La justice climatique (avis d’initiative)

EESC opinion: La justice climatique (avis d’initiative)

Les liens vers les différentes versions linguistiques seront opérationnels dès que l'avis a été traduit.


Contexte:

Cet avis aborde les questions de la transition équitable et de la justice climatique du point de vue de la société civile européenne. Il s’appuiera sur les travaux réalisés dans le cadre d’avis antérieurs, mais s’efforcera également d’explorer plus avant ce sujet en définissant ce que l’on entend concrètement par ces concepts de justice climatique et de transition équitable. La justice climatique envisage le changement climatique du point de vue de la justice, des droits de l’homme et de la responsabilité à l’égard de ce phénomène en garantissant les droits des personnes les plus vulnérables et en partageant les charges et bénéfices du changement climatique et ses conséquences de manière équitable et juste.

Cet avis vise à renforcer le rôle de la justice climatique, non seulement à l’échelle de la planète, mais aussi dans les politiques intérieures relatives au climat. L’audition permettra d’étudier la valeur ajoutée d’une application de la justice climatique dans divers domaines d’action politique intérieure dans l’UE, par exemple les politiques relatives à l’emploi, l’agriculture et l’alimentation, l’énergie ou la protection des consommateurs. Enfin, l’avis traitera aussi de la dimension importante de la «justice intergénérationnelle».

Points clès:

  • La justice climatique est généralement envisagée dans un contexte mondial d’interdépendance spatiale et temporelle, et s’appuie sur le constat que les catégories les plus vulnérables et les plus pauvres de la société sont souvent les plus affectées par les effets du changement climatique, et ce, alors même que ces catégories sont les moins responsables des émissions ayant conduit à la crise climatique. La justice climatique reconnaît la nécessité de s’intéresser, sous l’angle de l’équité, à l’impact souvent disproportionné du changement climatique sur les citoyens et les communautés locales.
  • Le CESE considère que les citoyens ont le droit de vivre dans un environnement propre et sain, et d’attendre des pouvoirs publics qu’ils agissent sur les moteurs du changement climatique.
  • Le CESE plaide pour l’élaboration d’une charte européenne des droits climatiques qui récapitule les droits des citoyens de l’Union et de la nature dans le contexte des défis liés au changement climatique, et il encourage les institutions de l’UE et les pouvoirs publics nationaux à se pencher sur l’application des principes de justice climatique à tous les niveaux. Le CESE rappelle que deux initiatives ont été prises récemment, qui viennent étayer le présent avis: le pacte mondial pour l’environnement et le projet de déclaration universelle des droits de l’humanité.
  • Les systèmes de production et de consommation doivent évoluer de manière à s’adapter au changement climatique et à l’atténuer. La consommation alimentaire durable doit commencer en amont, au stade de la préparation des sols et de la gestion des systèmes naturels pour fournir les éléments de base de l’alimentation; le CESE souligne dès lors la nécessité d’élaborer une directive-cadre sur les sols.
  • Les consommateurs ont besoin de solutions de remplacement durables et éthiques qui ne se traduisent pas par une baisse significative de confort ou de qualité en matière de service ou d’accessibilité. Si de nouveaux modèles économiques tels que l’économie numérique, collaborative ou circulaire offrent des solutions de remplacement, des investissements publics sont également nécessaires pour garantir que des infrastructures et des aides appropriées soient à la disposition des consommateurs pour leur permettre de faire le choix d’un mode de vie à faibles émissions de carbone, y compris une aide pour couvrir les coûts plus élevés de biens et de services éthiques et durables.
  • Les transferts d’emplois qu’induirait une économie à faibles émissions de carbone doivent également être répertoriés, ainsi que les possibilités offertes par une telle transition, afin de permettre de concevoir et mettre en œuvre des politiques efficaces visant à garantir que les travailleurs soient protégés.
  • Le CESE réitère son appel en faveur d’un Observatoire européen de la pauvreté énergétique réunissant les parties prenantes concernées pour définir des indicateurs européens en la matière, et veiller à ce que chacun puisse disposer d’une énergie propre, abordable et accessible.
  • Le CESE demande que les subventions accordées aux combustibles fossiles soient supprimées et déplacées vers les énergies renouvelables afin de soutenir la transition.