La Journée de l’ICE du CESE ouvre un nouveau chapitre dans la participation des citoyens européens

La Commission a l’obligation morale de réagir aux ICE, a déclaré le premier vice-président Frans Timmermans

Cette 8^e édition de la Journée de l’ICE marque une étape particulière dans l’histoire de l’initiative citoyenne européenne (ICE). Le fait que l’ICE puisse enfin être révisée, notamment grâce aux efforts du Comité économique et social européen (CESE) et, plus particulièrement, à la Journée annuelle de l’ICE, nous remplit de fierté. Aujourd’hui, nous sommes donc très heureux d’accueillir le premier vice-président Timmermans, qui présentera un outil simplifié et amélioré pour une véritable participation citoyenne, a déclaré Christophe Lefevre, membre du CESE et président du groupe ad hoc sur l’ICE, qui a ouvert la 8^e Journée des citoyens européens le 2 avril au nom du président du CESE, Luca Jahier.

La numérisation au service de la visibilité de la cause commune

Laura Sullivan, fondatrice de WeMove.EU, a expliqué que, si les décisions à l’échelon européen requièrent une mobilisation transnationale, ce qu’elle observe est plutôt une sorte de distance entre les citoyens et l’UE. Même les groupes de la société civile les plus organisés n'agissent qu’au niveau national, a-t-elle déclaré. Par ailleurs, les groupes politiques d’extrême-droite, nationalistes et eurosceptiques progressent.

L’activisme numérique a la capacité de mobiliser des groupes plus importants et devrait dès lors venir compléter l’activisme hors ligne. L’engagement numérique pourrait contribuer à donner une meilleure orientation à la prise de décision au niveau de l’UE et à sensibiliser le public au fonctionnement de celle-ci. Il permettrait en outre de mettre mieux en évidence nos points communs et la cause que nous partageons, et favoriserait l’émergence entre les peuples d’Europe d’une solidarité et d’un engagement accrus. Souvent, nous avons plus en commun que nous le pensons, a-t-elle ajouté.

Les ICE sont l’expression des préoccupations des citoyens et devraient susciter un débat politique

En conclusion, le premier vice-président Frans Timmermans a présenté l’initiative citoyenne européenne actualisée, déjà approuvée par le Parlement européen le 12 mars dernier et dont l’adoption par le Conseil devrait avoir lieu avant la fin du mois d’avril.

• La nouvelle ICE permettra de recueillir des signatures en ligne
• Une plateforme collaborative fournira une assistance pratique aux organisateurs
• Les organisateurs disposeront dorénavant, après l’enregistrement, d’un délai de six mois au lieu de trois pour commencer à recueillir les signatures
• La Commission pourra désormais procéder à l’enregistrement partiel d’une initiative, notamment dans les cas où elle ne peut proposer de législation que sur certains des objectifs de l’ICE mais pas sur l’ensemble.

M. Timmermans a déploré ne pas avoir été en mesure de convaincre les États membres d’abaisser à 16 ans l’âge minimum requis pour signer une ICE. C’est pour moi ce qui a été le plus difficile à accepter, a reconnu le commissaire.

Le fait que 17 ICE sont actuellement en cours d’enregistrement et que 9 d’entre elles ont même été lancées en 2019 démontre non seulement que la campagne de communication de la Commission a été couronnée de succès, mais aussi que les citoyens ont confiance dans l’outil ICE.

Au cours de son allocution, le commissaire a évoqué la dimension politique de l’ICE: Il n’existe aucune obligation d'accorder aux promoteurs d’une ICE ce qu’ils veulent. Toutefois, la Commission a selon moi l’obligation morale et politique de réagir et d’engager un débat politique. Les citoyens attendent que nous soyons clairs sur ce qu’il convient de faire et sur ce qui ne peut être fait.

Le défi pour la prochaine Commission européenne sera d’évaluer comment le numérique et la démocratie peuvent être alliés de manière efficace, ce qui nécessite notamment de réinventer notre démocratie et de l’adapter au monde d’aujourd’hui.

Journée de l’ICE 2019: Les voix numériques

«Les voix numériques» était le thème de la Journée de l’ICE 2019. Les jeunes nés à l’ère numérique n’attendent plus les élections pour manifester leurs opinions; c’est à tout moment et en chaque occasion qu’ils expriment leurs préoccupations.

Dans le cadre de deux ateliers, les participants se sont efforcés de mettre en évidence les mutations en cours dans le monde en matière de vote et de participation active des citoyens.

Nier ce qui est exprimé dans le monde numérique relèverait de l’ignorance, voire de la stupidité, a déclaré M. Lefevre, mais les institutions de l’UE et les gouvernements des États membres doivent faire preuve de discernement quant à la manière de s’adapter à cette nouvelle tendance et ont une responsabilité particulière s’agissant de veiller à une information correcte et au respect de la moralité et de la politesse.

Les conclusions des deux ateliers seront publiées sur le site internet du CESE