La politique économique dans la zone euro

EESC opinion: La politique économique dans la zone euro

Points clés:

  • Le CESE approuve l'élaboration, au début du semestre européen, de programmes de priorités économiques afin de stimuler la croissance dans les pays de la zone euro. Cependant, le Comité regrette que la société civile et les partenaires sociaux n'aient pas été consultés quant à la conception et aux processus nationaux du semestre.
  • Les États membres de la zone euro doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir une plus grande convergence et une plus grande intégration dans le domaine économique, ainsi que des bases politiques et institutionnelles solides. Ces mesures devraient aller de pair avec des progrès sur la voie de la création d'une union budgétaire de la zone euro, d'une union sociale et d'une représentation extérieure unifiée auprès des institutions financières internationales.
  • Contrairement à ce qu'indique la recommandation de la Commission, la politique budgétaire devrait reposer sur une approche expansionniste plutôt que neutre. Le CESE préconise dès lors une impulsion budgétaire mettant l'accent sur l'investissement public, ce qui entraînerait une augmentation de la demande à court terme, mais également une hausse du potentiel de croissance à long terme.
  • En outre, le CESE est partisan d'un allégement de la fiscalité sur le travail dans la mesure où la viabilité financière des systèmes de protection sociale ne s'en trouve pas menacée. Il faudrait prendre en compte au niveau budgétaire les conséquences de la robotique et de la numérisation. Il conviendrait d'instituer de nouvelles formes de travail telles que l'économie du partage au service de la société, sans que cela ne se fasse au détriment des droits des travailleurs et des systèmes de protection sociale.
  • Des réformes structurelles visant à améliorer le versant de l'offre ne peuvent pas, à elles seules, résoudre le problème de la faiblesse de la reprise. Les réformes structurelles qui peuvent avoir des effets positifs sur la demande à court terme devraient avoir la priorité.
  • Le CESE appelle à une action coordonnée afin de créer un environnement plus favorable aux PME grâce à une meilleure réglementation et à une réduction cohérente des lourdeurs administratives, à la garantie d'un financement suffisant et adéquat, ainsi qu'à une facilitation systématique des exportations vers les marchés extérieurs à l'UE.
  • Il est indispensable, notamment, de mettre en place un droit européen de l'insolvabilité et d'ouvrir de nouvelles possibilités de financement pour les microentreprises et les jeunes pousses. Il est urgent de procéder à une évaluation en vue de déterminer les possibilités que pourraient offrir les nouveaux modèles bancaires, comme le système bancaire islamique, pour le financement des entreprises dans l'UE. Dans ce contexte, le CESE insiste sur la nécessité de concrétiser le projet de création d’un fonds européen de capital-risque.
  • Afin de résoudre les problèmes touchant à la compétitivité et à la durabilité de l’UE, le CESE recommande de constituer dans le secteur du numérique une société faîtière, comme l'a fait avec beaucoup de succès le groupe Airbus. Cette coopération multinationale, qui associe plusieurs filiales originaires de divers États membres, est un acteur clé de l'économie et de l'industrie européennes.