Déclaration du président du CESE, M. Georges Dassis, à l’occasion de la journée internationale de la femme 2018

Cette année, la fête du 8 mars a lieu alors que non seulement l’Europe mais aussi toute la communauté internationale se trouvent dans une conjoncture politique et économique critique, et que les atteintes aux droits des femmes sont sur une pente ascendante. Dans différentes régions du monde dont la situation est placée sous le signe des conflits, des migrations et des déplacements forcés, mais aussi partout où les effets de la pauvreté et du changement climatique se font sentir plus sévèrement, les femmes et les enfants font partie des groupes les plus vulnérables, en butte à la discrimination et à la violence.

L’Europe reste une pionnière en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, et c’est un constat dont nous devons être fiers. Il y a soixante ans, le traité de Rome a consacré l’égalité entre les sexes comme l’une des valeurs fondamentales de l’Union. Toutefois, les avancées importantes qui ont été enregistrées ne sont pas uniformes. À titre indicatif, je rappellerai que, si le taux d’emploi des femmes est à son plus haut niveau historique, celui du chômage reste élevé chez elles, en particulier dans les pays du sud de l’Europe. À l’échelle de l’Union, elles gagnent en moyenne 40 % de moins que les hommes, tandis que la différence entre les montants respectifs de leurs retraites, qui est de 38 %, n'évolue pas. À ce rythme, malheureusement, il faudra encore un siècle pour combler l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Les femmes restent également confrontées à un plafond de verre qui les empêche d’accéder à des postes d’encadrement et de direction, et elles sont sous-représentées en politique.

Il reste, dès lors, encore beaucoup à faire, tant en Europe que dans le reste du monde. Le CESE poursuivra les efforts qu’il déploie pour défendre les droits des femmes, y compris dans le cadre des relations de travail, pour éliminer tout type d’inégalité, lutter contre le sexisme et toutes les formes de violence qui s’exercent à leur encontre, renforcer l’égalité des chances, et améliorer les prestations dont bénéficient les familles, en mettant la femme sur un pied d’égalité avec l’homme dans tous les domaines.

Dans un contexte où l’intolérance et les idéologies extrêmes, qui comportent également une composante antiféministe, se propagent à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union, je salue les combats des femmes, j’encourage les hommes à faire cause commune avec elles dans la lutte pour l’égalité de traitement, et je réitère le message simple et clair qui est celui de l’Europe: l’égalité des sexes n’est pas une question de pure forme: C’est un droit fondamental.