Franc succès à Lisbonne pour le séminaire «Connecter l’UE» du CESE ayant pour thèmes la santé, l’Europe sociale et la démocratie

Le Comité économique et social européen (CESE) espère que son séminaire, consacré à certaines des questions les plus urgentes auxquelles sont aujourd’hui confrontés les Européens, incitera les citoyens à partager leurs idées et leurs préoccupations sur l’espace en ligne de la conférence sur l’avenir de l’Europe, afin d’en faire un véritable exercice démocratique et de contribuer à l’élaboration d’un discours plus positif pour l’Europe

Les 18 et 19 novembre, dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le CESE a tenu sa manifestation phare annuelle consacrée à la communication, le séminaire Connecting EU. Organisé en partenariat avec le Conseil économique et social portugais, celui-ci a eu lieu à la Fondation Gulbenkian à Lisbonne. 

Intitulé De quel type d’Europe rêvez-vous? La société civile et la conférence sur l’avenir de l’Europe, le séminaire Connecting EU a réuni, sur une période de deux jours, des universitaires, des journalistes et des responsables politiques pour discuter de la nécessité ou non d’intensifier l’action de l’UE dans les domaines de la santé, de l’économie et de la justice sociale, et de la démocratie.

Les trois thèmes ont été sélectionnés parmi les neuf proposés pour les débats avec les citoyens dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe. Les conclusions du séminaire seront consignées sur la plateforme interactive multilingue de la conférence sur l’avenir de l’Europe, qui permet aux citoyens de partager leurs points de vue sur les thèmes proposés.

À l’ouverture du séminaire, Christa Schweng, la présidente du CESE, a déclaré: Nous estimons que la Conférence ne sera un succès que si nous parvenons à rapprocher l’UE de ses citoyens et permettons à ceux-ci de se redécouvrir un lien affectif avec l’Union. Nous devons veiller à ce qu’elle ne reste pas un exercice vide de sens. Elle doit être accessible aux citoyens. Dans un souci de responsabilité et de transparence, je propose de mettre en place un tableau de bord qui énoncera clairement les propositions de la Conférence. Ses conclusions doivent être conformes aux opinions exprimées par les citoyens, puis suivies par les décideurs politiques.

L’Union européenne tient ses promesses, a conclu Mme Schweng. Nous devrions en être fiers et oser rêver d’aller encore plus loin. L’une des principales priorités du CESE pour cette conférence – et, je crois, l’une des clés de son succès – est de définir un nouveau récit pour l’Europe, un récit qui remette la société civile aux commandes.

Cillian Lohan, vice-président du CESE chargé de la communication, a affirmé: Les 92 millions de citoyens que représentent les membres du CESE nous donnent notre force et définissent notre identité. Je suis fier d’avoir organisé ce séminaire “Connecter l’UE”, qui nous permettra de tirer le meilleur parti de ce puissant réseau.

Le discours d’orientation a été prononcé par Miguel Poiares Maduro, professeur à l’Université catholique du Portugal ainsi qu’à l’École de gouvernance transnationale de l’Institut universitaire européen de Florence et président du comité scientifique du forum pour l’avenir de la Fondation Gulbenkian.

M. Maduro a déclaré: L’UE devra être réorganisée politiquement pour être en mesure de concilier politiquement les points de vue contrastés de ses peuples sur certaines questions pressantes telles que la migration. La politique reste largement définie au niveau national. Or, les pays n’ont plus la moindre emprise sur les grandes entreprises transnationales. L’UE dispose de pouvoirs réglementaires pouvant amener celles-ci à rendre des comptes, ce qui pourrait constituer sa valeur ajoutée aux yeux des citoyens.

M. Maduro a toutefois fait observer que le format choisi par l’UE pour la Conférence, à savoir des assemblées délibératives de citoyens débattant d’un très large éventail de sujets, était une méthode à haut risque, car elle pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché si les attentes des citoyens n’étaient pas satisfaites au terme du processus. La portée des résultats de la Conférence sera, selon lui, largement déterminée par la question de savoir si les traités de l’UE seront modifiés ou non.

Elza Pais, députée au parlement portugais et ancienne secrétaire d’État à l’égalité, a prononcé un discours fort sur les effets dévastateurs de la crise de la COVID-19 sur les femmes et les groupes vulnérables, y compris les minorités et les personnes handicapées.

Les femmes ont été les premières à perdre leur emploi, mais elles étaient en première ligne dans la lutte contre la pandémie. Nous estimons que plus de 7 millions de femmes et de filles ont été ramenées sous le seuil de pauvreté dans le monde. Onze millions de jeunes filles ont perdu leur niveau d’éducation générale au cours de la pandémie, soit une génération entière de perdue. Il ne peut y avoir de développement économique sans les femmes.

 

TROIS TABLES RONDES ORGANISÉES DANS LE CADRE DU SÉMINAIRE ONT PERMIS DE DÉBATTRE DE L’ACTION DE L’UE DANS LES DOMAINES DE LA SANTÉ, DE L’ÉCONOMIE ET DE L’INDÉPENDANCE DES MÉDIAS

Les tables rondes ont été ouvertes par les trois présidents de groupe du CESE.

À l’ouverture de celle consacrée à la santé, Stefano Mallia, président du groupe des employeurs, a déclaré: Les citoyens attendent de l’UE qu’elle préserve leur santé; c’est pourquoi les investissements dans l’innovation et la recherche doivent être une priorité. Les traités actuels offrent des possibilités de renforcer la coopération et ne doivent pas être modifiés.

Le débat s’est concentré sur la crise sanitaire et ses conséquences pour l’avenir de l’Europe. Les intervenants ont discuté de la récente initiative européenne sur l’union européenne de la santé et de la nécessité d’accroître les pouvoirs de l’UE dans le domaine de la santé publique. Les points de vue ont divergé quant à la nécessité de modifier les traités de l’UE afin d’accroître les compétences de l’Union dans le domaine de la santé et quant au rôle stratégique que peut revêtir la santé pour l’UE. 

La table ronde sur le thème Une économie plus forte, justice sociale et emploi a été ouverte par Oliver Röpke, président du groupe des travailleurs: Après la crise financière de 2008, des coupes ont été opérées dans les systèmes de protection sociale et de retraite, dont certains pays ne se sont toujours pas remis aujourd’hui. Heureusement, nous ne discutons plus de la question de savoir si l’UE devrait jouer un rôle dans la politique sociale, mais de la nature de ce rôle.

Les débats lors de la table ronde ont porté sur la possibilité que la facilité pour la reprise et la résilience ouvre la voie à des réformes sociales dans les États membres. Il a également été question de la proposition d’action de l’UE sur des salaires minimaux, dans un contexte de divergences de vues quant à la nécessité d’une directive de l’Union dans ce domaine, ainsi que du problème de la pauvreté et de la nécessité pour l’UE de coordonner les actions en matière de revenu minimum et de concurrence fiscale.

Le lancement de la table ronde sur la démocratie européenne a été réalisé par Séamus Boland, président du groupe Diversité Europe: Il faut reconnaître et soutenir le journalisme en Europe pour ce qu’il est vraiment: un bien public porteur d’avantages inestimables pour la santé et la sécurité de nos sociétés. Nous devons disposer d’un mécanisme pour mettre cela en pratique. Accroître la protection et la diversité des médias devrait être au cœur à la fois des discussions et des recommandations de la conférence sur l’avenir de l’Europe.

Des intervenants représentant Reporters sans frontières et la Fédération internationale des journalistes ont déclaré que leurs organisations nourrissaient de grands espoirs concernant une action de l’UE au sujet des poursuites-bâillons ou SLAP» (poursuites abusives ciblant les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme) et concernant la loi sur les médias, insistant sur la nécessité pour l’Union de proposer une législation contraignante garantissant la reconnaissance de la presse comme un bien public. Ils ont fourni un aperçu de la situation dramatique à laquelle sont confrontés les journalistes dans le monde: 42 d’entre eux ont été tués dans le monde rien qu’en 2020, et 235 sont actuellement emprisonnés.

Matthew Caruana Galizia, militant anticorruption et fils de la journaliste d’investigation maltaise assassinée Daphne Caruana Galizia, a fourni un témoignage poignant du combat sans relâche qu’il mène pour la justice au nom de sa mère, qui faisait l’objet de plus de 40 actions en justice au moment de sa mort.

Des journalistes du portail d’information indépendant hongrois Telex, de la PME slovaque Denník et du portail internet polonais Onet ont fait part de leur expérience personnelle concernant la situation des médias dans leurs pays respectifs.

Chaque année, le séminaire Connecting EU réunit des communicants – responsables de la communication et attachés de presse d’organisations de la société civile qui sont représentées au CESE ou liées à celui-ci – pour débattre d’un sujet qui est au cœur des débats politiques et médiatiques du moment. L’année 2021 marque la 14e édition de cette manifestation.