L’avenir du travail - l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour répondre aux besoins des futurs emplois (avis exploratoire à la demande de la présidence bulgare)

EESC opinion: L’avenir du travail - l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour répondre aux besoins des futurs emplois (avis exploratoire à la demande de la présidence bulgare)

L'introduction de la numérisation dans les entreprises a un impact considérable sur les systèmes de production, les conditions de travail et les modèles d'organisation du marché du travail et de la société, en général. Une éducation de base de qualité, une formation de haut niveau et efficace, l'apprentissage tout au long de la vie, une formation continue pour tous seront les outils nécessaires pour saisir les opportunités d'emploi du futur et favoriser la compétitivité des entreprises. Dans ce contexte, il est important de garder une approche centrée sur l'humain et de trouver des moyens afin accompagner les personnes vulnérables qui ne seront pas en mesure de répondre aux exigences croissantes de la nouvelle ère technologique.


Points de clé

  • La nouvelle révolution industrielle peut potentiellement améliorer la productivité ainsi que la qualité de la vie et du travail, à condition d’être dûment assortie d’une combinaison intelligente de politiques allant dans le sens d’une croissance inclusive et durable fondée sur l’innovation. Une instruction de base de qualité ainsi qu’une formation de haut niveau et efficace, un apprentissage tout au long de la vie, un perfectionnement et une reconversion seront autant d’outils nécessaires pour saisir les opportunités d’emploi de demain et pour favoriser la compétitivité des entreprises.
  • Afin de se préparer et de répondre aux changements technologiques et numériques qui s’accélèrent, le CESE demande, en tenant compte du principe de subsidiarité, à la Commission européenne et aux États membres de concevoir des politiques ciblées et de prendre des mesures concrètes afin d’améliorer et d’adapter comme il se doit leurs systèmes éducatifs et de formation, de mettre au point conjointement des stratégies nationales en matière de compétences, et de reconnaître le droit à une formation adaptée à tous les groupes d’âge et de travailleurs, et dans tous les secteurs, visant notamment à:
    • veiller tout d’abord à l’égalité d’accès de tous les citoyens européens à une éducation de la petite enfance de qualité;
    • établir de nouveaux critères communs en matière d’éducation et de formation afin de réduire les écarts entre les pays de l’Union et de renforcer la cohésion;
    • réorienter l’enseignement et la formation, et renforcer les systèmes de formation professionnelle afin d’assurer l’acquisition rapide des compétences nécessaires;
    • soutenir la négociation collective et le dialogue social, conformément aux mécanismes nationaux de concertation sociale, afin de pouvoir anticiper et adapter les compétences aux évolutions technologiques et numériques, ainsi que développer la formation en cours d’emploi;
    • encourager l’interaction entre les établissements d’enseignement et les entreprises;
    • lancer une offensive de qualification en vue d’étayer la numérisation croissante de nos marchés du travail;
    • mettre au point de nouvelles mesures afin d’intégrer tout le monde dans les programmes de formation, aussi bien les demandeurs d’emploi que les travailleurs, en accordant une attention toute particulière aux travailleurs peu qualifiés et aux travailleurs adultes;
    • garantir à tous la possibilité d’accéder et de participer à l’apprentissage tout au long de la vie d’une manière qui, à la fois, améliore les performances de l’entreprise et le développement personnel et professionnel des travailleurs, et étende son champ d’application aux emplois atypiques ; idéalement, il conviendrait d’examiner plus avant si ce droit à la formation individuelle devrait être transférable, ce qui signifie que les personnes devraient avoir la possibilité de le transférer lorsqu’elles changent d’employeur et de pays;
    • prendre des mesures afin de vérifier quelles dispositions sont nécessaires pour établir les droits à un congé de formation rémunéré et envisager l’adoption de mesures au niveau de l’UE pour faire en sorte que les bonnes pratiques en matière de normes minimales en ce qui concerne les droits à un congé de formation de certains États membres deviennent la norme;
    • mettre en place un système européen homogène d’évaluation et de validation de l’apprentissage non formel et informel;
    • investir au niveau européen avec des fonds spécifiques et ciblés pour accompagner la transition et soumettre leur allocation à de nouveaux critères fondés sur les résultats;
    • encourager les échanges d’emplois entre entreprises afin de soutenir les possibilités d’«échanges de cerveaux» et aussi créer des plateformes d’information et d’échange de bonnes pratiques.
  • Cependant, dans les «nouvelles formes de travail», il importe qu’une approche centrée sur la dimension humaine soit préservée.
  • Enfin, le CESE demande à la Commission et aux États membres de veiller à ne pas laisser sur le bord de la route mais bien d’accompagner les personnes vulnérables qui ne seront pas en mesure de répondre aux changements et de satisfaire aux demandes croissantes de la nouvelle ère technologique.