Les jeunes des Balkans occidentaux ont besoin de politiques concrètes pour leur avenir si l’on ne veut pas qu’ils tournent le dos à la région

La jeunesse étant l’un des principaux domaines d’action du programme d’innovation pour les Balkans occidentaux, les participants à l’audition intitulée «Politique de la jeunesse dans les Balkans occidentaux dans le cadre du programme d’innovation pour les Balkans occidentaux», organisée par le CESE, ont réaffirmé l’importance des jeunes pour l’avenir de la région. Ils ont également attiré l’attention sur le problème de la «fuite des cerveaux» et sur la manière dont la transformation de ce phénomène en «circulation des cerveaux» pourrait stimuler la croissance et le développement économiques des Balkans occidentaux.

L’audition a eu lieu le 16 mai; le même jour, les ministres des affaires étrangères des États membres de l’UE ont examiné la situation dans les Balkans occidentaux lors du Conseil des affaires étrangères en collaboration avec leurs homologues de la région.

Les jeunes représentant environ 21 % de la population, leur participation active au processus décisionnel est essentielle pour la stratégie de développement et d’investissement à long terme dans la région.

En ouverture des débats, Dragica Martinović Džamonja, membre du CESE et présidente du groupe d’étude, a déclaré: Les jeunes constituent une ressource vitale pour le développement et un facteur essentiel de paix et de stabilité.

Dans le même ordre d’idées, Andrej Zorko, corapporteur de l’avis, a souligné: Les jeunes doivent être à l’avant-garde de la législation et de la politique de l’UE. Plutôt que faire l’objet d’un projet, ils doivent faire véritablement partie intégrante de l’élaboration des politiques.

La Commission européenne a présenté les principales activités menées en 2022 — Année européenne de la jeunesse — dans l’Union européenne et dans les Balkans occidentaux. Ioannis Melekos, de la DG EAC, a précisé que l’une des principales initiatives de la Commission est la garantie pour la jeunesse, un programme qui vise à faire en sorte que les jeunes âgés de 15 à 29 ans se voient proposer un emploi, une formation continue, un apprentissage ou un stage de qualité.

Dafina Peci, directrice de Tirana Capitale européenne de la jeunesse 2022, a rappelé l’importance des organisations de jeunesse et des organisations de la société civile, et a mis en avant les travaux de la plateforme de la jeunesse des Balkans occidentaux, qui est active depuis des années dans les six pays de la région.

Nicola Minasi, coordinatrice du Forum de la jeunesse UE-Balkans du ministère italien des affaires étrangères,  a été impressionnée par l’intérêt réel et marqué des jeunes participants lors du Forum qui s’est tenu à Rome en novembre 2021. Entre autres propositions, les jeunes ont souligné la nécessité de mettre davantage l’accent sur le processus de réconciliation au sein des Balkans occidentaux et ont regretté le manque d’engagement réel des hauts responsables politiques et des gouvernements sur cette question.

Transformer la fuite des cerveaux en afflux de cerveaux

Une éducation inadéquate, un manque de compétences, de mauvaises conditions d’emploi et des possibilités limitées ne peuvent garantir un avenir prospère aux jeunes de la région.

Selon Albert Hani, secrétaire général de l’Office régional de coopération pour la jeunesse, quelque 52 % des jeunes souhaiteraient vivre en dehors de la région. Si les gouvernements veulent persuader les jeunes de rester chez eux, ils doivent faire la preuve de leur engagement à l’égard de leurs besoins et de leurs priorités, a-t-il déclaré.

Milica Škiljević, directrice de projet à l’école ouverte de Belgrade, a mis en évidence le manque d’information sur les perspectives de carrière et d’emploi et la nécessité de mettre en place un «pôle» d’information pour les jeunes des Balkans occidentaux.  Elle a insisté sur la nécessité d’adapter le système éducatif actuel et de se préparer aux futurs emplois verts.

Le chômage des jeunes et la fuite des cerveaux constituent aussi une préoccupation majeure chez les jeunes de la région.

Ognjen Marković, chef d’équipe du projet du laboratoire de la jeunesse des Balkans occidentaux au sein du Conseil de coopération régionale, a expliqué la valeur ajoutée de la participation des jeunes au processus décisionnel comme suit: les jeunes peuvent offrir des connaissances et une expertise et opérer un changement dans la région à condition qu’ils soient placés sur un pied d’égalité avec les décideurs politiques.

Selon Jelena Nastić Stojanović, directrice du développement à l’Institut des Balkans occidentaux, faire de la fuite des cerveaux une «circulation des cerveaux» nécessite des mesures concrètes dans le domaine de l’éducation, assorties de cours de formation pour enseignants, de programmes pilotes, de compétences numériques et d’une mobilité interrégionale accrue du personnel et des étudiants.

La garantie pour la jeunesse de l’initiative des Balkans occidentaux, de même que les réseaux de jeunesse et les parties prenantes nationales aux différents niveaux de gouvernement, pourraient marquer le début d’un processus de réforme propre à renforcer l’employabilité de la jeune génération dans la région.

Cette manifestation, organisée par la section spécialisée «Relations extérieures» (REX) du CESE, a rassemblé des représentants des institutions de l’Union européenne, des réseaux de jeunesse et des organisations des Balkans occidentaux, dont les précieuses contributions seront utilisées dans un prochain avis sur le même sujet.

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The youth of the Western Balkans need tangible policies for their future so that they don't turn their back on the region