Industrie 4.0 et transformation numérique: voie à suivre

EESC opinion: Industrie 4.0 et transformation numérique: voie à suivre

Points clés:

 

Le CESE est satisfait de la vision stratégique ambitieuse et cohérente en matière de politique industrielle qui est exposée dans la communication et se félicite que l’accent y soit mis sur quatre dossiers clés: 1) les technologies et les plateformes, 2) les normes et les architectures de référence, 3) la cohésion territoriale, sous la forme d’un réseau de pôles d’innovation régionaux, et 4) les compétences à tous les niveaux.

 

Il est souhaitable que le Conseil, plus particulièrement le Conseil «Compétitivité», se prononce dans les meilleurs délais, à l’initiative de la Commission européenne, en faveur d’une stratégie européenne en matière d’industrie 4.0 et d’un marché unique numérique, afin d’en finir avec la fragmentation actuelle qui découle de l’existence de 28 politiques du numérique.

 

La coopération est essentielle. Les plateformes 4.0 de niveau national et régional doivent rassembler tous les acteurs concernés. Chacun devrait, au sein d’un cadre commun de l’UE, développer ses caractéristiques propres. Il convient de promouvoir des partenariats, des synergies et des regroupements de toutes sortes, des dispositifs transfrontières ainsi qu’une évaluation comparative au niveau européen.

 

Il est décevant de constater que la communication s’étend peu sur les conséquences sociales considérables du processus de passage au numérique dans l’industrie. L’on ne peut en prévoir les effets nets. Afin d’éviter une division de la société, il convient d’accorder une attention particulière aux générations et aux catégories de revenus susceptibles d’être durement touchées. Pour beaucoup d’autres, de nouvelles perspectives s’ouvriront.

 

Le passage au numérique aura d’importantes répercussions sur le marché de l’emploi et l’organisation du travail, telles que l’augmentation des inégalités de revenus et la réduction de l’accès aux systèmes de sécurité sociale, qui peuvent se révéler négatives lorsqu’elles ne sont pas traitées de façon appropriée

 

Le CESE attend de la Commission qu’elle joue le rôle de catalyseur en assurant la mise en œuvre effective du plan stratégique. Cela implique notamment de coordonner efficacement des approches concurrentes et d’éviter les incertitudes et la fragmentation du marché. Le marché unique numérique constitue un élément déterminant. Il sera capital d’accélérer le processus de normalisation européenne.

 

Le CESE attend en outre de la Commission qu’elle entreprenne activement les tâches suivantes:

 

  • réaliser des campagnes de sensibilisation dans toutes les catégories de population, en particulier pour encourager l’acquisition de compétences numériques;
  • analyser la situation mondiale et fournir des données statistiques améliorées sur les services;
  • faire d’une coordination efficace au niveau de l’UE un exemple dont peuvent s’inspirer les gouvernements nationaux;
  • accroître la pression sur les investissements dans l’infrastructure (télécommunications, haut débit);
  • veiller à ce que la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données ne crée pas de déséquilibres sur le marché de l’UE;
  • encourager des dispositifs financiers transparents de sources publiques et privées;
  • réaliser des actions de suivi, de comparaison et d’évaluation, notamment dans le cadre des recommandations spécifiques par pays du semestre européen;
  • promouvoir la création de plateformes 4.0 et les PPP ainsi que la coopération entre les parties prenantes, y compris en les rassemblant au niveau de l’UE;
  • promouvoir les pôles d’innovation numérique dans leur fonction de centres de formation avancée pour la main-d’œuvre;
  • approfondir le dialogue social dans l’UE, à tous les niveaux, afin de débattre des conséquences de ces évolutions pour le marché de l’emploi ainsi que des adaptations en matière de droit social et du travail, plus particulièrement en vue de définir des mesures économiques et politiques visant à garantir une protection pour l’ensemble de la main-d’œuvre.