Conclusions et recommandations

Les bénévoles et les volontaires: des acteurs essentiels des sociétés européennes

• La pandémie de COVID-19 a contribué à libérer une énergie sociétale sans précédent, qui s’est traduite par une explosion des activités volontaires informelles et formelles au sein des sociétés européennes.
• Une énergie similaire alimente aujourd’hui l’aide apportée aux réfugiés ukrainiens, et l’on ne saurait sous-estimer la contribution fondamentale du bénévolat et du volontariat à la société.
• Même en dehors des périodes de crise, le bénévolat et le volontariat jouent un rôle crucial qui va bien au-delà de la prestation de services, et de nouveaux types d’actions bénévoles et volontaires font leur apparition, comme le volontariat en entreprise ou dans le cadre du service civique.
• Toutes les sortes de bénévolat et de volontariat jouent un rôle central dans la consolidation du capital social, de l’inclusion et de la cohésion sociales, en encourageant la coopération intergénérationnelle et en réunissant des personnes issues de milieux socio-économiques différents.
• Le bénévolat et le volontariat constituent également un important facteur de développement personnel, car ils renforcent des compétences clés et transférables tout au long de la vie et contribuent à réduire la fracture numérique.
• Par l’intermédiaire d’actions créatives et innovantes, les bénévoles et les volontaires fournissent une assistance supplémentaire et complémentaire, de leur plein gré, gratuitement et dans le but de servir le bien commun.
• En effet, le bénévolat et le volontariat représentent l’exemple le plus évident de l’engagement civique et de la citoyenneté active dans toute sa dimension.

Comment renforcer le bénévolat et le volontariat dans l’ensemble de l’Union européenne?

• S’il est difficile de cerner, de reconnaître et de mesurer la valeur ajoutée du bénévolat et du volontariat, il est néanmoins impératif de sensibiliser davantage les citoyens à leur contribution essentielle aux sociétés européennes.
• Un premier pas dans cette direction doit consister à disposer de modèles et de données fiables pour mesurer la contribution économique du bénévolat et du volontariat à les partager. En effet, cette contribution représente actuellement plus de 2 % du PIB dans de nombreux pays.
• Afin de reconnaître pleinement la valeur du bénévolat et du volontariat pour la société, la mesure de leur contribution au PIB devrait devenir obligatoire.
• La Pologne, et plus particulièrement la ville de Gdańsk, capitale européenne du volontariat 2022, sont des exemples positifs d’environnements propices au développement efficace du bénévolat et du volontariat et à la mesure de leur contribution économique.
• Dans ce contexte, les bonnes pratiques nationales en matière de collecte de données devraient être partagées avec Eurostat, dans le but de normaliser les méthodologies dans l’ensemble de l’UE.
• Toutefois, des données supplémentaires sur l’apport du bénévolat et du volontariat au-delà du PIB sont également nécessaires pour démontrer leur contribution globale aux sociétés européennes, par exemple, leur incidence sur l’amélioration du bien-être, la cohésion sociale, la santé ou la protection de l’environnement.
• Fondamentalement, pour que le secteur du bénévolat et du volontariat puisse prospérer et se développer aux niveaux local et national, il sera nécessaire de mettre en place des cadres stratégiques et/ou réglementaires et juridiques propices. Ces décisions devraient être prises sur une base nationale et en consultation directe avec les organisations de la société civile.
• En outre, il est impératif d’entretenir un dialogue régulier et efficace, un apprentissage mutuel et un partenariat entre les organisations de la société civile et les pouvoirs publics nationaux et locaux.
• Il est par ailleurs essentiel de prévoir un financement structuré et durable afin de maintenir des services indépendants et de qualité, ainsi que des niveaux de soutien et d’infrastructure sûrs et satisfaisants pour le bénévolat et le volontariat (par exemple, des centres de volontariat, des formations, un soutien psychologique).
• Enfin, en reconnaissance du travail accompli par les bénévoles et les volontaires, en particulier les jeunes, il importe de reconnaître et de certifier les compétences acquises, en les incluant dans leurs dossiers de qualifications et de compétences aux niveaux national et européen.

Replacer le bénévolat et le volontariat au cœur de l’agenda politique européen

• Dans les années qui ont suivi l’Année européenne du volontariat 2011, le thème du bénévolat et du volontariat n’a plus figuré parmi les priorités politiques de l’Union. Néanmoins, la conférence sur l’avenir de l’Europe a clairement replacé les citoyens sur la scène politique. Dès lors, le suivi de cette conférence constitue une occasion à saisir par les organisations de la société civile, y compris le secteur du bénévolat et du volontariat.
• En particulier, les citoyens, bénévoles et volontaires en puissance, devraient être au cœur du futur programme de l’UE. Les organisations de la société civile doivent être associées à la création et à la mise en œuvre des politiques nationales et européennes au moyen d’un dialogue structuré et d’un partenariat fructueux, et elles doivent jouer un rôle clé dans ces processus.
• Afin de rendre les politiques européennes plus acceptables pour l’ensemble de la population et, partant, plus efficaces, il convient d’assurer une participation constructive et de mettre l’accent sur les «personnes», car c’est ce qui définit la nature du secteur du bénévolat et du volontariat.
• Au fil des ans, le Comité économique et social européen (CESE) et plus particulièrement son groupe des organisations de la société civile se sont efforcés de maintenir le bénévolat et le volontariat dans l’agenda politique de l’UE comme l’un des principaux instruments permettant de concrétiser les ambitions multidimensionnelles des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
• À cet égard, l’Union européenne devrait élaborer et soutenir activement un programme de bénévolat et de volontariat plus complet à l’échelle européenne. Le champ d’application du programme devrait être élargi à tous les âges et à un plus grand nombre de secteurs d’action grâce au corps européen de solidarité.
• De plus, l’UE devrait créer un site web européen consacré au bénévolat et au volontariat, contenant des informations sur les possibilités en la matière dans l’ensemble de ses régions et de ses États membres.

• Enfin, l’Union est invitée à déclarer l’année 2025 «Année européenne des bénévoles et des volontaires».