Nous devons lancer un signal fort aux acteurs non étatiques, déclare le CESE

Un dialogue européen donnerait un élan considérable aux actions des citoyens européens dans la lutte contre le changement climatique

Le Comité économique et social européen (CESE) propose un dialogue européen dont l’objectif principal consisterait à accélérer les actions en faveur du climat, en les rendant plus attrayantes pour un large éventail d’acteurs non étatiques, notamment en facilitant la mise en œuvre des actions relatives au changement climatique.

Le CESE a présenté sa proposition dans son avis intitulé Promouvoir des actions en faveur du climat par des acteurs non étatiques, adopté en plénière le 15 février dernier, et si l’évolution va dans le sens des souhaits du Comité, l’action en matière de changement climatique devrait s’imposer comme une nouvelle norme quotidienne.

La société civile et les citoyens européens sont non seulement conscients de l’urgence d’une économie à émissions de carbone faibles ou nulles, mais contribuent en outre déjà à la lutte contre le changement climatique grâce à leurs propres projets. Ils pourraient – et souhaiteraient – faire davantage s’ils recevaient pour cela le soutien nécessaire, a déclaré M. Mindaugas Maciulevičius, le rapporteur du dossier.

Nous observons déjà que de nombreux petits projets sont menés dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’agriculture, de la sylviculture, etc., et nous devons les rendre plus visibles et leur apporter un soutien accru, que ce soit par une meilleure réglementation ou par un accès facilité au financement.

Malgré la puissance de son leadership sur la scène mondiale, l’Union manque d’un cadre interne qui crée un environnement favorable aux actions liées au climat telles qu’elles sont menées par des acteurs non étatiques, et il est de notre devoir de rappeler à la Commission ses responsabilités, a ajouté M. Josep Puxeu Rocamora, le corapporteur.

Selon l’étude TESS (Towards European Societal Sustainability – Vers la durabilité de la société européenne), si 5 % des citoyens de l’Union s’engageaient dans des initiatives efficaces d’atténuation du changement climatique, les économies de carbone seraient suffisantes pour que les pays de l’UE-28 atteignent près de 85 % de leurs objectifs de réduction des émissions d’ici 2020.

Un dialogue européen en faveur de l’action non étatique pour le climat

Le CESE propose un dialogue européen qui réponde aux besoins des acteurs non étatiques tout en donnant une vue d’ensemble des actions en faveur du climat.

Ce que nous demandons, ce n’est pas davantage de bureaucratie, a déclaré M. Puxeu Rocamora. Le dialogue européen devrait plutôt donner la priorité aux liens stratégiques entre les programmes, les initiatives et institutions existants. En outre, il devrait provoquer la tenue de manifestations visant à favoriser la reconnaissance des actions, les retours d’information, les apprentissages et la mise en réseau à l’intention des acteurs non étatiques, ou même à récompenser des projets remarquables.

Une plateforme en ligne sous la bannière du dialogue européen pourrait servir de lieu d’échange, permettant de dresser et de fournir une vue d’ensemble des actions de lutte contre le changement climatique en Europe. Elle pourrait également constituer un répertoire complet des données susceptibles de soutenir l’analyse stratégique et d’alimenter les politiques locales, nationales et européennes.

Le CESE entend jouer un rôle essentiel dans le lancement de ce dialogue, et il cherchera à obtenir le soutien de la Commission et des autres institutions européennes, parce qu’il est convaincu que ce dialogue renforcera de façon significative la capacité de tous les acteurs non étatiques – les entreprises, y compris les PME, les entreprises sociales et les coopératives, les groupes de la société civile, mais aussi les collectivités locales et régionales, créant, ce faisant, de nouvelles opportunités durables, tant sur le plan économique que sur celui de l’emploi.

À titre de première étape allant dans le sens de ce dialogue européen, le CESE propose qu’une manifestation soit organisée, dans l’esprit du dialogue de Talanoa, au cours du premier semestre de 2018, qui réunisse les réseaux d’acteurs, les représentants des institutions européennes et des États membres.

Dans son avis, le Comité présente également les résultats de son enquête récente menée auprès des acteurs non étatiques, qui recense leurs besoins les plus impérieux:

  • cadre d’action/environnement législatif favorable;
  • accès à des fonds publics et à des incitations fiscales;
  • échange de connaissances et de bonnes pratiques/renforcement des capacités;
  • meilleure coopération entre les différents acteurs dans les sphères privée et publique.

Il est important d’adresser un message positif et fort aux petites entreprises et à la société civile pour qu’ils sachent que leurs efforts ne sont pas vains. Nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique, et chaque initiative, aussi minime soit-elle, qui contribue à préserver notre planète pour les générations futures mérite d’être soutenue et reconnue, a conclu M. Maciulevičius.

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