Lors de sa session plénière de mars, le Comité économique et social européen (CESE) a adopté un avis sur la communication conjointe intitulée Relier l’Europe à l’Asie – Éléments fondamentaux d’une stratégie de l’UE, publiée en septembre 2018 par la Commission européenne et la haute représentante de l’UE. Selon le CESE, la communication passe réellement à côté de l’occasion qui se présente, comporte de nombreuses lacunes stratégiques, affiche une ambition limitée et n’offre pas de vision approfondie du développement des relations et des liens entre l’UE et l’Asie.  

Le CESE considère que le document ne prend pas en compte les grandes réalités économiques et géopolitiques et ne reconnaît pas ouvertement toute la diversité et la complexité de l’Asie. Le Comité recense avec une vive inquiétude 17 secteurs au moins pour lesquels la communication ne mentionne que peu, voire pas du tout, les évolutions récentes revêtant une importance capitale aussi bien pour l’UE que pour l’Asie.

S’agissant des lacunes de la communication, l’avis attire l’attention sur l’absence de référence à l’initiative «Une ceinture, une route», une stratégie de développement adoptée par le gouvernement chinois qui est perçue comme un signal fort traduisant la volonté de la Chine de jouer un rôle plus important au niveau mondial et d’accroître sa sphère d’influence. Le CESE estime que l’UE doit absolument répondre de manière officielle à cette initiative.

Le Comité regrette aussi que la communication ne mentionne aucun des dialogues existants de la société civile entre l’UE et l’Asie, en particulier les organismes phares de suivi par la société civile mis en place dans le cadre d’accords commerciaux importants. Comme le souligne Jonathan Peel, rapporteur de l’avis, il n’existe pas de solution universelle applicable à tous et l’Asie n’est aucunement à l’image de l’Union. Toutefois, le rapporteur affirme également que «l’UE doit faire davantage pour gagner les cœurs et les esprits en Asie» et que la communication est décevante en ce qu’elle n’avance pas grand-chose en matière de droits de l’homme, d’état de droit, de bonne gouvernance et de démocratisation. (dgf)