La société civile devrait être un moteur de la démocratie, ont souligné les participants à l’audition organisée par le CESE à Sarajevo

Le 24 mai, à Sarajevo, le comité de suivi «Balkans occidentaux» du CESE a tenu, pour la première fois depuis la pandémie de COVID-19, sa réunion annuelle hors siège afin de rencontrer les organisations de la société civile (OSC) de Bosnie-Herzégovine et de discuter de leur rôle et de leurs préoccupations concernant la situation actuelle. Les conclusions de l’audition seront communiquées aux autorités politiques du pays et aux institutions de l’UE.

L’audition a été organisée dans les bâtiments de la délégation de l’UE à Sarajevo et a rassemblé plus de 60 participants qui ont exprimé leur point de vue sur l’état du dialogue civique et social, la liberté des médias et la lutte contre la désinformation, ainsi que sur le marché du travail, en mettant l’accent sur les jeunes.

 

Jurgis Vilcinskas, chef adjoint faisant fonction de la délégation de l’UE en Bosnie-Herzégovine, a souligné l’incidence négative de la guerre en Ukraine sur l’économie et la sécurité de la Bosnie-Herzégovine et fait observer qu’en ces temps difficiles, les conseils de la société civile sont plus précieux que jamais.

Ionuţ Sibian, membre du CESE et président du comité de suivi «Balkans occidentaux», a attiré l’attention sur le fait que le rétrécissement de l’espace civique est un problème qui touche non seulement les pays des Balkans occidentaux tels que la Bosnie-Herzégovine, mais aussi plusieurs États membres de l’UE. Il a également souligné que si les organisations de la société civile de Bosnie-Herzégovine souhaitent bénéficier d’un financement durable, elles devraient investir davantage dans le développement d’infrastructures locales et de partenariats avec le monde universitaire.

De l’avis des participants, les OSC doivent renouer avec leur rôle sociétal d’acteurs du changement soucieux d’obtenir des résultats. Au cours des douze dernières années, elles ont en effet été de plus en plus marginalisées par les autorités nationales et soutenues par des donateurs étrangers. L’idée d’associer les citoyens par le biais des organisations de la société civile a également été évoquée et l’accent a été mis sur les questions liées à la jeunesse. Les chiffres, très décevants, montrent que de nombreux jeunes quittent le pays en raison du manque de possibilités d’emploi et de la faiblesse du système d’enseignement. Le dialogue social dans le pays a également été décrit par les participants comme fragmenté et défaillant.

En ce qui concerne la liberté d’expression, les intervenants ont souligné qu'elle est souvent utilisée comme une carte blanche pour promouvoir les discours haineux et ont fait valoir que le rôle des médias sociaux devrait être de mettre les citoyens en relation plutôt que de servir d’outil permettant à différents partis politiques d’entraver la diversité culturelle dans le pays. Les universités et les institutions devraient jouer un rôle dans la sensibilisation aux discours de haine et dans l’amélioration de l’éducation aux médias. Les journalistes, notamment les femmes journalistes, sont toujours victimes d’attaques et sont perçus comme des ennemis par les autorités du pays. Les propositions concrètes visant à sanctionner ces attaques de manière plus sévère n’ont pas été adoptées par le parlement national.

Un rapport contenant les principaux messages du débat sera rédigé et distribué à toutes les parties prenantes concernées le 25 mai, en même temps que l’avis sur le thème «Politique de la jeunesse dans les Balkans occidentaux», qui devrait être adopté par le CESE cet été.

 

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Civil Society should be a driving force in democracy, emphasised participants at the EESC hearing in Sarajevo