Programme pour une Europe numérique

EESC opinion: Programme pour une Europe numérique

Points clés

  • Le Comité économique et social européen se félicite que la Commission européenne ait établi le «Programme pour une Europe numérique», lequel met en exergue l’intention de faire de l’Europe un acteur prééminent de la numérisation et d’en renforcer la puissance économique dans le cadre de la concurrence mondiale. Le «Programme pour une Europe numérique» poursuit l’objectif de permettre de réaliser un marché unique numérique et de donner un tour positif à la transformation numérique pour tous les citoyens de l’Union.
  • Le «Programme pour une Europe numérique» est tout particulièrement susceptible d’apporter une valeur ajoutée là où les États membres ne sont pas en mesure, à eux seuls, de faire grand-chose. Ceci vaut notamment pour la question prioritaire de la cybercriminalité dans le cadre de la conception commune de méthodes et de stratégies de lutte contre les cyberattaques venues de l’extérieur de l’Europe. Il s’agit par exemple de la mise sur pied d’une industrie européenne indépendante des microprocesseurs.
  • Le CESE est en faveur de l’idée que toute action entreprise dans le cadre du programme respecte des principes éthiques. À cet égard, le CESE rappelle son exigence d’appliquer le principe selon lequel l’humain contrôle la machine («human in command»), notamment lors de la poursuite du développement et de l’application de l’intelligence artificielle dans le monde du travail. Sur la base de tels principes éthiques, d’autres mesures législatives sont indispensables (pour ce qui est, par exemple, des questions liées à la responsabilité, de la protection des données, de celle des travailleurs ou de celle des consommateurs). En définitive, la poursuite de la numérisation de notre société ne pourra réussir que si l’on enclenche, outre la législation, des évolutions culturelles qui sensibilisent aux avantages et aux risques des évolutions numériques.
  • Le CESE tient pour positif que la promotion des compétences numériques ait été élevée au rang de clef de voute du programme. Les compétences et les aptitudes numériques constituent un préalable à la réalisation des quatre autres objectifs spécifiques. Il convient de soutenir pleinement les entreprises, leurs travailleurs, tout comme les consommateurs, lorsqu’il s’agit de déployer et d’utiliser les technologies numériques tant élémentaires qu’avancées. Cette démarche est déterminante pour le nombre et la qualité des emplois ainsi que pour la compétitivité de l’Europe. Dans ce contexte, le CESE met en relief les conclusions du Conseil européen du 19 octobre 2017, selon lesquelles les investissements dans les compétences numériques devraient viser à «donner à tous les Européens la capacité et les moyens d’agir».
  • La numérisation en Europe doit être inclusive. Personne ne saurait être exclu du progrès numérique en raison de facteurs tels que le genre, le statut social, l’éducation, le faible niveau de formation, les aptitudes numériques, l’origine, l’âge ou encore les handicaps. Il s’impose de distribuer de manière équitable les «dividendes numériques» qui en découlent grâce à des mesures politiques appropriées. Ceux-ci ne sauraient assurer des avantages uniquement à un petit nombre de groupes d’intérêt. Les mesures de mise en œuvre du programme doivent tenir compte du principe valable dans l’UE selon lequel chaque personne est et demeure propriétaire de ses données. Le CESE entend ancrer davantage le programme dans les réalités sociales. Il s’impose de tenir compte des effets de la numérisation en matière de politiques du marché de l’emploi, ainsi que de ses conséquences variables sur les régions. C’est pourquoi il considère qu’un critère essentiel pour juger de la réussite du programme réside dans le fait que la numérisation engendre de la participation économique et des emplois et que cette évolution intervienne dans toutes les régions d’Europe.