Le CESE dit adieu à ses membres britanniques, mais promet de maintenir des liens étroits avec la société civile du Royaume-Uni

Le 22 janvier 2020, le Comité économique et social européen (CESE) a rendu hommage à ses membres britanniques à l’occasion de leur dernière participation à la session plénière avant que le Royaume-Uni ne quitte l’Union européenne, le 31 janvier prochain. Les 24 membres représentant le Royaume-Uni ont reçu une médaille commémorative lors d’une cérémonie qui a permis d’illustrer la volonté du CESE de maintenir des liens étroits avec la société civile britannique après le Brexit.

Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne, après 47 ans passés en son sein, et ne comptera dès lors plus de représentants dans les institutions européennes. Lors d’une cérémonie émouvante qui a fait la part belle aux sentiments personnels, le CESE a formellement fait ses adieux à ses membres britanniques, qui ne seront déjà plus présents à la session plénière de février.

M. Luca Jahier, président du CESE, a reconnu que la décision de quitter l’Union prise par les citoyens britanniques était une décision historique, que nous regrettons profondément, mais que nous devons accepter et respecter. M. Jahier a évoqué la contribution déterminante apportée par les membres britanniques aux travaux du CESE dans de nombreux domaines et il a déclaré que le départ du Royaume-Uni va nous obliger à repenser notre façon de communiquer avec les citoyens, de sorte qu’ils puissent faire le lien entre la réalité de leur quotidien et les succès concrets et vérifiables de l’Europe.

Le président du CESE a cependant insisté sur la ferme volonté du Comité de maintenir des relations étroites avec la société civile britannique après le Brexit: L’Union européenne et le Royaume-Uni n’ont pas d’autre choix que d’entretenir une relation forte et le CESE ne ménagera aucun effort pour maintenir ce lien. Ceci n’est qu’un au revoir, mes amis.

M. Tom Jenkins, président du CESE entre 1996 et 1998, qui était invité à la cérémonie, a fait part de sa tristesse de perdre très bientôt sa citoyenneté européenne. Il a aussi lancé un appel à la création d’un Comité économique et social au Royaume-Uni et il a invité les partis britanniques à encourager le dialogue avec les représentants de la société civile.

Mme Madeleina Kay, la militante pro-européenne surnommée «EU Supergirl», a également participé à la cérémonie pour y représenter les «remainers» — ces citoyens britanniques qui ont voté pour que le Royaume-Uni reste membre de l’Union européenne, lors du référendum de 2016. Elle a critiqué le mélange d’apathie et d’ignorance qui a nourri la montée du nationalisme au Royaume-Uni et a adressé une mise en garde aux dirigeants de l’Union, quant à la nécessité de changer leur manière de communiquer avec les citoyens. Elle a annoncé qu’elle continuerait de se battre pour l’Europe au Royaume-Uni, déclarant en conclusion: Nous devons croire que l’avenir, c’est l’Europe, pour que tous les citoyens britanniques sachent qu’ils seront toujours des Européens.

La parole aux groupes et les perspectives pour l’avenir

Trois membres britanniques représentant chacun des trois groupes du CESE ont pris la parole pour exposer leurs sentiments personnels et leurs points de vue sur le Brexit. M. David Sears, du groupe des employeurs, a relaté son premier voyage à Bruxelles, en 1958, et a insisté sur la nécessité d’associer les jeunes et de les écouter, et sur celle d’engager l’ensemble de la société civile dans le processus décisionnel en matière sociale.

Mme Judy McKnight, du groupe des travailleurs, a évoqué la nécessité de disposer d’un équivalent du CESE au Royaume-Uni. Elle l’a aussi répété: lorsque nous cesserons d’être membres de l’Union, nous ne cesserons pas d’être des Européens, nous ne cesserons pas de nous préoccuper de la société civile européenne et nous ne cesserons pas non plus d’apporter notre contribution à la résistance contre toutes les politiques qui visent à effriter les droits et la prospérité des citoyens européens et britanniques.

Représentant le groupe «Diversité Europe», Mme Jane Morrice a fait part de son inquiétude face aux conséquences du Brexit en Irlande du Nord et a souligné que ceci n’est pas un divorce, mais un simple accord de séparation pour nous donner du temps avant de reprendre notre vie commune.

Mme Rose D’Sa, elle aussi membre du groupe «Diversité Europe», s’est exprimée en sa qualité de doyenne des membres britanniques pour demander à l’Union européenne de faire son propre examen de conscience, car le traité de Lisbonne doit selon elle être révisé. Entre-temps, l’Union européenne a perdu le Royaume-Uni, ce qui est une catastrophe. Cela en valait-il la peine?, s’est-elle interrogée. 

Les présidents des trois groupes ont également participé au débat et rendu hommage au travail accompli par les membres britanniques. M. Jacek Krawczyk, président du groupe des employeurs, a souligné la nécessité de trouver le moyen d’œuvrer pour un avenir qui nous unisse, par nos relations d’affaires comme par nos liens d’amitié. S’exprimant au nom du groupe des travailleurs, M. Oliver Röpke a indiqué qu’il était nécessaire de maintenir des liens étroits avec la société civile britannique: Nous devons préserver les liens économiques, sociaux et politiques qui ont été tissés pendant un demi-siècle d’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne. Les liens qui unissent la société civile du Royaume-Uni au reste de l’Union resteront puissantsM. Arno Metzler, président du groupe «Diversité Europe», a témoigné sa gratitude pour le travail accompli par les membres britanniques.

En clôture du débat, M. Stefano Mallia, président du groupe de suivi du Brexit au sein du CESE, a évoqué les dangers du départ britannique pour des territoires comme l’Écosse et l’Irlande du Nord, et a indiqué que la communication était le meilleur outil pour combattre l’apathie et l’ignorance. Il a également insisté sur la nécessité de créer, sous une forme ou une autre, un forum pour maintenir le dialogue avec la société civile britannique: Nous devons nous battre pour préserver notre amitié et je ferai tout mon possible pour mettre en place une structure qui le permette.

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The EESC bids farewell to its British members with the promise of maintaining close ties with UK civil society