Du champ à l’assiette – travailler ensemble pour une bonne alimentation

©shutterstock/Monkey Business Images
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Agriculteurs, consommateurs, universitaires et décideurs politiques figuraient dans le large éventail de participants à la manifestation organisée par le groupe III «Activités diverses» du Comité économique et social européen à La Haye (Pays-Bas) pour examiner l’avenir de la production et de la consommation alimentaires.

Une politique alimentaire durable comporte de nombreux aspects: préserver les moyens de subsistances des agriculteurs et des travailleurs du secteur; promouvoir une alimentation saine, surtout auprès des enfants; protéger l’environnement et dans le même temps garantir un approvisionnement d’aliments de bonne qualité à des prix abordables.

Le groupe «Activités diverses» du CESE a souhaité réunir le plus grand nombre possible d’acteurs différents afin d’élaborer des recommandations pour la présidence du Conseil de l’UE.

Dans son introduction, Luca Jahier, président du groupe, a souligné l’absence d’une approche globale de l’Union en matière d’alimentation durable. Il a précisé que «dans le monde, quelque 800 millions de personnes souffrent de faim chronique tandis que plus de deux milliards de personnes endurent la malnutrition. Néanmoins, ce sont chaque année 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires destinées à la consommation humaine qui, scandaleusement, sont gaspillées ou se perdent dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.» M. Jahier a clamé: «Un changement est nécessaire, un changement est souhaité et un changement est possible».

La manifestation s’est appuyée en partie sur une étude récente du Conseil scientifique néerlandais pour la politique gouvernementale  intitulé «Naar een voedselbeleid» (Vers une politique alimentaire), qui invite à investir dans un système d’alimentation résilient.

En présentant cette étude, Josta de Hoog a souligné que la production et la consommation sont interdépendantes, et elle a plaidé pour que la durabilité écologique et la santé soient ancrées dans les principales politiques.

Les quelque 100 participants ont convenu que les gouvernements ainsi que les collectivités locales et régionales ont un rôle clé à jouer dans l’élaboration d’une politique alimentaire globale, en collaboration avec tous les acteurs de la chaîne alimentaire, des agriculteurs aux consommateurs en passant par les détaillants.

 

Une coopération renforcée

Les recommandations résultant de la manifestation couvrent de nombreux aspects et plaident en faveur d’une agriculture plus durable afin de ralentir le changement climatique et de protéger les ressources naturelles. Elles portent sur la santé publique, l’éducation et la sensibilisation, la recherche et l’innovation, les chaînes d’approvisionnement et la sécurité alimentaire.

Les délégués de la réunion ont conclu que «la production et la consommation d’aliments sains et durables devraient être un choix facile et abordable à la fois pour les producteurs et les consommateurs».

Créer un groupe international sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle constituerait un bon premier pas vers une coopération plus étroite et une approche interdisciplinaire en matière d’élaboration des politiques. La Commission européenne pourrait également adopter une stratégie plus cohérente en mettant en place une task-force interservices en vue de développer une politique alimentaire européenne.

Les recommandations incluent des exemples de bonnes pratiques observées. La ville néerlandaise d’Ede, par exemple, a établi, avec des partenaires au rang desquels se trouvent l’hôpital local, des entreprises et des écoles, un programme de manifestations et de projets inspirants en rapport avec l’alimentation et aux contenus variés allant de la science au divertissement. Toujours aux Pays-Bas, une campagne pour la pratique du «flexitarisme» encourage les citoyens à varier leur régime alimentaire et à consommer moins de viande.

Les recommandations, destinées à toutes les institutions de l’UE, visent également à contribuer à éclairer une réunion informelle des ministres de l’agriculture de l’UE convoquée par la présidence néerlandaise de l’Union en mai 2016, afin de lancer le débat sur l’avenir de l’alimentation et de la politique agricole commune après 2020. La présidence a déjà demandé au CESE d’élaborer un avis exploratoire sur «Des systèmes alimentaires plus durables», qui se concentre principalement sur le contexte européen mais qui aborde également les  retombées à l’extérieur de l’Union, celle-ci étant le plus grand exportateur et importateur de produits agricoles et alimentaires au monde.

 

Pour de plus amples informations:

De la politique agricole à la politique alimentaire: informations sur la manifestation

Vers une politique alimentaire

Ede — ville de l’alimentation