Le populisme et les droits fondamentaux – zones périurbaines et rurales (avis d’initiative)

EESC opinion: Le populisme et les droits fondamentaux – zones périurbaines et rurales (avis d’initiative)

Points clés

Les partis populistes ont réalisé des avancées significatives lors des élections européennes de 2019. Le CESE est fortement préoccupé par cette évolution et appelle de ses vœux des initiatives importantes pour y remédier, en commençant par des efforts visant à en mieux comprendre les causes sous-jacentes.

Les causes de la faveur dont jouissent les mouvements et partis populistes sont multiples. D’une manière générale, elle découle des processus de mondialisation qui touchent tous les types de pays développés. Plus précisément, le populisme peut s’expliquer tant par des facteurs culturels ou identitaires que par les évolutions socioéconomiques. Enfin, la menace populiste est particulièrement marquée dans les «endroits sans importance», qu’ils se trouvent à la périphérie ou au centre même de l’Union européenne.

Le CESE:

  • estime qu’il convient d’accorder une attention particulière à la situation des organisations de la société civile, lesquelles sont particulièrement touchées lorsque l’état de droit, les droits fondamentaux et la démocratie se détériorent. Dans de nombreux pays, elles pâtissent actuellement d’un rétrécissement de l’espace dévolu à leurs activités. La montée du populisme, si elle devait se poursuivre, est également de nature à réduire la stabilité économique et à accroître l’inefficacité de la gouvernance et des politiques, ce qui se traduira par des effets néfastes sur les investissements;
  • considère que la mise en place d’alliances entre les autorités locales, les organisations de la société civile, les partenaires sociaux et d’autres acteurs, comme les responsables locaux et les mouvements sociaux, est essentielle pour s’attaquer aux causes profondes du populisme;
  • estime qu’il convient de renforcer l’éducation civique sur les principes de la démocratie, des droits fondamentaux et de l’état de droit pour faire face à ces évolutions;
  • la population étant en attente de visions politiques ambitieuses et efficaces, est convaincu que l’Union européenne devrait proposer des discours porteurs d’un avenir désirable et réactiver les principes clefs qui ont joué un rôle majeur dans le projet européen, comme ceux de partenariat et de subsidiarité;
  • soutient la résolution du Parlement européen sur «La prise en compte des besoins spécifiques des zones rurales, montagneuses et isolées» visant à «promouvoir le développement socio-économique, la croissance et la diversification de l’économie, le bien-être social, la protection de la nature ainsi que la coopération et l’interconnexion avec les zones urbaines afin de favoriser la cohésion et d’éviter le risque de fragmentation territoriale»;
  • plaide ainsi, à l’instar du Parlement européen, en faveur de la mise en place d’un pacte pour des villages intelligents qui associe tous les niveaux de pouvoir, conformément au principe de subsidiarité;
  • appelle à mettre davantage l’accent sur les nouvelles activités économiques qui apparaissent dans les zones rurales, dont bon nombre reposent sur les principes du mutualisme et de l’empathie. Il encourage les actions visant à favoriser un meilleur soutien et une interconnexion accrue de telles initiatives, de sorte à aller au-delà des phases isolées et expérimentales pour se diriger vers des alliances politiques et sociales émancipatrices;
  • invite l’UE et ses États membres à renforcer les infrastructures au niveau infranational. La suspension de liaisons de transport public, ainsi que la fermeture d’écoles et de services de santé, ont clairement été à l’origine de protestations populistes en Europe.