Vue aérienne de l’atoll de Tarawa-sud, séparant le lagon de l’océan Pacifique. Son altitude maximale n’est que de trois mètres au-dessus du niveau de la mer et dans certains endroits, l’île n’évite la dislocation que grâce à une étroite route locale, bordée de murs de pierre anti-érosion.
Sur l’île d’Abaiang, ces cocotiers, dépourvus de leur couronne de palmes, sont morts sous l’effet la submersion des terres par l’eau salée, à marée haute. Tebunginako, le village insulaire le plus touché de l’atoll, a dû être déplacé, en raison de l’érosion et de la montée du niveau de la mer: quand il s’élève, l’eau saline envahit les îles, détruit leur végétation et finit par y faire périr les arbres
La disparition des Kiribati | 3 – Le chemin d’accès à la maison est inondé et s’il pleut, l’eau monte plus haut encore. Lorsqu’elles s’accompagnent de précipitations, rafales de vents et averses violentes, les intempéries peuvent avoir des effets encore plus dévastateurs pour les îles.
La disparition des Kiribati | 4 – Des enfants s’ébattent dans l’eau de la marée haute qui a submergé la route. Encore insouciants face à l’avenir, ils profitent de ces marées pour jouer et nager. Formeront-ils la dernière génération kiribatienne à connaître véritablement une telle enfance? Leur faudra-t-il un jour de quitter leur pays?
La disparition des Kiribati | 5 – Dans le village de Tebikenikoora («Plage dorée»), une famille prend la pose devant sa maison, près d’un terrain de volley-ball, un des sports les plus populaires à Kiribati. À marée haute, l’endroit et la majeure partie des environs sont sous eau. Le gouvernement a promis de dégager des fonds pour construire des digues supplémentaires face à la mer.
La disparition des Kiribati | 6 – Dans le village d’Abarao, Rina Mathew, 29 ans, est photographiée avec son fils alors qu’elle revient du travail. Elle est employée à Tobaraoi Travels, la seule agence de tourisme de Tarawa-Sud. La route qui mène à sa maison est inondée. Quand la tempête et les grandes marées conjuguent leurs effets, la mer s’engouffre dans les terres par les digues effondrées À l’arrière-plan, on aperçoit les voitures que le père de Rina récupère comme mine de pièces détachées pour les besoins de son atelier.
La disparition des Kiribati | 7 – Construire un mur artificiel en roche corallienne représente le meilleur moyen que les populations aient à leur disposition pour se protéger de l’érosion et de la montée du niveau des mers.
Sur la mince couche de glace | 1 – Portrait du chasseur Albert Lukassen Un jour, la fonte de la glace de mer a été vraiment rapide, et tout le fjord s’est pratiquement retrouvé en eau libre. Dans sa jeunesse, cet Inuit, âgé aujourd’hui de 64 ans, pouvait chasser jusqu’en juin dans le fjord d’Uummannaq pris par les glaces, en se déplaçant sur son traîneau tiré par des chiens. Cette photo nous le montre au mois d’avril.
Sur la mince couche de glace | 2 – Les chiens groenlandais ne sont pas des animaux d’agrément mais des compagnons de labeur, qui servent à tracter les traîneaux des Inuits quand ils chassent ou pêchent. Ils figurent parmi les victimes les moins connues du changement climatique. Le recul de la glace de mer a eu pour effet qu’ils représentent désormais un fardeau, si bien que certains chasseurs sont contraints de les abattre: il est trop coûteux de les entretenir et de les nourrir durant toute une année, alors que les périodes pendant lesquelles il est possible de les utiliser ne cessent de se raccourcir.
Sur la mince couche de glace | 3 – Dans le Nord du Groenland, la silhouette élancée d’Uunartoq Løvstrøm, un chasseur de 72 ans, se reflète dans l’eau.
Sur la mince couche de glace | 4 – De tous les glaciers groenlandais, le Sermeq Kujalleq est tout à la fois le plus grand et celui qui se déplace le plus rapidement. Il donne le la du changement climatique dans la région et, plus que tout autre, est susceptible de faire monter le niveau des mers dans l’hémisphère Nord. Sa vitesse moyenne de déplacement, qui a atteint maintenant 17 kilomètres (10 miles) par an, est presque trois fois plus élevée qu’au milieu des années 1990.
Sur la mince couche de glace | 5 - Sur l’île de Saattu, une peau d’ours polaire sèche sur un cadre à l’extérieur de la maison d’Ane Løvstrøm. Dans sa communauté, elle est l’une des rares femmes qui maîtrise encore l’art de tailler des bottes et des pantalons dans le cuir du plus grand prédateur des régions arctiques. Les chasseurs apprécient ses vêtements, qui offrent un confort thermique sans pareil.
Sur la mince couche de glace | 6 – Uunartoq, 70 ans, le dos couché sur la banquise, pêche à la ligne à travers le trou qu’il a pratiqué dans la glace. De temps en temps, il agite la corde de la main, pour leurrer le poisson. Ses douleurs dorsales, datant du temps où il pratiquait la course de chiens de traîneau, l’obligent parfois à s’étendre lorsqu’il pêche. Pour se protéger du froid, il porte un pantalon et des bottes en peau d’ours polaire. Il vit dans une localité isolée du Nord du Groenland, aux côtés de 250 autres villageois et de leurs 500 chiens de traîneau. Il est l’un des derniers vrais chasseurs, s’efforçant de respecter un mode de vie traditionnel, fondé sur la chasse et la pêche de subsistance. Ces hommes sont confrontés à des hivers qui se raccourcissent et à l’imprévisibilité des conditions météorologiques. Leurs traîneaux tirés par des chiens ne peuvent plus être utilisés que quelques mois par an, et il leur a fallu s’adapter, en se reconvertissant en pêcheurs.
Sur la mince couche de glace | 7 – Sur ce cliché, Uunartoq, qui tente de repérer des phoques à distance, porte des vêtements blancs pour se camoufler. Le Groenland abrite une population de 56 000 humains et de plus de 12 millions de phoques. Leurs effectifs, en augmentation, perturbent la pêche, qui constitue la principale industrie groenlandaise. L’Institut groenlandais des ressources naturelles indique qu’actuellement, les chasseurs prélèvent quelque 150 000 phoques par an et que même si le chiffre atteignait le demi-million, cette chasse conserverait un caractère durable. Il lui est toutefois impossible de se développer, du fait d’une interdiction de l’Union européenne, qui apparaît injuste aux yeux de la population locale.
Sur la mince couche de glace | 8 – Nielsine Løvstrøm, élève de 16 ans, vivant à Uummannaq, dans le nord du Groenland, est photographiée près de sa canne, qu’elle utilise pour pratiquer des trous dans la glace de mer et pêcher le poisson. Le cliché a été pris lors d’une expédition de chasse et de pêche de quatre jours, organisée avec la Maison des enfants d’Uummannaq. Les enfants malades ou orphelins qui reçoivent leur éducation dans ce sanatorium ont l’occasion de s’y initier aux anciennes traditions et valeurs groenlandaises, afin de comprendre les racines de leur culture et d’examiner comment il est possible de les transposer dans la vie moderne.
Sur la mince couche de glace | 9 – Le village de Saattut, dans le nord du Groenland, est implanté sur une île de 2,5 km de long, entourée de glace de mer, à quelque 26 km d’Uummannaq. Il abrite une population de 250 habitants et 500 chiens de traîneau. Pour l’essentiel, les villageois tirent leur subsistance de la chasse et de la pêche. Le territoire qu’ils parcourent s’agrandit lorsque la mer est prise par les glaces – il s’agit de leur saison préférée, car ils peuvent alors utiliser leurs traîneaux et se déplacer.
Sur la mince couche de glace | 10 – Quand la glace de mer se forme, elle met fin à la période d’isolement des villages insulaires, comme Saattut, qui compte 200 personnes, et 500 chiens de traîneau. Les habitants ne sont dès lors plus obligés de prendre le bateau ou de recourir à de coûteux déplacements aériens mais montent sur leurs traîneaux ou enfourchent leur motoneiges, pour partir en expédition de chasse ou rendre visite à leurs parents. Aucune route, même sur l’île principale, ne relie entre elles les différentes villes et villages groenlandais.
Les stupas de glace | 1 – D’une hauteur de 33,5 m, le stupa de glace élevé à proximité du village Shara Phuktsey a remporté le premier prix lors d’un concours organisé en 2019. Il a stocké près de deux millions de gallons (1 gallon = 4,54 litres) d’eau, qui ont aidé à irriguer les champs de quatre villages. Le stupa a également attiré les touristes: des grimpeurs sur glace sont venus escalader ses flancs escarpés.
Les stupas de glace | 2 – Sonam Wangchuk, l’inventeur des stupas de glace, a fondé près de la ville de Leh, au Cachemire, une école spécifique, dont les élèves ont participé à la construction de certaines de ces tours. Sur ce cliché, quelques-uns d’entre eux fêtent la Journée de la Terre sur le stupa de Phyang.
Les stupas de glace | 3 – Trois élèves de l’école moyenne de Karith, au Ladakh, posent devant le stupa de glace qu’ils ont aidé à édifier, en haute altitude, dans les montagnes proches de la frontière pakistanaise. Leurs professeurs utilisent ce projet pour illustrer leurs cours de sciences, mais aussi pour montrer comment le monde a un impact sur leur village.
Les stupas de glace | 4 – Pour fabriquer un stupa de glace, il faut acheminer l’eau d’un ruisseau de montagne par un tuyau vertical et, par une buse située à son sommet, la pulvériser en gouttelettes qui, en gelant sous l’effet de l’air froid, vont former un cône de glace autour de la canalisation.
Les stupas de glace | 5 – Tsering Angchuk est un agriculteur de 53 ans, du village de Stase-Dho, dans le Ladakh. Décidé à s’engager dans la bataille contre le manque d’eau, il a pris part à la construction d’un stupa de glace d’une hauteur de 73 pieds (22,25 mètres). Les volontaires escomptent que cette réserve de glace résoudra leur problème d’approvisionnement en eau; ils sont prêts, s’il le faut, à en élever plusieurs autres et espèrent que les villageois rejoindront leurs rangs en plus grand nombre encore.
Les stupas de glace | 6 – Au départ, un stupa est un monticule de pierres que les bouddhistes édifient pour abriter des reliques. Quand les moines de Phyang ont apporté leur concours à la réalisation de ce stupa de glace, des artistes locaux y ont aménagé un sanctuaire.
Les stupas de glace | 7 – Farida Battool suit les cours de l’école secondaire du village de Karith, perché sur les hauteurs des montagnes jouxtant la frontière pakistanaise. Sous la houlette de leur directeur, Mohammad Ali, les élèves se sont investis dans l’édification de plusieurs stupas de glace.
Les stupas de glace | 8 – Les stupas de glace, de forme conique, servent de château d’eau, emmagasinant les eaux de fonte hivernales pour couvrir les besoins des plantations qui seront réalisées au printemps. Le groupe de jeunes qui a construit ce stupa dans le village de Gya, au nord de l’Inde, a aménagé un café à sa base. Grâce aux bénéfices réalisés, les anciens du village ont pu partir en pèlerinage: «Personne, explique un des jeunes membres de l’équipe, ne les emmène jamais nulle part!»