Programme et plan d’action antidrogue de l’UE 2021-2025

EESC opinion: Programme et plan d’action antidrogue de l’UE 2021-2025

Points clés

Le CESE considère que, dans leur forme actuelle, le programme et le plan d’action antidrogue de l’UE marquent une nette régression et un abandon de l’approche consensuelle, équilibrée et fondée sur des données probantes menée jusqu’à présent en matière de lutte antidrogue, qui lui valait d’être évaluée positivement.

Le CESE se félicite de la décision prise par le groupe de travail horizontal «Drogue» du Conseil européen lors de sa réunion du 28 septembre, qui invite la présidence allemande du Conseil à procéder d’ici décembre à une refonte du document élaboré par la Commission européenne. Le CESE est fermement convaincu de la nécessité de poursuivre et de renforcer encore, dans le cadre de la dixième stratégie antidrogue de l’UE, l’approche technique et les politiques publiques qui constituaient le fondement consensuel de la précédente stratégie antidrogue.

Le CESE recommande que la nouvelle stratégie antidrogue et le(s) nouveau(x) plan(s) d’action de l’UE dans ce domaine améliorent sensiblement l’équilibre entre les interventions de réduction de la demande et celles visant à diminuer les dommages, tant du point de vue du nombre d’interventions stratégiques que de l’affectation des ressources.

Il importe que le programme traite les phénomènes de la drogue de manière véritablement équilibrée, selon une approche intégrée et pluridisciplinaire, dans un cadre qui s’appuie sur les droits de l’homme et la coopération internationale, prend en compte les aspects liés à la santé publique et l’évolution des connaissances scientifiques et prévoit une évaluation continue. La stratégie antidrogue de l’UE devrait reconnaître les droits fondamentaux des consommateurs de drogue en matière de traitements et de soins, comme c’est le cas pour n’importe quelle autre catégorie de maladies.

Le CESE estime qu’il est nécessaire d’améliorer à plus long terme, dans ce domaine également, la cohérence des pratiques d’application du droit des États membres, conformément aux exigences d’harmonisation, étant donné qu’il existe actuellement dans les pratiques des États membres des divergences telles qu’elles portent incontestablement atteinte aux droits de l’homme.

La pandémie de COVID-19 a montré que les groupes vulnérables de consommateurs de drogues sont particulièrement exposés aux conséquences négatives de la situation épidémiologique, lesquelles peuvent entraîner une hausse remarquable des risques liés à la consommation de drogue.

Il y a lieu d’établir dès que possible, sur la base du modèle déjà utilisé pour réduire la demande, des indicateurs permettant d’évaluer les effets des interventions visant à réduire l’offre, ainsi que des normes de qualité.