La bioéconomie bleue est synonyme d’activités économiques et de création de valeur sur la base d’une utilisation durable et intelligente de ressources aquatiques renouvelables et de l’expertise y afférente. En Europe, l’expertise, le savoir-faire et les traditions humaines liées à l’eau, aux ressources aquatiques et à la bioéconomie bleue sont considérables. Néanmoins, eu égard au potentiel et aux possibilités qu’offre la bioéconomie bleue, les activités commerciales en la matière restent relativement modestes.
Il est essentiel de préserver et de restaurer le bon état et la biodiversité des océans, des mers, des lacs et des rivières. Cette démarche nécessite d’importants efforts de la part de toutes les parties prenantes, notamment l’Union, les institutions nationales et régionales, les universités et les centres de recherche, de tous les professionnels concernés (les secteurs de la pêche et du tourisme, par exemple), ainsi que des organisations de la société civile.
Davantage d’investissements sont requis dans la gestion des environnements aquatiques et les installations sanitaires, afin de garantir l’accès à l’eau potable et son utilisation durable, ainsi que des services d’assainissement adéquats pour tous.
Le CESE demande à l’UE et aux autres acteurs de la bioéconomie bleue de proposer des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses conséquences. La pêche, l’aquaculture et la culture des algues sont indispensables pour accroître la production durable de denrées alimentaires d’origine aquatique dans l’Union. Avant de pouvoir mettre en place avec succès des systèmes de produits alimentaires d’origine aquatique qui soient résilients au changement climatique, il faut pour les développer approfondir la recherche et renforcer l’innovation.
La coopération entre les universités, les centres de recherche, les ONG et le secteur de la pêche est indispensable afin de développer de nouveaux produits à valeur ajoutée à partir de sous-produits issus de la pêche et de déchets. De nouveaux instruments de financement sont nécessaires pour promouvoir les innovations technologiques et les services. La restauration de la biodiversité des mers, des lacs et des rivières ouvrira essentiellement de nouvelles perspectives commerciales, y compris pour les entreprises familiales et les entreprises de petite taille sur les marchés locaux.
L’Union européenne est invitée à promouvoir la sensibilisation, l’enseignement et des formations intégrant la recherche, la valorisation et la transmission du savoir-faire des populations des zones côtières et des eaux intérieures, pour permettre aussi bien une gestion respectueuse de la nature que la création de réseaux européens de formation dans ce domaine. En ce qui concerne l’agriculture, l’UE devrait également se pencher sur la question de la rareté de l’eau.
Le CESE suggère de placer la bioéconomie bleue au rang des domaines phares des politiques de l’Union et de ses politiques de coopération avec les pays voisins, de même que dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations unies et de ceux de l’accord de Paris de la COP 21. À cet égard, le CESE propose que le Conseil européen et le Parlement européen invitent la Commission à entamer plusieurs actions pilotes dans les différentes zones marines et aquacoles européennes. Un comité de gestion devrait être mis en place, intégrant les États membres, les régions et les parties prenantes, et associant le CESE.