L’impact profond et inédit de la crise sanitaire liée à la COVID-19 appelle une réaction sans précédent et sans équivoque, inscrite dans le long terme. Le commerce international est un outil essentiel pour financer la relance afin de sortir de la crise. Dans le cadre de ces efforts, l’UE doit rester fidèle à ses valeurs et garantir la protection des entreprises, des travailleurs et des citoyens en ne laissant personne de côté. La reprise doit reposer sur la durabilité et la croissance verte inclusive. Les mesures du pacte vert sont dès lors plus pertinentes que jamais.
La pandémie de COVID-19 arrive à un moment où l’on observe à l’égard du multilatéralisme une certaine lassitude, qu’illustrent les problèmes liés au mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à la décision des États-Unis de cesser de contribuer au financement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cet avis reflète une «nouvelle matrice multilatérale», inspirée de propositions anciennes, et présente des solutions nouvelles pour l’après-COVID-19. Il entend promouvoir une nouvelle coopération et une plus grande cohérence dans les décisions des organisations internationales en matière de commerce et d’investissement, de travail décent, de droits sociaux et de droits de l’homme et de changement climatique. Il encourage les pays à se conformer au principe de coopération loyale au sein de ces organisations et à renforcer les synergies plutôt que d’en exploiter les failles. Après chaque guerre mondiale, les peuples ont recouru à des organisations internationales pour maintenir la paix et la prospérité. Cette crise sanitaire mondiale sans précédent, qui met nos limites à rude épreuve, est donc le moment idéal pour repenser les règles de la gouvernance mondiale et promouvoir certaines innovations.
Un ensemble de propositions concrètes
Ces propositions tiennent compte les contraintes juridiques, politiques et organisationnelles et visent à assurer une meilleure coordination entre:
- les normes sociales mondiales et les engagements relatifs au changement climatique et à la protection de l’environnement;
- les règles liées au commerce et les traités relatifs au changement climatique et à la protection de l’environnement; et
- les règles liées au commerce et les normes sociales mondiales.
Elles incluent notamment un accès plus large au statut d’observateur, un financement pour la promotion d’études, la création de nouveaux groupes de travail, une coordination renforcée entre les secrétariats, des politiques communes dans le domaine de la recherche, une interprétation de certaines dispositions juridiques en vigueur ou encore des engagements politiques tels qu’une déclaration ministérielle de l’OMC sur l’environnement et le commerce.
Le CESE est conscient que les changements doivent être initiés au niveau politique. Ill est fermement convaincu que l’Union, en tant que l’un des rares acteurs mondiaux disposant d’un devoir et d’un mandat constitutionnels en matière de bonne gouvernance mondiale, a un rôle crucial à jouer pour élaborer de l’intérieur une matrice multilatérale plus efficace. L’UE doit montrer l’exemple et inclure des engagements plus contraignants en ce qui concerne le respect de l’accord de Paris et des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans le cadre de sa propre politique commerciale.