Le CESE soutient le plan d’action sur la désinformation et affirme que la société civile a un rôle essentiel à jouer

Le Comité économique et social européen (CESE) soutient le plan d’action présenté par la Commission et la haute représentante de l’UE pour lutter contre la désinformation et souligne qu’une réponse coordonnée est essentielle, la société civile ayant un rôle actif à jouer.

La Commission et la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ont présenté une proposition de plan d’action visant à protéger les systèmes démocratiques de l’Union et à combattre la désinformation. Le document adopte une approche coordonnée vis-à-vis de la désinformation qui est fondée sur quatre piliers:

  • Améliorer les capacités des institutions de l’Union à détecter, analyser et mettre en lumière les cas de désinformation, par le renforcement des task-forces sur la communication stratégique et des délégations de l’UE grâce à des effectifs supplémentaires et à de nouveaux outils.
  • Renforcer les réponses coordonnées et conjointes à la désinformation, par la mise en place, d’ici mars 2019, d’un système d’alerte rapide capable de réagir aux campagnes de désinformation, en étroite collaboration avec les réseaux existants, le Parlement européen, l’OTAN et le mécanisme d’intervention rapide du G7.
  • Mobiliser le secteur privé pour combattre la désinformation, par un contrôle étroit et continu de la mise en œuvre du code de bonnes pratiques contre la désinformation, publié le 26 septembre 2018, pour les plateformes en ligne, les annonceurs et le secteur de la publicité.
  • Sensibiliser à la désinformation et améliorer la résilience de la société, par l’organisation de campagnes ciblées destinées à la population et de formations à l’intention des médias et des faiseurs d’opinion dans l’Union et dans son voisinage afin de montrer les effets négatifs de la désinformation.

Le CESE soutient le plan d’action relatif à la désinformation et, dans l’avis élaboré par Ulrich Samm et Giulia Barbucci et adopté lors de la session plénière de mars, il épingle la définition suivante de la désinformation: des informations dont on peut vérifier qu’elles sont fausses ou trompeuses, qui sont créées, présentées et diffusées dans un but lucratif ou dans l’intention délibérée de tromper le public, causant un préjudice public et constituant une menace pour la démocratie.

La diffusion de la désinformation relève aujourd’hui d’une guerre hybride et s’inscrit dans un objectif politique clair, a affirmé M. Samm. Outre les fausses informations, d’autres menaces planent sur les libertés et les droits fondamentaux des personnes, ainsi que sur les droits des minorités, parmi lesquelles les informations hautement sélectives, la diffamation, les propos alarmistes et l’incitation à la haine.

La désinformation la plus efficace contient toujours une petite part de vérité, ce qui rend très difficile de la contrer de manière appropriée. «Nous avons donc besoin d’actions multiples de la part de tous les acteurs concernés pour fournir des informations de qualité et sensibiliser la population. C’est pourquoi nous soutenons l’initiative au service d’une action coordonnée visant à protéger l’Union européenne, ses institutions et ses citoyens contre la désinformation», a souligné Mme Barbucci. Nous avons besoin de mesures urgentes, car les élections européennes de mai 2019 approchent à grands pas.

La participation active des organisations de la société civile est essentielle pour opposer une riposte globale à la désinformation. Le CESE soutient de manière proactive les efforts conjoints de lutte contre la désinformation et intervient régulièrement par l’intermédiaire notamment de ses avis, de ses auditions, de ses manifestations «Going local» (Investir l’échelon local) et des nombreuses activités de presse menées par les professionnels de son groupe Communication.

Les efforts conjoints doivent être soutenus par un maximum d’acteurs tant au niveau de l’UE que dans les États membres, y compris les organisations publiques et privées.

Il est important de renforcer la résilience, non seulement en associant tous les secteurs de la société, mais aussi en améliorant l’éducation aux médias de la population. Les actions de sensibilisation et d’éveil à la pensée critique commencent dès l’école et doivent se répéter régulièrement, tout au long de la vie.

Les vérificateurs de faits indépendants et le journalisme de qualité jouent également un rôle crucial et doivent bénéficier de ressources appropriées pour pouvoir agir en temps réel.

Des fonds spécifiques ont été alloués au titre des programmes Horizon 2020 et Horizon Europe afin de rechercher et de réaliser une meilleure compréhension des sources de la désinformation ainsi que d’examiner les intentions, les outils et les objectifs sur lesquels elle repose. Il s’agit, par exemple, de mieux cerner comment et pourquoi des citoyens, et parfois des communautés toutes entières, sont sensibles à des discours de désinformation et deviennent parties intégrantes des mécanismes de diffusion des fausses informations.

N’oublions pas qu’à long terme, l’éducation aux médias est fondamentale pour l’avenir de la démocratie en Europe.

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