Le CESE formule des recommandations essentielles pour l’unité sociale et la croissance inclusive en Europe

Le Comité économique et social européen (CESE), à la demande de la présidence belge du Conseil de l’UE, a présenté une série de recommandations cruciales visant à renforcer la cohésion sociale, à gérer l’endettement et à donner la priorité aux investissements dans la santé et l’emploi partout en Europe. Le CESE s’est déclaré préoccupé par le fait que des budgets trop serrés pourraient ralentir les progrès dans la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

Le CESE a présenté ses recommandations dans son avis intitulé Stimuler une croissance inclusive à long terme au moyen de réformes et d’investissements, qui a été débattu et adopté lors de sa session plénière de mars, en présence de Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, et de Karine Lalieux, ministre belge des pensions et de l’intégration sociale.

Ces recommandations arrivent à un moment charnière, alors que l’Europe doit démontrer sa capacité à résoudre les problèmes posés par les disparités sociales et les objectifs de développement durable. Grâce à des réformes et des outils appropriés, les investissements sociaux seront rentables à long terme et garantiront une vie décente à tous les Européens.

Le CESE a souligné la nécessité d’assurer une cohérence entre les mesures proposées et les cadres existants, que sont le Semestre européen et le socle européen des droits sociaux. Cette harmonisation est jugée essentielle pour une coordination efficace entre les États membres et un suivi transparent des plans nationaux, qui amélioreront la gouvernance globale des politiques sociales et économiques au sein de l’Union.

En ouvrant le débat lors de la session plénière, Oliver Röpke, président du CESE, a déclaré: Alors même que nous discutons d’un programme stratégique solide pour l’Europe, nous ne pouvons pas éluder sa dimension sociale. Nos citoyens exigent de nous une action plus résolue pour faire progresser l’Europe sociale et préserver leurs droits et leur bien-être. Notre engagement en faveur du modèle social européen reste essentiel. Notre avenir, ce n’est pas seulement l’Europe, c’est l’Europe sociale!

Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, a précisé: Le socle européen des droits sociaux est un instrument extrêmement précieux. Au cours des cinq dernières années, nous avons converti ces vingt principes en politiques. Pour aller de l’avant, nous devons continuer à accorder la priorité à l’intégration d’un plus grand nombre de travailleurs sur le marché du travail, en particulier les femmes et les migrants. Les initiatives de reconversion professionnelle sont essentielles pour faire face aux évolutions technologiques et réduire le risque de pauvreté, ce qui nuit à la fois à la cohésion sociale et à la stabilité économique.

Karine Lalieux, ministre belge des pensions et de l’intégration sociale, a souligné à quel point il était urgent de créer une Europe sociale qui soit véritablement inclusive. Ce n’est pas en laissant des gens de côté que l’on va contribuer au développement de notre société, a-t-elle lancé, soulignant la nécessité d’efforts concertés pour prendre à bras-le-corps l’écart des niveaux de pension entre les hommes et les femmes, le sans-abrisme ou encore l’inclusion numérique, en réitérant l’engagement de la présidence belge de placer l’Europe sociale au sommet de l’échelle des priorités dans les débats de l’Union.

En avril, la présidence belge convoquera à La Hulpe (Belgique) une conférence de haut niveau sur le socle européen des droits sociaux dans l’optique de faire progresser sa mise en œuvre. En janvier dernier, elle a organisé le sommet des partenaires sociaux de Val Duchesse, au cours duquel l’Union européenne et les partenaires sociaux se sont engagés à renforcer le dialogue social pour relever les défis du travail. Le CESE figure parmi les signataires de la déclaration de Val Duchesse, et il participera à la conférence de La Hulpe.

Au cœur de l’avis du CESE, élaboré par MM. Wautier Robyns, Javier Doz Orrit et Luca Jahier, figure la nécessité d’utiliser plus efficacement les ressources financières, notamment en explorant les partenariats public-privé. Le Comité demande aussi à l’Union de se doter, d’ici à 2026, d’une capacité financière soutenue par des lignes directrices et des mécanismes de financement à l’échelle européenne, afin de permettre à l’Union de répondre à des priorités communes telles que l’investissement social ou la stabilisation cyclique.

L’avis souligne la nécessité d’aligner le Semestre européen sur le socle européen des droits sociaux pour conforter la dimension sociale de la gouvernance économique.

Le Comité insiste sur le fait que les partenaires sociaux et la société civile devraient être associés aux processus décisionnels, et propose une série d’améliorations à apporter aux systèmes de protection sociale visant à maximiser l’impact des investissements sociaux.

Le CESE fait aussi valoir qu’il importe de veiller à ce que la transition soit réellement juste au cours des transformations écologique et numérique, en appelant à la mise en place d’un cadre d’action global de l’Union pour garantir l’inclusivité.