Les Journées de la société civile, occasion d’un débat sur la prospérité partagée en Europe et au-delà de ses frontières, en phase avec l’actualité

Les Journées de la société civile 2022 ont rassemblé des citoyens, des organisations de la société civile et des institutions européennes venus débattre du défi consistant à garantir une prospérité partagée. De l’avis des intervenants, cette question majeure n’a jamais été plus cruciale pour l’Europe alors que les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine commencent à se faire sentir et que celles de la pandémie de COVID-19 sont toujours présentes.

Les Journées de la société civile 2022, organisées au CESE du 15 au 17 mars sous le thème général L’UE comme moteur d’une prospérité partagée — la société civile pour une économie au service des personnes et de la planète, ont accueilli quelque 400 participants, venus écouter des intervenants des institutions européennes, des gouvernements nationaux et de quelques-uns des plus importants réseaux de la société civile européenne.

Les débats, organisés sous la forme de sessions plénières et de sept ateliers thématiques, ont porté sur la manière dont la société civile de l’UE peut contribuer à construire une économie florissante qui ne laisse personne de côté, dans le nouveau contexte façonné, d’une part, par la COVID-19 et la guerre en Ukraine, et d’autre part par la double transition écologique et numérique.

Le débat que nous tenons aujourd’hui n’aurait pas pu être plus opportun, a déclaré Christa Schweng, présidente du CESE, en ouvrant la conférence. Si l’UE est toujours confrontée à la pandémie, elle doit désormais faire face à une crise de nature très différente — une guerre à ses portes.

Nous devons veiller à ce que notre avenir soit prospère, inclusif, durable et fondé sur des valeurs. Le récit fondateur de l’UE, axé sur la paix, la sécurité et la prospérité, n’a jamais été plus pertinent qu’aujourd’hui, a-t-elle ajouté, avant de conclure: L’un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés pour atteindre cet objectif reste d’assurer une reprise équilibrée dans l’ensemble de l’UE tout en établissant une trajectoire vers un avenir résilient et durable.

Des compétences pour un avenir démocratique

Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé de la promotion de notre mode de vie européen, a mis en évidence deux effets de la crise en Ukraine, qui sont essentiels pour la société civile: l’émergence, pour la première fois, d’une opinion publique européenne, et, parallèlement, une unité et une solidarité européennes sans précédent avec la société civile ukrainienne face à l’invasion russe.

Sur le thème central de la prospérité partagée, il a souligné que l’accès à la formation et à l’apprentissage tout au long de la vie doit jouer un rôle à part entière dans la construction d’une Europe de prospérité partagée. Cet aspect deviendra d’autant plus crucial que des millions de réfugiés ukrainiens vont rejoindre le marché du travail de l’Union et son système éducatif.

Nous avons besoin d’une révolution des compétences qui soit massive et démocratique, a déclaré M. Schinas, qui a ajouté: Le perfectionnement et la reconversion professionnels devraient être considérés comme des droits humains fondamentaux accessibles à tous, indépendamment de l’âge ou du statut social. C’est une nécessité, si l’on entend parvenir à la compétitivité et à la prospérité partagée et à démocratiser notre société et notre économie.

Au cours de la discussion qui a suivi, les participants à la conférence ont clairement indiqué que ces possibilités doivent être accessibles aux jeunes comme aux personnes plus âgées et aussi bien à la population rurale qu’à celle des villes. Les chômeurs doivent être inclus dans ces dispositifs, de même qu’il convient de prévoir des possibilités de recyclage pour les personnes qui occupent actuellement un emploi.

Dans leur réflexion sur les défis à venir et la manière dont l’UE peut servir au mieux les populations qui fuient l’Ukraine, les participants à la conférence ont réaffirmé que l’Europe doit agir en s’appuyant sur les enseignements tirés de précédents conflits tels que la crise des réfugiés syriens de 2015-2016 et la guerre en Bosnie dans les années 1990.

Les participants se sont également accordés sur le fait que l’économie sociale doit être un deuxième pilier majeur de l’approche européenne visant à partager équitablement sa prospérité. Les entreprises de l’économie sociale sont mieux à même de favoriser l’inclusion des femmes, des jeunes et des travailleurs vulnérables, et la société civile joue un rôle considérable dans ce secteur, qui, selon les données reprises par M. Schinas, représente dans certains pays de l’UE 10 % de l’emploi salarié.

Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la démocratie et de la démographie, a rejoint les participants pour exprimer comme eux sa solidarité.

Les événements qui se jouent actuellement en Ukraine nous rappellent que nous ne pouvons jamais considérer notre démocratie comme acquise, a-t-elle déclaré. Nous devons y travailler ensemble, chaque jour, à tous les niveaux. Nous avons besoin de la précieuse contribution et participation des citoyens, tout comme de nos partenaires de la société civile. Les questions relatives à l’économie sociale de marché et à la transition écologique sont également prises en compte dans les recommandations formulées par les citoyens dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe.

De nouvelles visions de la prospérité

Sept ateliers ont eu lieu au cours de la conférence, qui ont débouché sur les conclusions suivantes:

  • Nous avons besoin d’une révolution des compétences qui garantisse l’accès de tous à l’apprentissage tout au long de la vie. Pour atteindre ceux qui en ont le plus besoin, il convient d’utiliser des canaux préférentiels tels que les organisations de la société civile et les prestataires d’enseignement.
  • Nous devons repenser la manière dont nous mesurons le progrès, en tenant compte de l’environnement et de la dimension sociale.
  • Le volontariat présente un fort potentiel en tant que moteur de création de valeur conduisant à une prospérité partagée.
  • Pour parvenir à une participation significative, les espaces civiques doivent être protégés.
  • Nous avons besoin d’une stratégie de l’Union qui soutienne les solutions existantes élaborées par les acteurs sociaux et les fasse passer à une échelle supérieure.
  • L’économie sociale est un acteur essentiel du renforcement de l’économie de marché sociale et écologique en Europe.
  • Un accès à des systèmes de protection sociale est indispensable si l’on veut créer des sociétés plus justes, et c’est une composante essentielle d’une population de travailleurs actifs, productifs et en bonne santé.

Au cours de la manifestation, un sondage a été organisé auprès des participants pour savoir quels mots décrivent au mieux, selon eux, la prospérité partagée. Ils ont choisi en premier lieu «paix», «sécurité» et «équité».

Brikena Xhomaqi, coprésidente du Groupe de liaison, a conclu la conférence en déclarant: La prospérité partagée est étroitement liée aux sociétés démocratiques. Nous devrions construire une société de l’apprentissage. Si pour ce faire nous attendons à nouveau une crise — une pandémie ou une aggravation de cette guerre —, cela revient à trahir la confiance de nos concitoyens.

Les Journées de la société civile se tiennent en coopération avec le Groupe de liaison, une plateforme réunissant le CESE et les réseaux de la société civile organisée au niveau européen. Grâce à la contribution de ces derniers, qui vient s’ajouter à celle des organisations nationales de la société civile représentées au sein du CESE, les travaux du CESE reflètent l’ensemble de la société civile organisée européenne.

Les recommandations complètes rédigées à l’issue des sept ateliers qui se sont tenus au cours de la manifestation sont accessibles ici.

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