UE-Afrique: concrétiser un partenariat de développement équitable fondé sur la durabilité et des valeurs communes (avis d’initiative)

EESC opinion: UE-Afrique: concrétiser un partenariat de développement équitable fondé sur la durabilité et des valeurs communes (avis d’initiative)
Cet avis viserait à contribuer à la nouvelle stratégie globale de l'UE avec l'Afrique. Compte tenu de l'évolution récente de l'économie mondiale, il convient d'évaluer dans quelle mesure les deux principaux partenaires commerciaux de l'Afrique, la Chine et l'Union européenne, sont susceptibles d'avoir un impact sur la région dans un avenir proche. L'objectif est de révéler la situation du modèle européen en Afrique par rapport au modèle chinois et de montrer les avantages de l'approche européenne. Cet avis du CESE devrait également réfléchir aux avantages et aux inconvénients des approches respectives, en identifiant clairement les possibilités d'amélioration, les enseignements et les stratégies à venir, en particulier en Europe. Ces dernières années, la présence de la Chine en Afrique est en constante augmentation. L'un des principaux canaux par lesquels la Chine influence l'économie de l'Afrique est l'investissement, en particulier par le biais de son initiative Ceinture et route. L'Europe a toujours été le plus grand investisseur en Afrique, et l'augmentation des investissements chinois remet en question le statu quo. Le lancement du partenariat stratégique Afrique-UE et le tout premier sommet entre les 27 membres de l'UE et les 54 pays africains en 2007 semblent avoir quelque peu réinitialisé les relations entre les deux régions. En effet, au cours de la dernière décennie, l'UE a travaillé, avec un grand succès, à la transition vers un modèle de partenariat basé sur le commerce réciproque. Le cinquième sommet UE-Afrique s'est tenu à Abidjan en 2017 dans un contexte où le commerce bilatéral dépasse 300 milliards de dollars. En association avec le sommet, l'UE s'est engagée à mobiliser plus de 54 milliards de dollars d'investissements "durables" pour l'Afrique d'ici 2020. Plus récemment, l'Alliance Afrique-Europe pour les investissements et les emplois durables lancée par la Commission européenne en septembre 2018, conjointement avec le la pleine utilisation du plan d'investissement extérieur de l'UE 2016 a démontré le renforcement des relations entre les deux continents. L'UE renforce sa position commerciale en Afrique grâce à des accords de libre-échange, notamment des accords de partenariat économique (APE), que Bruxelles négocie ou a conclus avec 40 pays africains en Afrique subsaharienne. Les APE accordent aux entreprises européennes un accès préférentiel aux marchés de la région et libéraliseront environ 80% des importations sur 20 ans. Le rôle de la Chine sur le continent africain a été défini par le financement de plus de 3 000 projets d'infrastructure, en grande partie critiques, selon le Aid Data Project. La Chine a accordé plus de 86 milliards de dollars de prêts commerciaux aux gouvernements africains et aux entités publiques entre 2000 et 2014, soit une moyenne d'environ 6 milliards de dollars par an. En 2015, lors du sixième Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), le président Xi Jinping a promis 60 milliards de dollars de prêts commerciaux à la région, ce qui porterait les prêts à au moins 20 milliards de dollars par an si cet engagement était respecté. En conséquence, la Chine est devenue le plus grand créancier de la région, représentant 14% du stock total de dette de l'Afrique subsaharienne, selon Foresight Africa 2018.