de l’engagement social de l’Europe afin de débattre de l’importance de l’Europe sociale, des éléments clés du socle européen des droits sociaux et de sa mise en œuvre au niveau de l’UE et à l’échelon national. Outre les membres du CESE, figuraient parmi les intervenants Ana Mendes Godinho, la ministre portugaise du travail, de la solidarité et de la sécurité sociale, ainsi que des représentants des institutions européennes et des partenaires sociaux.

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EESC: The Porto Social Summit is a milestone moment for Europe