Négociations en faveur des salariés sur l’assouplissement des conditions de travail et le régime de protection contre le chômage

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Maria HÄGGMAN
STTK

En Finlande, la pandémie de COVID-19 a produit un énorme impact sur le monde du travail. Pour certains travailleurs, elle a été marquée par le passage au télétravail, tandis que pour d’autres, elle s’est traduite par une augmentation des risques encourus pour leur santé sur leurs lieux de travail ou lors des déplacements effectués pour s’y rendre ou regagner leur domicile, ou encore par un arrêt de leurs activités professionnelles, en tout cas pour un certain temps, ou par une mise au chômage temporaire. En Finlande, les organisations de partenaires sociaux et les syndicats ont joué un rôle de partenaires actifs pour gérer la crise du coronavirus et atténuer ses effets sur le marché du travail. Les fédérations et centrales syndicales ont fourni des informations sur les droits et les obligations des salariés durant la crise et ont contribué à résoudre des problèmes pratiques et atténuer les effets de la situation infectieuse sur les lieux de travail. Entre autres exemples, les actions concrètes ont consisté à résorber le problème des équipements de protection dans le secteur des soins de santé, à garantir que les personnes en télétravail bénéficient de connexions internet et du matériel nécessaire et qu’elles restent couvertes par les assurances, ou encore à veiller à ce que les salariés mis au chômage temporaire ou licenciés perçoivent sans difficulté leurs indemnités de l’assurance-chômage.   

Une fois que la crise s’est déclarée en Finlande, les fédérations de partenaires sociaux ont conclu sans tarder une convention qui a notamment introduit des assouplissements dans les procédures de chômage partiel et a renforcé l’assurance chômage Des accords ont été négociés avec le concours du gouvernement national afin de préserver les entreprises, l’emploi et les sources de revenus des citoyens. Dès que la situation est devenue critique, une coopération s’est mise en place, tant entre les partenaires sociaux qu’au sein de commissions tripartites et groupes de travail élargis qui ont été établis par les pouvoirs publics nationaux. La crise se prolongeant, le premier accord a été suivi par un second, par lequel il a été convenu de prolonger la durée d’application des actions précédentes. Le texte a également pris position sur la possibilité, pour les services de la médecine au travail, de prendre l’initiative de tester les travailleurs en cas d’infection par le coronavirus, et s’est penché sur l’adéquation des ressources de l’assurance-chômage et sur le soutien octroyé aux communes. De même, les organisations de partenaires sociaux ont déposé une liste commune de mesures visant à faciliter la mise à niveau des connaissances et l’enseignement à distance. 

La fédération syndicale dont je suis la représentante, la STTK, a non seulement pris une part active à la gestion nationale de la situation et à la recherche de solutions pour la surmonter mais a également suivi étroitement les actions que l’UE a déployées pour y réagir. Par le truchement de la coopération menée au niveau de la Scandinavie et de l’Europe, nous nous sommes impliqués dans le débat sur les effets induits par la fermeture des frontières intérieures de l’UE et sur l’assouplissement des restrictions frontalières décrétées face à la situation de crise. Durant cette phase critique, sous l’effet des diverses mesures d’exception qui y ont été prises, les droits démocratiques ont régressé dans la quasi-totalité des pays de l’Union. Pour protéger la population, on y a autorisé, à titre exceptionnel et temporaire, certaines restrictions concernant les déplacements, les rassemblements et l’exercice d’activités professionnelles. Maintenant que la société a pu sortir de son confinement, il est de la plus haute importance de démanteler ces barrières et de rompre avec ces mesures d’exception comme avec la concentration des pouvoirs.

En outre, nous avons fait valoir que pour assurer la reprise nationale en Finlande, il était indispensable que des dispositions soient également prises au niveau de l’Union européenne.