#EUelections2019: selon le CESE, l’Europe est façonnée par le travail quotidien de la société civile

Dans la perspective des élections européennes, le Comité économique et social européen (CESE) fait le point sur les politiques de l’UE dans les domaines du transport, de l’énergie et du numérique et rappelle que l’Union européenne est façonnée quotidiennement par les contributions des organisations de la société civile.

À l’approche des élections, le transport, l’énergie et la transformation numérique étaient les principaux points à l’ordre du jour de la réunion de la section «Transports, énergie, infrastructures et société de l’information» (TEN) tenue en avril, durant laquelle des parties prenantes issues d’un large éventail d’organisations sociales et économiques ont apporté leur contribution en relayant les points de vue des niveaux national et européen.

Il est essentiel d’évaluer les réussites et les défis du point de vue de la société civile, a déclaré Pierre Jean Coulon, président de la section TEN. C’est pourquoi, à la veille des élections européennes, nous organisons un débat composé de trois tables rondes sur des sujets importants aux yeux des acteurs de la société civile: la construction de l’Union européenne repose non seulement sur sa législation, mais aussi sur le travail quotidien des représentants de la société civile, a-t-il ajouté.

Les participants ont notamment mené des débats fructueux sur le transport durable, la lutte contre la précarité énergétique ainsi que les avantages et enjeux relatifs à la révolution numérique pour les personnes handicapées, les consommateurs, les agriculteurs et l’environnement.

Transport

La première table ronde a été animée par Alberto Mazzola, vice-président de la section TEN, qui a mis l’accent sur l’avenir des transports et la croissance durable, en soulignant qu’il était important de parvenir à réduire de 80 % les émissions de CO2 d’ici 2050 et qu’il était nécessaire d’investir chaque année 600 millions EUR dans la décarbonation.

Tous les domaines du transport ont été abordés, plus particulièrement les secteurs du transport maritime, routier, ferroviaire et aérien. D’une part, Isabelle Ryckbost, de l’Organisation des ports maritimes européens (ESPO), a signalé que le transport maritime requérait 48 milliards EUR d’investissements dans les infrastructures au cours des dix prochaines années. D’autre part, Matthias Maedge, représentant l’Union internationale des transports routiers (IRU), a indiqué que les secteurs des poids lourds, des taxis, des autocars et des autobus demandaient une réponse plus diversifiée que la mobilité électrique et a mis en évidence la sérieuse pénurie de conducteurs dans le secteur: 20 % des postes demeurent vacants.

Quant au transport ferroviaire, il est sur la bonne voie et peut s’appuyer sur la technologie la plus au point en matière de durabilité, étant donné qu’il est presque complètement électrifié, comme l’a affirmé Matteo Mussini, de la Communauté européenne du rail (CER). Selon Thomas Reynaert, de Airlines for Europe (A4E), il en va de même pour l’aviation, qui figure parmi les secteurs les plus performants dans la réduction des émissions de CO2, mettant à profit les carburants durables ainsi que les nouveaux avions et moteurs plus économes.

Énergie

Le thème de la précarité énergétique a été abordé lors du débat suivant, présidé par M. Coulon, qui a souligné que l’Europe se devait d’éradiquer, en présentant des solutions pour les citoyens, le «fléau» de la précarité énergétique, qui touche actuellement entre 60 et 120 millions d’Européens.

Un certain nombre d’initiatives sont mises en place à l’échelon local pour traiter le problème de l’insécurité énergétique. Patrice Coquereau, qui travaille pour le gestionnaire du réseau électrique français Enedis, a exposé les efforts déployés par la société pour recenser les personnes en situation de précarité énergétique invisible. Dans la même optique, Hélène‑Sophie Mesnage, représentant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS), a défendu le travail réalisé afin d’aider les ménages souffrant de problèmes liés à la consommation énergétique.

Par ailleurs, Jan Willem Goudriaan, de la Fédération syndicale européenne des services publics, a précisé que les syndicats dans ce milieu coopèrent sur la question de la précarité énergétique avec des organisations de lutte contre la pauvreté, tandis que Peter Hilpold, de la Chambre fédérale autrichienne du travail (AK Europa), a expliqué que la précarité énergétique était un problème différent de la pauvreté socio-économique, qui méritait donc d’être abordé autrement, au moyen d’un ensemble de mesures plus large.

Numérique

Evangelia Kekeleki, vice-présidente de la section TEN, a animé la dernière table ronde sur la numérisation et ses conséquences pour les divers groupes sociétaux, et a clairement indiqué que notre quotidien était au centre du débat, car la révolution numérique avait complètement bouleversé notre vie.

Loredana Dicsi, représentante du Forum européen des personnes handicapées (FEPH), a mis l’accent sur les avantages et les enjeux inhérents à la numérisation pour les personnes handicapées, en évoquant plus particulièrement la question de l’accessibilité. Monique Goyens, du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), était sur la même longueur d’onde; elle a également évoqué l’avenir des consommateurs et a signalé que le problème le plus négligé dans la transformation numérique était la cybersécurité.

Par ailleurs, Daniel Azevedo, de l’Association des agriculteurs européens et des coopératives agricoles européennes (Copa-Cogeca), a décrit les avantages et les inconvénients de cette révolution pour l’agriculture et a fait l’éloge de l’économie numérique ainsi que des possibilités commerciales à distance, mais il a aussi mis en garde contre la difficulté d’accéder à la technologie. Enfin, Chiara Venturini, représentant la Global e-Sustainability Initiative (initiative mondiale de durabilité électronique – GeSI), a abordé la question de la durabilité du point de vue des technologies de l’information et de la communication (TIC) et a décrit à quel point la connectivité était rapide et omniprésente, rendant donc les réglementations obsolètes et accroissant la vulnérabilité des groupes de la société.

Et M. Coulon de conclure: Le numérique doit être à la portée de tous les citoyens. Nous devons être unis dans la diversité. Le progrès n’est possible que si l’ensemble de la société civile est représenté. Nous devons travailler tous ensemble, mettre en commun nos connaissances, communiquer entre nous au sujet de nos inquiétudes et discuter des défis que nous réserve l’avenir.

Contexte

Pour de plus amples informations sur les travaux menés par la section TEN du CESE, veuillez consulter notre site internet.