European Economic
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Conférence sur le web à Lisbonne: Catelijne Muller, membre du CESE, plaide pour que l’homme reste aux commandes de l’intelligence artificielle
Et si des algorithmes devaient bientôt décider si une personne peut bénéficier d’un prêt, d’une hypothèque, d’une police d’assurance maladie, d’un emploi, voire d’une transplantation cardiaque? Ne voudriez-vous pas avoir la garantie que les données sur lesquelles se basent ces décisions sont sûres, complètes et exemptes de parti pris, et qu’elles ne peuvent pas être piratées?
Il ressort des prévisions diamétralement opposées quant aux pertes d’emplois futures que nous n’avons pour l’heure aucune idée de ce que l’intelligence artificielle (IA) va réserver aux travailleurs. Ne devrions-nous pas tous nous assoir autour d’une table tant qu’il est encore temps pour réfléchir à la meilleure manière de veiller à ce que cette technologie permette aux travailleurs de bénéficier de conditions de travail plus satisfaisantes et aux entreprises d’être plus rentables?
Est-il judicieux de s’orienter vers l’attribution d’une personnalité juridique aux robots? Ces derniers devraient-ils être tenus responsables de toute erreur qu’ils pourraient commettre ou de tout dommage qu’ils pourraient causer, ou la faute devrait-elle plutôt revenir à leur créateur/programmeur?
Telles sont quelques-unes des questions que Catelijne Muller, rapporteure du CESE sur l’intelligence artificielle, a soulevées avec son public lors de la conférence sur le web (Web Summit) organisée à Lisbonne du 5 au 8 novembre 2017, où elle a été invitée à intervenir, notamment aux côtés du spécialiste de la physique théorique Stephen Hawking, de l’ancien vice-président américain Al Gore et de la commissaire européenne Margrethe Vestager.
La manifestation — surnommée le «Davos pour les geeks» — a rassemblé 53 056 chefs ou fondateurs d’entreprise, représentants de jeunes pousses, investisseurs et responsables politiques, tous acteurs du changement à l’échelle mondiale, de même que plus de 2 000 représentants de médias de premier plan. Ensemble, ils ont tenté d’apporter des réponses aux questions qui se posent face à la révolution technologique.
Mme Muller a mis l’accent sur les défis d’ordre politique, social et juridique que l’IA engendre du point de vue de la société civile, en plaidant pour que l’homme reste aux commandes de cette technologie. La vidéo de son discours liminaire figure sur la page Facebook de la manifestation.