La transition vers une économie circulaire est un impératif si nous voulons protéger notre planète, mais aussi accroître la compétitivité de l’industrie européenne. Il s’agit d’un processus de longue haleine qui nécessitera de nombreuses initiatives aux niveaux européen, national et régional. Les entreprises voient l’économie circulaire comme une opportunité. L’«écologisation» est bénéfique non seulement pour l’environnement, mais aussi pour les entreprises, car elle permet de réelles économies pour ce qui est des matières premières, de l’eau et de l’énergie. Outre ses avantages environnementaux et économiques, l’économie circulaire présente également des bienfaits sur le plan social, en offrant de nouveaux emplois et de nouveaux modèles d’entreprise. Voilà quelques-unes des conclusions de la conférence intitulée «L’industrie durable dans le contexte de l’économie circulaire», qui a eu lieu le 13 septembre à Košice, en Slovaquie.
L’Europe importe la majeure partie des matières premières destinées à sa production, et un certain nombre de matières premières spécifiques sont entre les mains d’un groupe restreint de pays. Cela signifie que la dépendance massive à l’égard de ces importations a pour effet non seulement d’augmenter la dépendance de l’Europe vis-à-vis des ressources étrangères, mais aussi de mettre en péril notre sécurité, comme l’a souligné Vojtech FERENCZ, secrétaire d’État au ministère de l’économie de la République slovaque, dans son discours d’ouverture de la conférence.
Košice a été choisie comme lieu de la manifestation car l’industrie locale est un exemple de transition efficace vers une économie circulaire. L’industrie sidérurgique, qui est de première importance pour la région, a déjà engrangé de nombreuses réussites dans la réduction des déchets, le recours accru à des matières premières recyclées et l’utilisation plus efficace des matières premières, de l’énergie et de l’eau. Les membres du groupe des employeurs ont eu l’occasion de voir des exemples concrets de cette démarche au cours de leur visite d’étude de l’usine US Steel à Košice.
Désormais, il n’y a plus de contradiction entre la protection de l’environnement et la création de richesse, comme l’a souligné avec force Norber KURILLA, secrétaire d’État au ministère de l’environnement de la République slovaque. Il a énuméré un certain nombre d’initiatives que le gouvernement slovaque a entreprises pour faire de l’économie circulaire une réalité. Un institut d’analyse a été mis en place pour effectuer les recherches nécessaires afin de mettre en œuvre les changements de politique prévus, et la Slovaquie coopère à l’heure actuelle étroitement avec la Banque mondiale en vue de la décarbonisation de son industrie.
L’économie circulaire dispose d’arguments commerciaux en sa faveur, et les estimations concernant ses avantages potentiels deviennent de plus en plus encourageantes chaque année, comme l’a déclaré Kestutis SADAUSKAS, directeur chargé de l’économie circulaire et de la croissance verte à la DG Environnement de la Commission européenne. Les matières premières représentent la plupart du temps de 30 % à plus de 50 % des coûts de production. Si l’efficacité des ressources devait être améliorée de 30 %, il pourrait en résulter des économies allant au-delà de 600 milliards d’EUR par an.
Il a été souligné que les États membres, les régions, les municipalités et les entreprises ont tous un rôle important à jouer. Pour garantir le succès de l’économie circulaire, c’est l’ensemble de la société qui doit y participer.
Dans un premier temps, l’économie circulaire a concerné principalement les grandes entreprises, mais les PME se montrent de plus en plus intéressées par ce concept, a fait observer Markus BEYRER, directeur général de BusinessEurope. Les entreprises entendent jouer un rôle actif dans la promotion de l’économie circulaire, par exemple en créant une plateforme permettant de présenter les meilleures pratiques existantes et de les partager avec les différents secteurs.
M. BEYRER a également attiré l’attention sur la dimension mondiale de l’économie circulaire. Pour assurer l’avenir de la planète, l’UE ne peut agir seule: il faut faire participer tous les acteurs mondiaux.
Antonello PEZZINI, membre du groupe des employeurs et rapporteur de l’avis du CESE sur l’économie circulaire, a donné l’exemple de sa propre société, une entreprise fabriquant des textiles de haute technologie qui applique déjà les principes de l’économie circulaire. Être écologique et novateur est, selon lui, une condition préalable indispensable pour rester compétitif et attirer de nouveaux clients. «Afin de gagner des marchés et des contrats, nous devons proposer une analyse positive du cycle de vie pour chacun de nos produits», a-t-il déclaré. Les analyses du cycle de vie sont onéreuses à réaliser, mais s’avèrent rentables à long terme.
Les entreprises ont compris que la seule façon de progresser consiste à adopter l’économie circulaire, a déclaré Janusz PIETKIEWICZ, membre du groupe des employeurs et représentant des employeurs de Pologne. Il a souligné que le pilier social et environnemental devient de plus en plus important pour les entreprises. La numérisation révolutionne la manière dont les entreprises sont organisées.
La conférence a été organisée conjointement par le groupe des employeurs et l’association nationale des employeurs de Slovaquie.