Points clés:
Le CESE estime que le principal problème de l'euro est avant tout un problème politique, davantage qu'un problème économique. D'autre part, les réponses apportées récemment par la Commission et le Conseil souffrent d'un large "déficit démocratique", dans la mesure où il court-circuite le Parlement et les autres institutions européennes et qu'il ne tient pas compte de l'engagement commun en faveur de la solidarité et de la cohésion.
Le CESE propose par conséquent l'introduction de deux types d'obligations (bonds) de l'Union européenne, qui sont complémentaires mais distincts: les Union Bonds destinés à stabiliser la dette, et les Eurobonds destinés à stimuler la reprise et la croissance. Il recommande aussi d'utiliser une partie du flux net des Eurobonds pour financer un fonds européen de capital-risque, ce qui était l'un des objectifs originels du Fonds européen d'investissement (FEI). Cette solution ne nécessiterait pas de modifications des traités.
Union bonds – La dette nationale, convertie, même de manière graduelle, en Union bonds jusqu'à hauteur de 60 % du PIB, pourrait être détenue dans un compte de débit consolidé mais non soumis à négociations. Les États membres dont la dette serait ainsi libellée en Union bonds serviraient leur quote-part de la dette convertie en obligations de l'Union.
Les Eurobonds émis pour financer la reprise et la croissance seraient négociés et pourraient ainsi attirer des fonds dans l'UE des économies des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ceci permettrait de renforcer l'euro en tant que monnaie de réserve internationale tout en aidant les économies émergentes à réaliser leur ambition de créer un système mondial de réserves de change plus varié.
En outre, la cohésion serait renforcée et la compétitivité serait améliorée, une partie des afflux de capitaux canalisés par l'émission d'Eurobonds servant à financer un fonds de capital-risque pour les petites et moyennes entreprises.