Une Europe qui protège?

Réunion extraordinaire du groupe des travailleurs

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La démocratie sous pression: stratégies des syndicats contre le populisme de droite et le nationalisme

En 2016, la Commission Juncker a présenté son troisième programme de travail annuel intitulé «Vers une Europe meilleure - Une Europe qui protège, donne les moyens d'agir et défend».

Une Europe qui protège doit garantir la protection et la participation de tous les citoyens européens. Selon la Commission européenne, cette devise incorpore la sécurité tant interne qu'externe tout comme la protection sociale des citoyens. Dans ce contexte, la proposition à propos d'un «socle européen des droits sociaux» revêt une importance particulière.

«Les citoyens se demandent si les effets bénéfiques et les difficultés qui vont de pair avec des sociétés et des marchés ouverts, avec l’innovation et les évolutions technologiques, sont répartis uniformément. Leur confiance dans la capacité de l’Europe à façonner l’avenir et à engendrer des sociétés justes et prospères a été ébranlée».[i]

La présidence autrichienne du Conseil de l'UE a repris la devise «Une Europe qui protège» et l'a intégrée dans son programme de travail mais, jusqu'à aujourd'hui, elle ne l'a pas encore appliquée au sens large tel qu'envisagé par la Commission.

Entre-temps, l'Union européenne se prépare en vue des élections du Parlement européen de 2019. Les politiques néolibérales de ces dernières années ont accentué les inégalités et la pauvreté, suscitant le mécontentement et la méfiance. Les populistes de droite et les nationalistes gagnent du terrain et la xénophobie et les attaques contre les institutions démocratiques ainsi que les syndicats augmentent. Liberté d’expression restreinte mais soif de pouvoir populiste aussi – «les autocraties ne sont pas, et de loin, les seules à serrer la vis de la répression» (voir source)[ii].

Le socle social n'a toujours pas apporté d'améliorations tangibles, bien au contraire. Même les gouvernements de certains États membres de l'UE s'attaquent aux droits sociaux existants et essaient de s'en prendre aux syndicats et de les affaiblir. Compte tenu du climat politique, économique et social actuel, il devient extrêmement urgent d'améliorer les emplois et les conditions de vie et défendre la démocratie.

Portant ce débat au pays de la présidence du Conseil de l'UE actuellement, le groupe des travailleurs organise une réunion extraordinaire à Vienne. Des contributions sont attendues notamment par M. Wolfgang Katzian, président de l’ÖGB‚ et M. Hannes Swoboda‚ ancien président du groupe S&D au Parlement européen. M. Raimund Löw‚ journaliste et historien réputé, introduira le débat sur «La montée des nationalismes - L'Europe mondialement dans une position défensive» qui sera enrichi par des interventions de représentants des syndicats autrichiens et européens, de chercheurs et de journalistes. Sur la base de ces contributions,  le groupe des travailleurs évaluera la situation au sein de l'UE et le rôle de la présidence autrichienne, ainsi que les stratégies que mettent en place les syndicats en Autriche et à travers l'UE pour faire face à ces menaces et les combattre à la racine.

 

[i] DOCUMENT DE RÉFLEXION SUR LA DIMENSION SOCIALE DE L'EUROPE, 2017

[ii] Selon l'indice de transformation de la Bertelsmann Stiftung (BTI)