Impact de la dimension sociale et du socle européen des droits sociaux sur l'avenir de l'Union européenne

EESC opinion: Impact de la dimension sociale et du socle européen des droits sociaux sur l'avenir de l'Union européenne

La réalisation d’une croissance économique équilibrée et d’un progrès social doit être le principe directeur du débat sur la dimension sociale de l’Europe. En vue de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux, il est souhaitable de disposer d’une feuille de route claire conjuguant partage net des tâches et responsabilité. La réflexion sur la dimension sociale de l’Europe est liée aux débats relatifs à l’approfondissement de l’Union économique et monétaire (UEM). La politique sociale doit s’inscrire dans une politique économique européenne différente. Une Union européenne plus forte peut contribuer à orienter la mondialisation et la numérisation au bénéfice de tous.


Points clés

  • À la lumière des défis actuels, s’agissant par exemple de l’avenir du travail, de l’accroissement de la pauvreté et des inégalités, de la mondialisation et des migrations, le débat sur la dimension sociale de l’Europe et le socle européen des droits sociaux (SEDS) pourrait être déterminant pour parvenir à un nouveau consensus. Le scénario ou chemin qui sera choisi aura un impact fondamental sur la vie des gens. La réalisation d’une croissance économique équilibrée et de progrès social conduisant à l’amélioration des conditions de vie et de travail doit être le principe directeur de toute démarche.
  • Le Conseil devrait soutenir la proclamation du SEDS. Une feuille de route claire en vue de sa mise en œuvre est souhaitable. Il est préférable que l’approfondissement de la dimension sociale se fasse avec tous les États membres, en se concentrant sur les projets clés, mais cela ne doit pas empêcher quelques pays d’aller de l’avant en invitant les autres à leur emboîter le pas. Une plus grande clarté est nécessaire sur les mesures qui devraient s’appliquer aux 27 États membres de l’UE ou à la zone euro.
  • L’inégalité croissante, la pauvreté et l’exclusion sociale requièrent de plus amples efforts visant à définir des principes, des normes, des politiques et des stratégies communes pour une meilleure convergence des salaires, l’établissement ou l’augmentation des salaires minimaux, le revenu minimum universel et l’accroissement de la cohésion sociale et de l’investissement social.
  • Il sera important de dégager un consensus sur le partage des tâches dans le domaine de la politique sociale, et de veiller à une transparence et une responsabilité accrues, y compris en cas de manquement. Les réformes et les initiatives politiques doivent faire en sorte que les sociétés et les économies soient prêtes pour l’avenir.
  • Il convient de dûment associer l’ensemble des organisations représentatives de la société civile, tout en reconnaissant le rôle spécifique des partenaires sociaux. La mise en valeur de la négociation collective et du dialogue social à tous les niveaux sera importante pour permettre le bon fonctionnement des marchés du travail, des conditions de travail équitables, une meilleure productivité et une sécurité sociale durable.
  • Le manque de respect des droits sociaux existants est préoccupant; la Commission et les États membres doivent améliorer la conformité avec les règles de l’UE.
  • La réflexion sur la dimension sociale de l’Europe est liée aux débats relatifs à l’approfondissement de l’UEM; elle doit porter sur la manière de tirer profit de la mondialisation tout en faisant face aux problèmes qu’elle soulève et se demander comment ces objectifs seront financés d’une manière à la fois adéquate et efficace.
  • Une action est particulièrement nécessaire dans deux domaines majeurs: l’UEM et le marché unique. La politique sociale doit s’inscrire dans une politique économique européenne différente bénéficiant d’une bonne panoplie de mesures macroéconomiques et progressant vers l’approfondissement de l’UEM. Le semestre européen jouera un rôle clé pour rééquilibrer la politique économique et sociale, ainsi que pour faciliter des réformes bien conçues. Le socle devrait avoir également une incidence sur la gouvernance économique européenne. Le tableau de bord social attaché au socle devrait être amélioré en étant doté d’indicateurs plus nombreux et mieux adaptés.
  • Une Union européenne plus forte peut contribuer à donner une meilleure orientation à la mondialisation et à la numérisation au bénéfice de tous, en pleine conscience des possibilités et des risques dans ces domaines.