Les dirigeants européens montrent que l’Europe fait partie de la solution et non du problème

Luca Jahier, EESC President 2018-2020

L’accord dégagé tôt ce matin au Conseil européen sur les migrations constitue un pas en avant pour construire un avenir plus solide pour l’Europe. Nous avons évité le pire, il est temps désormais de passer à l’action.

Malgré un débat très tendu sur les migrations, les dirigeants de l’UE ont mis au même niveau non seulement le contrôle effectif des frontières extérieures de l’UE, mais aussi une «action extérieure accrue et les aspects intérieurs, conformément à nos principes et valeurs».

Le respect de nos principes et de nos valeurs est primordial si nous voulons poursuivre la construction du projet européen. La responsabilité va de pair avec la solidarité, faute de quoi il n’y a pas d’Union.

En fait, les flux migratoires et, plus particulièrement, le nombre d’immigrés clandestins, ont été considérablement réduits depuis 2015 (plus de 90 %). L’Europe est et a fait partie de la solution.

Le Conseil européen s’est engagé à veiller à ce que la situation de flux incontrôlés que l’on a connue en 2015 ne se répète pas, tout en sachant qu’il est prévisible que la pression migratoire sur l’Europe se poursuive et ne cesse pas.

Il est en effet crucial, du point de vue humain, économique et social, de déclarer la guerre aux passeurs, et cette guerre doit être remportée!

Je salue la référence faite par les chefs d’État et de gouvernement à la mise en place d’instruments flexibles, dans le contexte du prochain CFP, pour lutter contre l’immigration clandestine, et je soutiens également la décision du Conseil européen de renforcer le rôle et les ressources de FRONTEX.

Sur ce point particulier, le CESE a déjà fait part de son soutien sans réserve à la proposition de la Commission du 2 mai, appelant à un renforcement important des ressources de FRONTEX.

Ce que j’attends néanmoins vraiment du Conseil européen, et je sais que c’est un sujet de préoccupation pour tous les citoyens européens, c’est l’approbation d’une stratégie solide et efficace pour le court mais aussi le moyen et le long terme.

La révision des règles de l’UE en matière d’asile est plus urgente que jamais. Le Parlement a pris une position courageuse en proposant des modifications aux règles dites de Dublin. Un nouvel atermoiement dans le changement de système exacerberait les divisions. Ne pas parvenir à un accord n’est pas une option envisageable.

En outre, il convient de rechercher des solutions à long terme pour le cas où les arrivées massives de migrants se poursuivraient ou s'il s'en produisait de nouvelles à l’avenir. C’est là que l’Europe peut et doit faire la différence.
Seule une action collective fondée sur les principes de solidarité et de responsabilité partagée peut conduire à une gestion efficace du défi de la migration.

En ce sens, je salue vivement l’engagement clair pris par le Conseil européen de faire franchir un nouveau palier à la coopération et au partenariat avec l’Afrique. Les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé la décision de transférer 500 millions d’euros au Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique mais la coopération avec l’Afrique va au-delà d’un simple soutien financier.

C’est pourquoi je soutiens pleinement la décision de créer un nouveau cadre permettant une augmentation considérable des investissements privés des Africains comme des Européens.

Si nous voulons relever le défi migratoire, nous devons rechercher des solutions à long terme et, à cet égard, le Conseil européen a fait hier un pas dans la bonne direction.

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