Journées de la société civile: les participants demandent à influencer davantage la conférence sur l’avenir de l’Europe

La société civile organisée ne se contentera pas d’une simple consultation au sujet de la conférence sur l’avenir de l’Europe. Sa participation doit être significative et sa contribution doit façonner les décisions de la conférence, ont déclaré les intervenants lorsque s’est ouverte l’édition 2021 des Journées de la société civile du CESE.

Les Journées de la société civile 2021 du CESE, intitulées «Une reprise durable pour l'avenir des citoyens européens», ont été inaugurées aujourd’hui par Brikena Xhomaqi, coprésidente du groupe de liaison du CESE, qui a rendu hommage aux innombrables organisations de la société civile qui se sont tenues en première ligne dans la lutte contre la pandémie.

S’exprimant au cours de la table ronde d’ouverture, qui était consacrée aux défis liés à la construction d’une reprise durable, Christa Schweng, présidente du CESE, a souligné les enseignements tirés par le Comité d’une récente enquête sur les plans nationaux pour la reprise et la résilience, qui exigent des États membres qu’ils consultent la société civile organisée.

«Nous avons conclu que le niveau de participation effective des organisations de la société civile aux plans nationaux était encore largement insuffisant», a déclaré Mme Schweng. «Les plans nationaux pour la reprise et la résilience seront d’autant plus efficaces et opérants que l’on y associera rapidement, et dans une large mesure, la société civile organisée.»

Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la démocratie et de la démographie, a reconnu que malgré son ampleur, le plan de relance qui a été élaboré pour remettre en marche les économies des États membres ne suffira pas: «Oui, les citoyens seront économiquement au cœur de la reprise», a-t-elle affirmé. «Mais la pandémie a renforcé la nécessité de faire preuve de solidarité entre États membres et d’associer les citoyens aux discussions sur l’avenir de l’Union».

Il importe dès lors de trouver, dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe, des moyens innovants de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Mme Šuica a déclaré qu’il y a trois choses que tout le monde devrait savoir au sujet de la conférence:

  • les Européens auront la possibilité de soulever et de discuter tout sujet qu’ils jugeront important pour l’avenir de l’Europe;
  • ils pourront apporter leur contribution à la fois par voie numérique, par l’intermédiaire d’une plateforme multilingue spéciale, et en personne, lorsque les progrès en matière de vaccination rendront à nouveau possible l’organisation de débats et de manifestations en présentiel;
  • le succès de la conférence sera évalué à l’aune de la participation; des débats locaux, nationaux et transnationaux seront organisés et mis en avant pour garantir une participation maximale.

Daniel Freund, député européen, a dressé un parallèle entre la vaccination et l’Europe, soulignant qu’à l’instar des vaccins qui permettront de surmonter la pandémie, l’Europe apporte la solution aux défis auxquels nous sommes confrontés: le changement climatique, la numérisation, les géants du numérique qui ne paient pas leur juste part d’impôts en Europe, etc.

Comme lors des crises précédentes, a-t-il fait observer, la pandémie montre comment l’Europe se retrouve en difficulté lorsque l’intégration est bloquée à mi-chemin. Il a insisté sur le fait que si elle souhaite rester pertinente, elle doit être en mesure d’agir rapidement en cas de crise et se réformer en conséquence.

Mais avant tout, a-t-il souligné, nous avons besoin d’un véritable débat européen: «Ce serait bien et important que des débats locaux aient lieux à travers l’UE, mais au final, nous devons rassembler ces discussions. Parce que ce n’est qu’en organisant ces débats européens que nous pourrons vraiment apporter des solutions européennes.»

Nathan Méténier, membre du groupe de jeunes conseillers climat du Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que la principale demande des jeunes était que les plans de relance soient verts et équitables, et que la transition soit pilotée par les jeunes et les communautés marginalisées. «Nous avons par exemple demandé avec beaucoup d’insistance que ces plans de relance ne renflouent pas les entreprises de combustibles fossiles, afin de s’assurer qu’il existe toujours une conditionnalité», a-t-il déclaré.

Il a souligné que s’il est admis que les jeunes ont été les principaux moteurs des objectifs et de l’action en matière de climat, le mouvement des jeunes n’en manque pas moins cruellement de soutien. «Lorsque vous appelez votre plan NextGenerationEU, en utilisant notre nom, la moindre des choses est de nous associer à la discussion et à la conversation», a-t-il déclaré, appelant à la création d’un groupe consultatif de jeunes de l’UE «pour nous intégrer pleinement dans vos politiques».

Les Journées de la société civile du CESE se poursuivront jusqu’à jeudi, avec des tables rondes interactives en ligne. Le vendredi matin, une séance de clôture présentera les conclusions de la manifestation.

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