L’UE doit jouer un rôle de chef de file pour lier le commerce des produits agricoles et les objectifs de développement durable

Le commerce dans le domaine de l’agriculture et de ses produits n’a jamais été aussi important – ni aussi controversé. De retour sous le feu des projecteurs suite au vote récent du Parlement européen en faveur de l’AECG[1], le secteur agricole retiendra également l’attention du monde lors de la conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra cette année. Une fois de plus, le commerce des produits agricoles devrait dominer cette conférence et l’UE se devra de jouer un rôle clé.

Toutefois, le commerce des produits agricoles doit également jouer un rôle central dans la mise en œuvre de la plupart des 17 objectifs de développement durable (ODD). «Nous devons mener à bien les objectifs de développement durable, mais aussi le commerce des produits agricoles, et nous attendons de l’UE qu’elle assume en l’affaire un rôle de chef de file», affirme le CESE.

Les ODD auront des effets directs et profonds sur le commerce des produits agricoles. L’agriculture elle-même devra jouer un rôle essentiel pour accomplir plus de la moitié des ODD. Tous les pays partagent cette responsabilité en la matière. Quant aux ODD, ils permettront d’identifier spécifiquement nombre des instruments nécessaires à l’obtention d’un résultat positif – d’ailleurs, les échanges commerciaux sont mentionnés explicitement dans neuf d’entre eux. Au moins 13 ODD font également référence au changement climatique: les deux éléments s’imbriquent étroitement. À cet égard, l’agriculture joue aussi un rôle déterminant – que ce soit en tant que cause ou en tant que victime du changement climatique.

L’UE doit jouer un rôle de chef de file

L’UE est bien placée pour conduire ce processus de façon positive. Elle est le plus grand exportateur tout comme le plus grand importateur de produits agricoles, elle manifeste un intérêt avéré dans le commerce et le développement durable, et sa crédibilité pour jouer un vrai rôle de relais entre pays développés et pays en développement est établie. «Il est temps pour l’UE de prendre les choses en mains afin de faire avancer ce programme à l’échelle mondiale», a déclaré Jonathan Peel, rapporteur de l’avis du CESE sur «L’agriculture dans les négociations commerciales», adopté le 22 février. «L’UE devrait s’appuyer sur plusieurs réformes récentes de la PAC. Elle a déjà montré sa capacité de développer des positions intellectuelles originales et équilibrées lors de la précédente conférence ministérielle de l’OMC organisée à Nairobi en 2015 – une qualité cruciale quand on sait que peu s’attendaient à un résultat positif. Une fois de plus, nous attendons de l’UE qu’elle garde une longueur d’avance sur nos partenaires commerciaux.»

Relancer l’esprit de Doha

La décision d’éliminer de manière effective les subventions aux exportations de produits agricoles prise lors de la 10e conférence ministérielle de l’OMC à Nairobi, dans laquelle l’UE a joué un rôle moteur, permet d’ores et déjà de réaliser une des cibles principales fixées pour l’ODD n° 2, à savoir l’éradication de la faim. La présente décision, décrite par le directeur général de l’OMC comme «le résultat le plus significatif dans le secteur agricole» en 20 ans, prouve aussi que l’OMC reste une enceinte bien établie et efficace pour mener des négociations commerciales multilatérales, et qu’il peut être revigoré, en particulier dans le secteur agricole. Selon le CESE, «l’esprit de Doha», en tant que concept pour le dialogue commercial entre pays développés et pays en développement, doit être préservé et renforcé. Le CESE est partisan d’une approche mondiale, même si les négociations régionales ou bilatérales conservent un rôle à jouer. Dans de tels cas, il importe d’éviter que les règles ne se chevauchent, voire n’entrent en conflit.

Une envie inébranlable de progrès mondial

Cependant, avant de s’atteler à cette tâche, l’UE doit dresser un tableau précis des futures incidences de ces engagements. Par conséquent, le CESE exhorte la Commission à réaliser une évaluation de celles-ci sur l’agriculture européenne et sur la politique commerciale résultant de la mise en œuvre des ODD, de l’accord de Paris, ainsi que des récents accords commerciaux de l’UE et du commerce mondial.

«Il est désormais temps d’adopter une approche nouvelle et équilibrée. Les objectifs de développement durable constituent un défi mondial, ils doivent être à la base d’un développement plus juste et plus durable du secteur agricole et du commerce de produits agricoles», a déclaré M. Peel. Qu’il s’agisse des régimes de soutien, de l’accès au marché, de la manière de cultiver les produits agricoles, du défi de la sécurité alimentaire ou du développement durable – tous ces défis font appel à des solutions nouvelles et meilleures, lesquelles ne pourront être mises en œuvre que dans un effort commun. Dans son avis, le CESE formule des recommandations pour un progrès à l’échelon multilatéral dans le secteur agricole.

 

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[1] Accord économique et commercial global UE-Canada

 

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