COVID-19 – Le comité consultatif paritaire UE-Chili réfléchit aux questions économiques, sociales et environnementaqui se poseront après la criseles

La politique commerciale en période exceptionnelle: cette semaine, le cycle de négociations portant sur l’actualisation des aspects commerciaux de l’accord d’association UE-Chili se tient à distance. Au cours de la phase préparatoire de ce cycle, le comité consultatif paritaire (CCP) UE-Chili a adopté une déclaration conjointe sur les conséquences de la pandémie de COVID-19. Dans cette déclaration, les membres du CCP attirent l’attention sur le risque d’augmentation des inégalités sociales et soutiennent la coopération bilatérale et multilatérale, qui constitue le meilleur moyen de faire face à la crise.

C’est par l’intermédiaire du CCP que le Comité économique et social européen (CESE) et ses organisations homologues chiliennes remplissent leur mandat au titre de l’accord d’association UE-Chili. Celui-ci apporte un soutien au Conseil d’association pour promouvoir le dialogue et la coopération entre les différentes organisations économiques et sociales de la société civile, dans l’Union européenne et au Chili.

Dans leur déclaration conjointe, les membres du CCP qualifient la pandémie de «défi historique», soulignant que la crise sanitaire, économique, humaine, sociale et politique déclenchée par la COVID-19 aura de «profondes conséquences» dans tous les aspects des relations bilatérales entre l’Union européenne et le Chili, y compris le commerce, la liberté de circulation et les aspects sociaux.

Comme l’indique la déclaration, avant même la pandémie le Chili était déjà confronté à une profonde crise sociale et politique, source d’inégalités et d’un manque de perspectives pour la majeure partie de la population. L’épidémie de COVID-19 est susceptible d’aggraver la situation, car elle menace les moyens de subsistance de nombreuses catégories vulnérables de la population. Les membres du CCP sont convenus que «les réponses politiques doivent garantir que l’aide parvienne aux travailleurs et aux entreprises qui en ont le plus besoin, afin de garantir la stabilité sociale».

Pour y parvenir, les membres du CCP expriment leur soutien à la coopération internationale et aux solutions multilatérales, qui constituent le meilleur moyen de surmonter cette crise. Ils se félicitent notamment des efforts déployés par les Nations unies, le G20, le G7, l’Organisation internationale du travail (OIT) et les institutions financières internationales pour apporter une réponse globale.

Ils soutiennent également l’appel lancé par les coprésidents de l’Assemblée parlementaire euro-latino-américaine (EuroLat) aux gouvernements, aux banques centrales et aux banques de développement régional, leur demandant d’utiliser tous les instruments à leur disposition, y compris des mesures budgétaires et monétaires, pour lutter contre les retombées de la crise.

Les membres du CCP affirment qu’«il existe des questions fondamentales qui sont encore plus importantes en temps de crise, mais qui risquent d’être négligées»: la protection de l’environnement, la promotion de la sécurité des travailleurs, la garantie de la pérennité des entreprises, la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes et la protection des consommateurs. À cet égard, ils soulignent que l’accord d’association actualisé se doit de refléter l’engagement des parties à «ne pas encourager les échanges commerciaux ou les investissements étrangers directs en affaiblissant la législation et les normes en matière d’environnement, de travail ou de santé et de sécurité».

Le rôle de la société civile

Ils notent également que «la société civile est un moteur essentiel et indispensable pour assurer la nécessaire transition vers une société plus durable» et soulignent le rôle consultatif du CCP en sa qualité d’organe de la société civile. Les membres du CCP demandent une nouvelle fois que le comité consultatif paritaire UE-Chili soit maintenu dans le cadre du futur accord actualisé «de telle manière que le CCP puisse exprimer son point de vue sur toute question couverte par l’accord, y compris le chapitre commercial».

Ils invitent également les autorités de l’accord d’association à fournir «l’ensemble du soutien politique, opérationnel et financier institutionnel nécessaire aux organisations de la société civile chilienne afin de renforcer leur capacité, leur force et leurs compétences, de renforcer leur présence dans le dialogue social et civil au niveau national et de continuer leurs travaux en leur qualité d’homologues de la société civile européenne au niveau bilatéral».

Cela suppose non seulement de mettre à sa disposition les ressources financières nécessaires pour mener à bien ses activités, mais aussi de respecter son indépendance absolue et de tenir les membres du CCP informés, dans les plus brefs délais et de manière exhaustive, à tous les stades des négociations relatives à l’actualisation de l’accord.

Contexte

L’accord d’association signé en 2002 entre l’Union européenne et le Chili est l’une des associations les plus anciennes, et son actualisation prochaine resserrera selon toute probabilité les liens entre les deux parties. Le CESE a conservé au fil des ans d’excellents contacts avec la société civile chilienne, principalement grâce aux rencontres de la société civile organisée de l’UE et d’Amérique latine qui ont lieu tous les deux ans.

Depuis octobre 2016, cette relation a pris la forme d’un comité consultatif paritaire, constitué d’un nombre égal de membres du CESE et de membres de l’institution compétente en matière économique et sociale de la République du Chili.

Le CCP se réunit une fois par an pour débattre, permettre aux organisations de la société civile des deux parties d’échanger sur des sujets d’intérêt commun, et surveiller l’actualisation de l’accord d’association.

Pour le CESE, les membres du CCP sont: Josep PUXEU ROCAMORA (président), Thomas McDONOGH et Marie ZVOLSKÁ du groupe I; Tatjana BABRAUSKIENĖ, Giuseppe IULIANO et José María ZUFIAUR NARVAIZA du groupe II; et John BRYAN, Renate HEINISCH et Meelis JOOST du groupe III.