3e édition du séminaire conjoint, le 23 novembre 2016
Au cours du troisième séminaire conjoint du CESE et du Forum de la société civile UE-Russie, qui s’est tenu le 23 novembre 2016, les représentants des organisations de la société civile de l’UE et de la Russie ont procédé à un échange de vues sur la situation de la société civile en Russie et dans l’UE ainsi que sur le thème des migrations.
«Les contacts entre les sociétés civiles des deux entités font partie intégrante des relations économiques et sociales qu’entretiennent l’UE et la Russie. Il est de la plus haute importance de veiller à ce que les sociétés civiles russe et européenne puissent interagir librement et contribuer ainsi au renforcement de la confiance et de la compréhension mutuelles», a déclaré Dilyana Slavova, présidente de la section «Relations extérieures» du CESE.
Yuri Dzhibladze, membre du comité de pilotage du Forum de la société civile UE-Russie a indiqué que «les réactions hostiles à l’égard de la société civile se sont malheureusement intensifiées en Russie: au moins 150 ONG ont été inscrites sur la liste des «agents étrangers» depuis l’entrée en vigueur de cette loi, il y a quatre ans. Nombre d’entre elles ont dû fermer leurs portes, d'autres continuent leur combat mais sont soumises à de fortes pressions politiques, juridiques et économiques et font parfois l’objet d'agressions physiques. Paradoxalement, la situation de la société civile a d'abord commencé à se dégrader dans certains États membres de l’UE, plus particulièrement en Hongrie et en Pologne. Il est très important que le problème des restrictions imposées à la société civile — tant en Russie que dans l’UE — continue de figurer au rang des premières priorités dans le cadre des politiques des États membres de l’UE et des institutions de l’UE.»
Des conditions difficiles pour les organisations de la société civile en Russie, mais aussi dans l’UE
Les membres du CESE et du Forum de la société civile UE-Russie ont fait part de leur profonde inquiétude concernant la situation des organisations de la société civile et des militants en Russie, qui ne cesse de se détériorer depuis juin 2015.
Dans ce pays, l’état de droit et les libertés fondamentales sont également une source de préoccupation majeure pour les participants au séminaire. Ils ont souligné que l’engagement pris à l’égard de procédures démocratiques doit être au cœur des priorités du dialogue entre l’UE et la Russie, quels que soient les intérêts politiques, économiques ou en matière de sécurité des deux parties. Les participants ont exhorté l’UE à accroître son soutien à la société civile russe.
Les représentants ont par ailleurs exprimé leur inquiétude croissante devant le rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile en Hongrie et en Pologne. Ils ont relevé un accroissement des risques dans certains pays de la «vieille Europe», qui prennent la forme de pressions exercées sur les groupes de la société civile, d’une limitation du financement des ONG, ainsi que de la violation de la vie privée des militants dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Migrations: les enseignements tirés
Les conséquences politiques et sociétales de l’arrivée de réfugiés et de migrants dans les pays de l’Union européenne et en Russie ont été abordées dans le cadre du passage en revue des réponses politiques élaborées aux niveaux européen et national, plus particulièrement municipal, qui ont pour objectif de gérer cette nouvelle situation.
Les représentants ont souligné que certaines évolutions de la crise des réfugiés en Europe ne sont pas conformes à la dignité humaine et aux obligations internationales qui incombent aux différents États. Ils ont souligné que les droits des réfugiés et des migrants consacrés par le droit international devraient être garantis non seulement au sein de l’Union européenne et en Russie, mais aussi dans les pays de transit. Ces conditions préalables devraient constituer la base des accords intergouvernementaux et internationaux.
Enfin, les aspects socio-économiques, sociétaux et liés au travail de l’intégration des nouveaux venus dans l’UE, en Russie et au niveau municipal ont été abordés, ainsi que les principaux défis et exemples de pratiques de bonne intégration mises en œuvre en matière d’adaptation et d’intégration.