Le troisième forum d’échange sur les accords d’association s’est tenu à Kiev, à la mi-novembre

Les fonctionnaires de haut niveau du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), les députés au Parlement européen (PE) et le représentant du Comité économique et social européen (CESE) qui se sont rendus à Kiev pour le troisième forum d’échange sur les accords d’association y ont été rejoints par des diplomates étrangers, des organisations de la société civile (OSC) de Bruxelles, Varsovie et Berlin, des journalistes, ainsi que des experts nationaux qui, en Ukraine, Moldavie et Géorgie, s’occupent de la mise en œuvre des accords d’association (AA). Ensemble, ils ont discuté des avancées récentes en la matière et partagé leurs expériences et bonnes pratiques, ainsi que les enseignements qu’ils ont tirés à propos de ces accords, des dispositifs institutionnels afférents, des questions de suivi de leur exécution et de l’association de la société civile à la démarche. István Komoróczki, qui préside pour le CESE la plate-forme de la société civile UE-Géorgie, a été l’un des participants à cette rencontre.

Grâce à son programme, le forum a facilité la tenue d’un débat animé et nourri, touchant à la possibilité d’instaurer un nouveau format pour la coopération régionale entre les trois pays associés, dont des responsables officiels ont exprimé à maintes reprises leur intérêt pour un renforcement de cette coopération et la création d’une structure trilatérale distincte, qui, parallèlement au partenariat oriental, viserait à approfondir leur intégration au sein de l’UE. Lorsque l’Union n’est pas disposée à ouvrir la perspective d’une adhésion à des pays couverts par des accords d’association, les participants ont soulevé, et exploré en profondeur, l’idée de créer une «Europe élargie». Depuis le lancement de zones de libre-échange approfondi et complet (ZLEAC), cinq ans se sont déjà écoulés dans le cas de la Géorgie et de la Moldavie et trois dans celui de l’Ukraine. En 2019, un nouveau président a été élu en Ukraine, tandis que la Géorgie et la Moldavie ont l’une et l’autre changé de premier ministre. Pourtant, ces nations restent confrontées à d’importants problèmes, concernant leur stabilité politique et nationale interne, la mise en œuvre de réformes essentielles de leurs structures judiciaires, leur sécurité en matière d’énergie et leur intégration aux marchés énergétiques de l’UE, la santé et la sécurité au travail, ou encore la communication. En outre, l’annexion ou l’occupation militaire de certaines parties de leur territoire par la Russie reste encore et toujours un sérieux obstacle pour le développement pacifique et fructueux de leur économie. Les participants ont examiné par le menu les défis qui se posent en la matière, en se replaçant notamment dans le contexte de l’échec que les pourparlers et efforts de médiation internationaux ont essuyé durant ces dernières années. Les trois États comptent chacun des zones qui échappent à leur contrôle, étant occupées de facto par des forces russes, et ils servent tous de théâtre d’opération à des conflits hybrides menés par la Russie. Bien que les pays de l’UE ne se soient pas engagés dans une coopération militaire, les participants ont prôné une collaboration renforcée face aux actions qui ressortissent à la guerre hybride.

Une fois de plus, la manifestation a mis en évidence le vif intérêt et le soutien marqué qui se manifestent en faveur d’une coopération plus étroite et d’une intégration approfondie avec l’Union européenne chez des grands acteurs de la politique, de la sécurité et de l’économie de chacun des trois pays, tout comme chez les représentants de leur société civile. Il importe de souligner que ces attentes reposent sur une base réaliste, ainsi que sur un élan vers une coopération régionale plus étroite, couvrant tous les domaines et visant à créer un modèle économique d’une efficacité accrue, susceptible d’enclencher des progrès dans ces nations pour ce qui est de la qualité de vie et de la paix. Avec l’aide des États membres de l’UE, le schéma de l’«Europe élargie» pourrait devenir un modèle de réussite et de durabilité, pour garantir que cette paix et la stabilité règnent sur le long terme dans notre voisinage oriental.

István Komoróczki

Membre hongrois du groupe des employeurs du CESE

Coprésident de la plate-forme de la société civile et du groupe consultatif interne UE-Géorgie

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