Comment les industries à forte intensité de ressources et d’énergie peuvent-elles tirer parti du plan de relance de l’UE dans le cadre de leur transition socialement acceptable vers la décarbonation et la numérisation? (avis d’initiative)

EESC opinion: Comment les industries à forte intensité de ressources et d’énergie peuvent-elles tirer parti du plan de relance de l’UE dans le cadre de leur transition socialement acceptable vers la décarbonation et la numérisation? (avis d’initiative)

La pandémie de coronavirus a fortement porté préjudice à la santé des citoyens européens et à l’économie européenne, notamment à sa production industrielle. Les entreprises européennes des secteurs à forte consommation de ressources et d’énergie se trouvaient déjà dans une situation précaire et doivent à présent traverser cette nouvelle crise imprévue. Elles étaient déjà confrontées à un marché européen exposé à une concurrence déloyale de la part d’entreprises non européennes qui bénéficient à grande échelle, et de façon illégale, d’importantes aides d’État qui ont débouché sur une surcapacité de production dans tous les secteurs concernés, entraînant des conditions de concurrence fortement déséquilibrées, au détriment des entreprises européennes. Dans le même temps, les entreprises européennes des secteurs à forte intensité de ressources et d’énergie font également face à la nécessité pressante de s’adapter aux objectifs politiques de l’Union en matière de lutte contre le changement climatique au travers de la mise en œuvre du pacte vert pour l’Europe. Leur capacité à réaliser ces objectifs est essentielle pour réussir à atteindre ceux qui ont été fixés par l’UE en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et 2050.

Chaque secteur a défini sa propre feuille de route, qui comprend les actions de recherche et d’innovation nécessaires à l’expérimentation de nouvelles technologies de production pour parvenir à la décarbonation progressive de ses processus de production. Après avoir expérimenté ces technologies en laboratoire et à l’échelle pilote, il sera indispensable de procéder à d’autres essais sur des installations de démonstration grandeur nature afin de tester leur faisabilité industrielle et leur fiabilité. Tout cela nécessite d’énormes investissements que les entreprises ne sont pas en mesure de mettre en place seules en raison des faibles résultats économiques engendrés par l’écosystème négatif dans lequel elles opèrent. De plus, afin d’atteindre ces objectifs de manière concrète, il est impératif de créer des infrastructures pour la production de grandes quantités d’électricité et d’hydrogène à partir de sources renouvelables et pour leur transport depuis les lieux de production jusqu’à ceux de leur utilisation. Il est nécessaire de développer une approche similaire concernant le réseau et les infrastructures des technologies de l’information et de la communication afin de faciliter la numérisation progressive des territoires sur lesquels les entreprises exercent leurs activités.

Outre tous les autres programmes existants pour la recherche et l’innovation (Horizon Europe, le Fonds pour l’innovation, etc.), le plan de relance pour l’Europe est une ressource qui, si elle est correctement utilisée et promue, peut constituer un élément décisif dans la création des infrastructures nécessaires pour garantir la réalisation des objectifs des industries à forte intensité de ressources et d’énergie, depuis le maintien de leurs niveaux d’emploi actuels jusqu’à la création de nouvelles possibilités d’emplois stables et de qualité, leur permettant ainsi de survivre aux conséquences de la crise actuelle et d’assurer leur viabilité future.

Compte tenu de la composition de la CCMI, de ses compétences et des liens étroits et continus qu’elle entretient avec les secteurs à forte intensité de ressources et d’énergie, cet avis permettrait au CESE de définir des orientations et des recommandations concrètes pour une application rapide du Fonds européen pour la relance afin de faciliter la mise en œuvre des feuilles de route, et ce, grâce à la participation et la coopération des institutions européennes, des États membres, des collectivités régionales et locales, des partenaires sociaux, ainsi que des organisations de citoyens et de consommateurs.