Célébrer le bénévolat et le volontariat et leur donner les moyens d’agir pour un avenir durable

Pour promouvoir le bénévolat et le volontariat, l’UE devrait proclamer une Année européenne des bénévoles et des volontaires en 2025, nouer des contacts avec les bénévole et les volontaires âgés et collecter des données sur cette activité qui est précieuse pour l’avenir de l’Europe, déclare le CESE.

Le Comité économique et social européen (CESE) a invité l’UE et ses États membres à apporter un soutien systématique et réfléchi au bénévolat et au volontariat. Cela permettrait de reconnaître leur impact considérable sur le développement social de l’Europe et leur rôle crucial dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations unies et dans la promotion de l’inclusion sociale.

Dans son avis d’initiative sur le bénévolat et le volontariat, adopté lors de sa session plénière de décembre, le CESE a proposé que l’UE déclare 2025 «Année européenne des bénévoles et des volontaires», qu’elle élargisse les programmes de soutien au bénévolat et au volontariat aux personnes âgées et définisse une méthode à l’échelle de l’UE pour collecter des données relatives au bénévolat et au volontariat que les pays et les organisations pourraient partager.

L’avenir de l’Europe ne sera pas construit par des décideurs, des responsables politiques ou des organisations de la société civile, mais par des citoyens et des citoyennes, des bénévoles et des volontaires actifs – par des personnes qui consacrent leur temps libre au profit de la société, a déclaré Krzsysztof Pater, rapporteur de l’avis.

Chaque année, en Europe, une personne sur cinq prend part à des activités de bénévolat et de volontariat. Selon une enquête récente, tous les ans, 25 % des jeunes Européens participent à une activité de bénévolat ou de volontariat organisée. Chaque jour, des bénévoles et des volontaires de tous âges et de tous horizons consacrent du temps à des activités au profit d’autres personnes ou de l’environnement, renforçant ainsi la société et œuvrant pour un avenir durable.

Un soutien systématique et à grande échelle au niveau de l’UE et des États membres est nécessaire parce que l’impact du bénévolat et du volontariat est bien plus important que leurs coûts potentiels, a déclaré M. Pater.

Selon les données disponibles, l’activité des bénévoles et des volontaires a une valeur économique réelle, représentant plus de 2 % du PIB dans de nombreux pays.

Depuis que s’est tenue, en 2011, l’Année européenne du volontariat, la question du bénévolat et du volontariat a progressivement disparu de l’agenda européen pour n’y apparaître que de façon sporadique: lors de la création des volontaires de l’aide de l’Union européenne, du corps européen de solidarité et lorsque le bénévolat et le volontariat ont été inscrits parmi les thèmes prioritaires du programme «L’Europe pour les citoyens». Le 5 décembre, la Journée internationale des volontaires célèbre cet important travail social dans le monde entier.

De l’avis du CESE, la contribution des bénévoles et des volontaires, ainsi que le bien-être et le sentiment de lien qu’ils éprouvent en retour, méritent une reconnaissance plus large.

Une Année européenne des bénévoles et des volontaires en 2025, telle que proposée par le CESE, permettrait de mieux faire connaître le bénévolat et le volontariat et leurs avantages à un moment où les communautés de l’après-pandémie auront encore besoin d’aide pour se redresser et rétablir des liens.

Avant tout, cette manifestation rendrait hommage aux millions de bénévoles et de volontaires européens et encouragerait davantage à les rejoindre. Dans le même temps, il s’agirait d’une occasion pour les pays de partager leur savoir-faire et pour l’UE de développer et de créer des programmes destinés aux bénévoles et aux volontaires, et d’en informer les citoyens.

Un simple appel à proclamer 2025 l’Année européenne du bénévolat et du volontariat constitue l’outil idéal pour réaliser des progrès dans les États membres et au niveau de l’UE, a souligné M. Pater. Cela permettrait de rendre hommage aux efforts et à l’impact de tous les bénévoles et volontaires pendant la crise de la COVID-19 et soulignerait l’importance de leur contribution à la reprise et à l’avenir de l’Europe, sur la base de la solidarité, du respect, de l’égalité et des valeurs communes.

Élargir l’accès et harmoniser les données

Une autre demande fondamentale formulée dans l’avis du CESE appelle à élargir l’accès aux programmes, à améliorer la solidarité entre les générations et les communautés et, en particulier, à permettre aux personnes âgées de rester des citoyens actifs grâce au bénévolat eu au volontariat.

Le CESE demande que le corps européen de solidarité et d’autres programmes financés par l’UE soient étendus aux personnes âgées de plus de 30 ans ou que soit instauré un dispositif similaire pour les bénévoles et les volontaires âgés. Le Comité se félicite de la récente proposition du Conseil de l’Union européenne visant à mettre en place, sous l’égide de la Commission, une plateforme numérique sur le volontariat après la vie active, qui soutiendrait à la fois les bénévoles et les volontaires potentiels et les organisations.

Il convient de lever d’autres obstacles économiques et pratiques au bénévolat et au volontariat. Par exemple, les personnes devraient pouvoir se porter volontaires sans perdre leur droit aux prestations sociales, et les contrôles en matière d’assurance et de sécurité devraient être harmonisés afin de soutenir le travail transfrontalier, a déclaré le CESE.

Un autre problème est que jusqu’à présent, seul un nombre limité de recherches sur le bénévolat et le volontariat ont été menées dans les États membres. Afin de mettre en place des politiques de bénévolat et de volontariat éthiques adaptées aux besoins et à la disponibilité des citoyens, les responsables politiques doivent également disposer de données comparables sur les activités de bénévolat et de volontariat dans tous les États membres. Ces données pourraient porter sur les incidences sociétales et économiques, le temps consacré ou le mode de bénévolat ou de volontariat que pratiquent les différents groupes sociaux.

Le CESE a proposé que le manuel sur la mesure du travail bénévole de l’Organisation internationale du travail (OIT) devienne le cadre qui permettait à toutes les organisations de renforcer le bénévolat et le volontariat dans l’ensemble de l’UE.

Un tel ensemble de mesures coordonnées par la Commission européenne encouragerait les États membres à soutenir pleinement les activités de bénévolat et de volontariat et garantirait que cette thématique ne soit pas un élément occasionnel mais un aspect permanent de la politique européenne.