La planification urbaine entre dans une nouvelle ère ‒ de grands projets spectaculaires sont lancés pour améliorer la qualité de vie des citoyens

Bruxelles, le 12 octobre 2016. Aujourd’hui, 54 % de la population mondiale vivent dans des zones urbaines, une proportion qui devrait atteindre 66 % d’ici 2050, selon les Nations unies. En Europe, les villes sont à l’origine de près de 85 % du produit intérieur brut (PIB) de la région.

Tenant compte de ces deux facteurs, la section spécialisée «Union économique et monétaire, cohésion économique et sociale» (section ECO) du Comité économique et social européen a organisé, dans le cadre de la Semaine européenne des régions et des villes, un atelier sur le thème «Les villes, pôles de développement économique moderne», en prenant trois exemples de villes «modèles à suivre», à savoir Lisbonne, Bristol et Łódź, dans lesquelles la concurrence, l’innovation et la créativité coexistent dans une large mesure.

Ces trois villes figurent parmi les treize villes et régions reconnues dans un document récent de la Commission européenne intitulé «Blueprint for cities and regions as launch pads for digital transformation» (Projet pour les villes et les régions comme rampes de lancement pour la transformation numérique), qui restaurent une croissance économique spectaculaire et sont vues comme des exemples de la manière dont une stratégie, une vision et une ambition bien conçues, s’appuyant sur des forces innovantes, peuvent créer des pôles de développement économique modernes.

Mais qu’est-ce qui fait la spécificité de ces villes? Selon les orateurs, M. Paulo Carvalho, directeur général chargé de l’économie et de l’innovation à la mairie de Lisbonne, M. Stephen Hilton, directeur du service d'expérimentation urbaine dans le cadre du projet «Bristol Is Open», et M. Adam Pustelnik, directeur du Bureau chargé de l’aide aux investisseurs et de la coopération internationale de la Ville de Łódź, la réponse réside dans leur capacité à trouver des stratégies permettant d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Cela ne se fait pas du jour au lendemain... Les municipalités locales doivent attirer et aider les investisseurs, établir un réseau pour les multiples parties prenantes et les universités, séduire des talents et des chercheurs, créer des emplois et stimuler le potentiel de chaque ville en fonction de ses caractéristiques propres. Mme Dana Eleftheriadou, chargée de la coordination des politiques pour la transformation numérique à la Commission européenne, convient que les gouvernements nationaux et l’Union européenne doivent soutenir les projets, mais que la transformation des villes doit être gérée à l’échelon local.

 

Toujours dans le cadre de la Semaine européenne des régions et des villes, a eu lieu un autre atelier, consacré à «La revitalisation par la réconciliation» et animé par M. Joost van Iersel, président de la section spécialisée ECO, lequel a mis les orateurs au défi de répondre à la question de savoir comment ils envisageaient la ville de demain.

Les modèles dominants d’aménagement urbain, qui datent de l’époque de la révolution industrielle, sont aujourd’hui remis en cause. Les réponses imposées d’en haut pour faire face aux nouveaux défis se révèlent incapables de garantir les fondements sociaux, culturels et démocratiques qui sont la marque de fabrique des villes européennes. 

M. Jo Coenen, directeur et conservateur d’IBA Parkstad, et M. Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris chargé de Paris Métropole, ont présenté une nouvelle ambition partagée «public-privé» visant à remodeler des zones et à utiliser ces processus opérationnels comme sources d’inspiration pour leurs stratégies dans deux régions urbaines différentes (à savoir huit municipalités de la province du Limbourg, aux Pays-Bas, région où de nombreuses mines ont été fermées dans les années 1970, et la métropole du Grand Paris).

Ces projets reposent sur des liens horizontaux et révèlent le potentiel de territoires comme sites d’action pour une Europe plus vibrante et plus inclusive. Ils se traduisent par une gouvernance publique innovante qui associe la société civile et les parties prenantes, lesquelles apportent un nouvel élan économique et social et une énergie positive à des régions affaiblies ayant un besoin urgent d’intervention.

Les décideurs politiques européens et nationaux devraient examiner quelle leçon l’on peut tirer de ces deux modèles pionniers de gouvernance urbaine pour élaborer de nouvelles politiques urbaines. Les villes sont l’avenir, mais elles doivent pouvoir devenir des centres de prospérité offrant des emplois aux jeunes et une qualité de vie élevée. Pour y parvenir, un seul moyen ‒ une ambition public-privé partagée.