Points clés
Dans cet avis, le CESE se félicite que la garantie renforcée pour la jeunesse offre aux États membres une série de mesures visant à lutter contre le chômage des jeunes, qui recouvre différents outils parmi lesquels figurent l’apprentissage, les stages, l’information et les offres d’emploi, et il demande de prendre d’autres mesures de manière à pérenniser cet instrument. Il regrette toutefois que ces mesures ne soient pas équilibrées et se concentrent principalement sur l’éducation et les compétences et moins sur les politiques actives du marché du travail. Au sortir de la crise due à la COVID-19, les jeunes de l’UE, qui sont les plus touchés par le chômage, devraient avoir accès à des possibilités d’emploi de qualité.
Le Comité invite instamment les États membres à adopter une approche globale et intégrée de l’aide aux jeunes qui rencontrent de nombreux obstacles pour s’intégrer dans l’éducation, la société et sur le marché du travail.
Le CESE estime qu’il s’impose d’offrir aux jeunes, dans un délai de quatre mois à compter de leur inscription auprès du service public de l’emploi, un emploi ou une possibilité de formation de qualité. L’aide aux jeunes doit s’enraciner dans la validation des apprentissages non formels et informels.
Le Comité réclame une initiative de l’Union européenne afin de renforcer la prestation d’une orientation professionnelle et des conseils de qualité et inclusifs dès les premières étapes de l’éducation scolaire des jeunes, ainsi qu’afin de fournir davantage d’informations aux jeunes sur leur formation complémentaire et par conséquent sur leurs possibilités de carrière.
Le CESE fait valoir que le placement professionnel des jeunes qui ne travaillent pas et ne suivent pas d’études ou de formation doit respecter le droit du travail, les conventions collectives et les règles fiscales afin d’éviter que les jeunes travailleurs aidés par la garantie pour la jeunesse ne se retrouvent en situation précaire à long terme. Il est indispensable que le placement des jeunes dans un emploi en tant que travailleurs respecte des conditions décentes de salaire et de travail, l’accessibilité du poste de travail, la santé et la sécurité sur le lieu de travail et la démocratie au travail, telles que définies par la législation nationale et les conventions collectives et/ou les accords de branche.
Le Comité suggère qu’il conviendrait de développer un cadre de qualité régissant la garantie pour la jeunesse, en associant les partenaires sociaux et les acteurs de la société civile concernés aux échelons européen, national et local à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation de ce dispositif de manière à s’assurer qu’il réponde à certaines normes.
Le CESE appelle de ses vœux une coopération à l’échelon européen et national en faveur de politiques efficaces dans les domaines social, de l’emploi et de l’éducation et de la formation, en s’appuyant sur des alliances qu’il conviendra de nouer entre ministères, services publics de l’emploi, partenaires sociaux, organisations de la jeunesse, conseils nationaux de la jeunesse et d’autres acteurs concernés afin de trouver la meilleure solution pour les jeunes et de s’assurer de mieux toucher ceux qui sont dans le besoin, en s’attachant tout particulièrement à inclure ceux qui sont défavorisés sur le plan socio-économique ainsi qu’à assurer l’égalité des sexes.
Le Comité recommande que la Commission mène une étude à l’échelon de l’Union sur l’incidence de la crise de la COVID-19 sur le décrochage scolaire précoce et sur l’augmentation des taux de jeunes qui ne travaillent pas et ne suivent pas d’études ou de formation. Il recommande également de modifier les données d’Eurostat concernant le taux de chômage des jeunes, de manière à englober aussi les jeunes de l’âge de la fin de la scolarité obligatoire jusqu’à celui de 30 ans (et non plus seulement la tranche d’âge comprise entre 18 et 25 ans), ainsi que d’assurer dans le cadre du dispositif de la garantie pour la jeunesse des mesures d’aide adéquates et un accès à des financements de l’Union européenne qui soient d’un niveau approprié.
Le CESE demande de soutenir effectivement les services publics de l’emploi afin que ceux-ci puissent placer les personnes dans un enseignement complémentaire, une formation continue et des emplois de qualité. Le relèvement de l’âge d’accès à la garantie pour la jeunesse ne saurait réduire la qualité des possibilités offertes par les services publics de l’emploi ou accroître encore la pression qui s’exerce sur ces derniers ou sur les systèmes d’éducation et de formation qui font face à une demande accrue. Le CESE demande une aide supplémentaire afin de renforcer la capacité des services publics de l’emploi et de permettre aux citoyens de recevoir davantage d’informations sur les places d’apprentissage, les stages et les offres d’emploi de qualité disponibles au sein des entreprises.