Les zones rurales européennes ont besoin d’un nouvel élan

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Le Comité économique et social européen (CESE) invite la Commission et les États membres à développer des programmes de soutien souples et efficaces

Un meilleur développement rural est possible, et les acteurs locaux y aspirent, mais pour cela, ils ont besoin de soutien. L’Union européenne (UE) et les pouvoirs publics nationaux doivent accroître l’autonomie des villages et des petites villes à travers la mise en œuvre de programmes nouveaux, suffisamment souples pour s’adapter à la variété des besoins des zones rurales d’Europe. Les exemples positifs devraient être mis en valeur, par exemple à travers l'organisation d’une journée de célébration annuelle qui leur serait consacrée, afin d’encourager d’autres territoires à faire de même. Avec l’avis intitulé «Les villages et les petites villes en tant que catalyseurs du développement rural» adopté lors de sa dernière session plénière, le CESE entend contribuer à la revitalisation des zones rurales européennes.

«Nous ne pourrons répondre aux enjeux du XXIe siècle que lorsque les villes, les villages, les régions et les États travailleront ensemble. Si les campagnes, et les communautés locales notamment, doivent jouer un plus grand rôle dans le développement économique intelligent et durable, et y être associées plus étroitement, c’est à l’UE et à ses États membres qu’il incombe de redonner un élan au développement rural. Nous devons rendre nos campagnes plus attrayantes, en particulier aux yeux de la jeune génération», déclare M. Tom Jones, rapporteur de l’avis.

Infrastructures intelligentes

Le développement économique et social nécessite des infrastructures adaptées, à commencer par des services de haut débit et un réseau de transport moderne. «Il ne s’agit pas seulement de mettre en place un réseau de transport routier et ferroviaire intelligent, mais aussi d’en faire un usage intelligent et efficace», explique le rapporteur. Les modes de transport partagés, dont le covoiturage, les bus et les voitures en copropriété, les taxis collectifs, et les services et boutiques en ligne sont autant de concepts qui fonctionnent déjà plutôt bien dans certaines régions d’Europe. Les entreprises devraient être encouragées à promouvoir le télétravail. Le haut débit – aussi bien mobile que fixe – est essentiel pour le développement économique et social des villages et des villes. Le CESE soutient pleinement l’initiative de la Commission européenne intitulée «Villages intelligents» (Smart Villages), qu’il considère comme un premier pas dans la bonne direction, notamment dans la mesure où elle regroupe des programmes émanant de toutes les directions générales de la Commission. M. Brendan Burns, président de la section «Agriculture, développement rural et environnement» du CESE, déclare: «La Banque européenne d’investissement (BEI) doit elle aussi se montrer à la hauteur de l’enjeu et élaborer des mécanismes de soutien sur mesure en faveur des petites entreprises rurales, que celles-ci relèvent du secteur privé ou de l’économie sociale, comme elle s’y est engagée dans son programme pour la période 2017-2019.»

Partenariats urbains-ruraux

Une coopération entre les villes et les zones rurales dans les secteurs de l’agrotourisme et du tourisme rural, des activités liées à la santé et de la chaîne d’approvisionnement alimentaire bénéficierait à l’ensemble des acteurs et tout particulièrement au grand public. Le regroupement, dans les zones rurales, de services publics et privés dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé et de l’aide sociale permettrait de rénover des bâtiments vacants et d’y attirer d’autres entreprises, voire des administrations. De plus en plus, les entreprises sociales et communautaires peuvent contribuer à compenser la disparition de services publics ou privés, comme le démontrent si bien des initiatives telles que le label pour les entreprises de l’économie sociale (Registreret Socialøkonomisk Virksomhed) au Danemark ou la marque de café Cletwr au pays de Galles.
 
«Nombre de nos régions regorgent de bâtiments historiques, de vieux châteaux ou de vieilles fermes qui pourraient trouver là un nouvel usage en même temps qu’un moyen de préserver leur caractère historique. Il conviendrait également de valoriser d’autres aspects culturels de nos villages, d’autant plus que 2018 sera l’année européenne du patrimoine culturel», fait remarquer M. Jones. Le programme de développement rural (PDR) devrait être davantage étayé par d’autres programmes européens, nationaux ou régionaux, car il donne aux entrepreneurs locaux une excellente occasion de créer de nouvelles activités, par exemple en appliquant une stratégie de marque et de commercialisation à des produits de l’agriculture et de l’artisanat locaux, tels que boissons, denrées alimentaires, objets d’artisanat, patrimoine paysager et historique, ou encore activités liées à la culture, à la santé et aux loisirs.

Associer les citoyens et mettre en valeur des exemples positifs

La réussite d’un développement rural durable passe nécessairement par l’acceptation des populations locales, qui doivent être associées à la prise de décision. «Nous devons encourager les citoyens, notamment les plus jeunes, en leur donnant l’occasion de s’exprimer et en appuyant leurs idées», fait valoir M. Jones. Il estime également nécessaire de tirer parti des précieux atouts dont disposent déjà les campagnes, tel le secteur du bénévolat, toujours très actif.

«Dans de nombreuses localités, les habitants ont déjà des idées sur la manière dont ils pourraient favoriser le développement économique de leur région, mais il leur manque un catalyseur – soit parce qu’ils n’ont pas suffisamment d’informations ou de possibilités sur le plan financier, soit parce que les programmes ne sont pas suffisamment souples et représentent un poids administratif trop important. Il faut donc supprimer ces barrières pour que les idées des uns et des autres puissent se concrétiser. Nous proposons également d’instaurer une journée de célébration annuelle destinée à promouvoir la cohésion des communautés des villages et des petites villes et à faire de leur réussite un exemple. Nous pensons qu’une telle manifestation pourrait encourager d’autres communautés à avancer dans la planification et la mise en œuvre de leur programme.»

De plus amples informations sont disponibles sur le site internet du CESE.