Les personnes handicapées sont toujours confrontées à des obstacles importants pour accéder au marché du travail

Une audition du CESE analyse la mise en œuvre de la directive sur l’égalité de traitement et insiste sur la nécessité d’accroître la prise de conscience des employeurs

La législation existante n’a pas été en mesure de remédier complètement aux obstacles que les personnes handicapées rencontrent pour trouver un emploi, car les employeurs ignorent souvent les avantages qu’apporte le recrutement de ces personnes. Tel était l’un des principaux messages de l’audition sur le thème «Emploi des personnes handicapées» qui a eu lieu la semaine dernière au Comité économique et social européen (CESE) à Bruxelles.

Dans son discours d’ouverture, Irena Petraitienė, présidente du groupe d’étude permanent sur les droits des personnes handicapées, a déclaré: «Les États membres devraient engager un dialogue avec les partenaires sociaux en vue de garantir un traitement égal aux personnes handicapées et l’élaboration de codes de conduite.»

L’audition était axée sur ce qui a été réalisé jusqu’à présent dans le cadre de la mise en œuvre de la directive sur l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (directive 2000/78/CE). Elle a également permis l’examen de quelques bonnes pratiques dans l’UE.

La directive 2000/78/CE définit un cadre général destiné à lutter contre toute discrimination à l’égard des personnes sur le lieu de travail, quels que soient leur religion ou leurs convictions, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle.

Nécessité de favoriser une prise de conscience et de garantir l’égalité d’accès

Les participants ont convenu que, malgré l’existence de dispositions législatives concernant les droits des personnes handicapées, il reste encore de nombreuses lacunes lorsqu’il s’agit de leur droit à accéder au marché du travail.

«Les taux d’emploi des personnes handicapées sur le marché unique de l’emploi restent faibles», a expliqué Marek Plura, député au Parlement européen. «Les employeurs ne sont pas assez enclins à les embaucher par manque de connaissances, par crainte de coûts et de formalités administratives supplémentaires et par défaut d’information sur les subventions qu’ils peuvent obtenir».

Ce sentiment a été relayé par Linas Lasiauskas, membre du CESE, qui a souligné que «les employeurs manquent d’informations», et que certaines mesures doivent encore être prises si l’on veut que la directive soit pleinement mise en œuvre. Une fois adoptées, ces mesures «nous permettront également de mettre en application les principes de l’UE».

Selon Ansofie Leenknecht, du Forum européen des personnes handicapées, le cadre juridique européen n’est pas encore achevé en ce qui concerne l’accès des personnes handicapées à l’éducation, aux transports et dans d’autres domaines. Elle estime que le champ d’application de la directive devrait être étendu.

Certains participants ont appelé à la mise en place d’une campagne de sensibilisation sur le cadre juridique destiné à protéger les personnes handicapées, et à veiller à ce que les employeurs soient informés des avantages découlant de l’emploi des personnes handicapées. Ils ont également demandé l’organisation d’un plus grand nombre de programmes de formation pour permettre à ces citoyens de devenir des membres actifs de la société.

Une deuxième table ronde a permis, notamment à des représentants de différents programmes de l’UE et associations d’aide aux personnes handicapées, de présenter des exemples de bonnes pratiques dans l’Union.

«Tous les salariés ont droit à un emploi digne et à des perspectives d’avenir», a conclu Mme Petraitienė. «Nous devons mettre l’accent sur l’éducation, les programmes de formation et les possibilités de carrière, ainsi qu’appliquer intégralement la législation en vigueur».

Cette manifestation s’inscrivait dans le contexte des travaux du groupe d’étude permanent du CESE sur les droits des personnes handicapées et d’une mission d’information sur l’emploi des personnes handicapées, qui a eu lieu en Espagne en avril 2017.