Le problème, ce n’est pas ce que les gens ont mangé à Noël, mais ce qu’ils mangeront le reste de l’année.

Pour 2020, le CESE propose qu’une attention accrue soit portée à des régimes alimentaires sains et durables.

Les festivités de Noël terminées, il est temps maintenant, pour de nombreux Européens, de repenser leur régime alimentaire en prenant garde à l’obésité. Le Comité économique et social européen (CESE) voit dans ce début d’année et la nouvelle décennie qui s’ouvre l’occasion de rappeler que l’obésité est la source de nombreuses maladies, et il affiche son soutien aux initiatives de l’Union européenne qui visent à accélérer la transition vers des régimes alimentaires plus sains et plus durables pour ses citoyens.

Mme Isabel Caño, vice-présidente chargée de la communication, a déclaré: Ce n’est pas bien grave de faire bonne chère au moment de Noël, mais nous devons sensibiliser le public au fait que cette période devrait constituer l’exception, et que la règle devrait être d’observer un régime alimentaire sain tout au long de l’année.

D’après l’Organisation mondiale de la santé, la prévalence de l’obésité a presque triplé dans le monde depuis 1975. Quelque 1,9 milliard d’adultes étaient considérés comme étant en surpoids ou obèses en 2014, contre 462 millions en situation d’insuffisance pondérale.

En outre, 41 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans étaient considérés comme étant en surcharge pondérale ou obèses en 2016, tandis que 155 millions souffraient d’un retard de croissance. Si parmi ces enfants de moins de cinq ans, 45 % de l’ensemble des décès sont liés à la dénutrition, surtout dans les États à revenu faible ou intermédiaire, les taux d’obésité infantile observés dans ces mêmes pays vont croissant.

Dans l’Union européenne, l’obésité touche 10 % à 30 % des adultes d’après les estimations les plus récentes.

L’obésité n’est pourtant pas une fatalité. Pour en relever le défi, le CESE a préconisé la création d’un groupe d’experts et l’élaboration de lignes directrices pour une alimentation durable à l’échelle européenne.

De telles lignes directrices fixeraient un cap plus clair pour les exploitations agricoles, les transformateurs et les distributeurs, et elles fourniraient un cadre pour la production, la transformation et la distribution de denrées alimentaires plus saines et plus durables, à un prix plus juste.

Le CESE est favorable aux initiatives existantes prises par la Commission européenne, notamment les dispositions contenues dans la dernière proposition de réforme de la politique agricole commune (PAC), visant à améliorer la réponse apportée par l’agriculture européenne aux exigences exprimées par la société en matière d’alimentation et de santé.

Une approche coordonnée de ces initiatives fait néanmoins défaut. M. Luca Jahier, président du CESE, a fait observer que l’Union a besoin d’une approche globale pour faire reculer l’obésité.

La mauvaise alimentation représente une charge cachée pour la société et constitue l’une des principales causes de décès prématurés dans l’Union, a-t-il déclaré. La complexité des interactions entre l’alimentation, la santé, l’environnement et la société nécessite d’adopter une approche plus globale des régimes alimentaires, au-delà du seul aspect du comportement des consommateurs. Une transition vers des systèmes alimentaires offrant des aliments nutritifs destinés à une alimentation saine nécessiterait des changements stratégiques tant du côté de l’offre que du côté de la demande.

Une approche européenne commune de l’étiquetage alimentaire, par exemple, améliorerait la transparence et découragerait l’utilisation indue de matières premières à bas prix, néfastes pour la santé et non durables, comme les acides gras trans, l’huile de palme et les sucres en quantité excessive. Une extension de l’étiquetage alimentaire aux qualités environnementales et sociales des produits serait profitable aux consommateurs et contribuerait à orienter leurs choix vers des options plus saines et plus durables.

Le CESE insiste aussi sur l’importance de l’éducation et estime qu’il convient d’accorder une attention particulière aux groupes vulnérables, en particulier les personnes à bas revenus.

Le CESE insiste toujours sur l’importance d’investir dans l’éducation autour des régimes alimentaires durables dès le plus jeune âge, afin d’aider les jeunes à apprendre la valeur de l’alimentation, a déclaré Mme Isabel Caño. Il n’y a pas de meilleur investissement que dans la santé de nos jeunes.

Les coûts occasionnés par des régimes alimentaires non durables représentent une charge pour la société, l’économie et l’environnement. Le CESE réclame donc des stratégies d’action appropriées afin de mettre en œuvre des lignes directrices pour une alimentation durable, en mettant l’accent sur les avantages procurés aux agriculteurs et aux entreprises. En plus d’aider le secteur commercial, ces lignes directrices fourniraient des critères communs et clairs, applicables dans le cadre des marchés publics.