La Commission européenne demande officiellement au Comité économique et social un avis sur le «pilier social»

Je viens de recevoir, par le courrier interne des institutions européennes, une lettre que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.

Lorsque j'ai rencontré le président Jean-Claude Juncker ce 4 février, je n'ai pas manqué de lui dire à quel point j'étais préoccupé de la situation de l'Union et convaincu qu'il était urgent, si nous voulons sauver ce projet de paix, ce projet noble, intelligent et généreux, de rapprocher l'Union de ses citoyens, de leur montrer désormais une Union rassurante, solide et solidaire, porteuse de bonnes nouvelles et soucieuse d'eux, dans leur vie quotidienne.

J'avais reçu du président de la Commission l'assurance que c'était un souci partagé, la Commission étant précisément occupée à préparer une proposition de mise en place d'un «pilier européen de droits sociaux», destiné à être mis en œuvre dans le cadre de la zone euro, mais auquel d'autres États membres pourraient souscrire. Et nous avions bien évidemment évoqué la consultation de notre Comité, celui-ci étant disposé non seulement à soutenir une telle initiative de la façon la plus solide mais même à y apporter lui-même une contribution majeure.

La fidélité du Président de la Commission à sa promesse l'honore et je tiens à l'en remercier, puisqu'il vient de saisir officiellement notre Comité. Chacun sait que savoir tenir ses promesses est une qualité majeure pour les hommes et les femmes qui ont de grandes responsabilités, mais savoir promettre, ne pas craindre de s'engager, en est une aussi.

Je me réjouis tout particulièrement de ce que le président de la Commission ne nous ait pas adressé une demande purement formelle et froidement administrative: il y souligne l'œuvre de pionnier que notre Comité avait accomplie au moment de rédiger ce qui allait devenir la Charte des droits fondamentaux annexée aux traités et l'importance d'une collaboration étroite avec lui, dans le cadre de la culture de dialogue et de consultation avec la société civile organisée et ses représentants qui doit prévaloir quand il s'agit de rédiger ou de mettre en œuvre des politiques ou des décisions européennes.

Je voudrais qu'à cette occasion, notre Comité se montre parfaitement digne de ce qu'il avait réussi avec la Charte: je vais proposer à mes collègues que nous nous investissions énormément dans ce travail, à fond et sans délai.

Je me réjouis de pouvoir signer, dans quelque mois et en leur nom à tous, une réponse à Jean-Claude Juncker à laquelle sera annexé un avis dont la teneur sera telle qu'il se félicitera grandement de ce qu'il vient de faire: non seulement consulter le Comité mais le faire en soulignant le caractère particulier de cette consultation-là, à la fois à cause de la compétence dont le Comité a historiquement fait preuve et parce que c'est précisément le rôle du Comité, au sens des traités, que d'intervenir dans ce type de situation.

Georges Dassis