Devant les membres du CESE, le président du Conseil européen, Charles Michel, a commenté la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’UE et demandé la création d’une communauté géopolitique européenne

Lors de sa session plénière de mai, le Comité économique et social européen (CESE) a organisé un débat mené par sa présidente, Christa Schweng, et le président du Conseil européen, Charles Michel, sur la réponse de l’Europe à ce tournant historique. Pour la première fois, Charles Michel a lancé l’idée de créer une communauté géopolitique européenne.

En ouvrant le débat, la présidente du CESE, Christa Schweng, a évoqué les conséquences dévastatrices de la guerre pour le peuple ukrainien, ainsi que la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, en soulignant l’importance de mener à bien la transition écologique et énergétique avec la participation de la société civile organisée.

Elle a également souligné que nous devons faire face, unis, aux conséquences de la guerre en Ukraine et aux défis géopolitiques à venir. Il est grand temps de songer à utiliser les avoirs russes gelés dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre. Après avoir été une figure de proue de la gestion des crises, l’Europe doit devenir un chef de file mondial dans la construction de l’avenir.

Le Kremlin s’est trompé lourdement: sur ses propres capacités militaires, sur la force de résistance ukrainienne, sur la détermination et l’unité européennes, a expliqué le président du Conseil européen, Charles Michel. Pour étayer sa déclaration sur l’unité européenne, il a fait allusion au sommet européen de Versailles, au cours duquel les dirigeants européens ont pris des décisions ambitieuses en ce qui concerne les politiques communes en matière d’énergie et de défense, des domaines qui, jusqu’alors, étaient principalement régis par les processus décisionnels nationaux.

Charles Michel a proposé une nouvelle approche des négociations d’élargissement. Compte tenu de la lenteur des négociations avec les pays des Balkans occidentaux et des nouvelles demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, l’Union européenne devrait envisager une approche fondée sur une intégration proportionnée et gérée. Selon M. Michel, la solution consisterait en une intégration progressive et graduelle, déjà pendant le processus d’adhésion. Ainsi, si un pays satisfait aux normes requises dans un secteur donné ou remplit certains critères de référence, il pourrait bénéficier de programmes et de financements européens.

Le président du Conseil européen a également parlé de la création d’une communauté géopolitique européenne, l’UE assumant un rôle politique de premier plan. La politique étrangère constituerait un domaine de coopération majeur au sein de cette communauté. L’objectif est de forger la convergence et d’approfondir la coopération opérationnelle pour relever les défis communs. Afin de promouvoir la paix, la stabilité et la sécurité sur notre continent, a fait savoir le président du Conseil européen.

Une conférence se tiendra vers ou après l’été et réunira les 27 dirigeants de l’UE et ceux des pays partenaires afin de discuter des mesures concrètes à prendre pour ce nouveau projet.

Par ailleurs, M. Michel a précisé que cette initiative ne vise en aucun cas à remplacer l’élargissement ou à trouver une nouvelle excuse pour procrastiner. Ce n’est pas non plus une garantie, pour ceux qui y participent, d’être un jour membre de l’Union européenne.

Au cours du débat qui a suivi, les membres du CESE ont exprimé leur point de vue sur les aspects économiques et sociaux de ce nouveau contexte politique, en insistant sur la nécessité d’une Europe plus sociale et plus inclusive, fondée sur des valeurs et des droits fondamentaux communs.

Le président du groupe des travailleurs du CESE, Oliver Röpke, a expliqué que l’agression de la Russie contre l’Ukraine et la pandémie de COVID-19 ont clairement démontré l’importance des décisions que nous sommes invités à prendre quant à l’avenir de notre Union. La conférence sur l’avenir de l’Europe n’a été que le point de départ de la reprise, attendue de longue date, des débats sur la mise en œuvre de certains changements fondamentaux.

Le président du groupe «Diversité Europe» du CESE, Séamus Boland, a signalé que l’UE a besoin de mesures d’urgence pour alléger les prix élevés auxquels sont confrontés les consommateurs. Elle devrait augmenter massivement les droits de douane sur l’énergie russe et rester unie autour de nos valeurs européennes.

Le président du groupe des employeurs du CESE, Stefano Mallia, a fait remarquer que nous ne pouvons pas nous permettre d’être divisés en ce qui concerne la guerre en Ukraine. Nous devons maintenir notre unité d’action lorsqu’il s’agit d’imposer des sanctions à grande échelle à la Russie ou d’offrir à l’Ukraine une perspective européenne. Il convient également de créer des corridors commerciaux pour que nous puissions augmenter les importations de produits ukrainiens.

À l’issue du débat, les membres du CESE ont mis en exergue la nécessité pour le Conseil européen d’approuver les propositions présentées lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe et d’inclure les partenaires sociaux dans ce nouveau plan structurel économique et social.

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In front of the EESC members President Charles Michel comments on prospect of Ukraine EU membership and calls for the creation of a European Geopolitical Community