Les priorités des employeurs pour 2018

Le marché unique, le commerce, la numérisation et l’économie circulaire figurent parmi les priorités essentielles des organisations patronales européennes pour 2018. Les secrétaires généraux d’EuroCommerce, de l’UEAPME et du Copa et de la Cogeca ont débattu avec les membres du groupe des employeurs des priorités de leurs organisations pour 2018.

Les PME passent au numérique

La numérisation sera l’une des priorités essentielles de l’UEAPME en 2018. Il s’agit là notamment de commercer en ligne, d’accroître l’adéquation des compétences et de mettre en place un cadre juridique approprié. En l’affaire, cette organisation recense les bonnes pratiques de ses membres afin d’aider d’autres entrepreneurs à mener à bien cette transition.

En matière d’économie circulaire, il importe de faire en sorte que les PME soient à même d’accomplir sans accroc une transition écologique telle qu’elle n’entrave pas leurs activités, a déclaré Mme Véronique Willems, secrétaire générale de l’UEAPME. Ceci vaut également pour la stratégie européenne sur les matières plastiques qu’a récemment annoncée la Commission européenne.

La taxe sur la valeur ajoutée et les problèmes liés à ses différents régimes, la refonte du régime particulier des PME et de manière générale la flexibilité des régimes de TVA figurent parmi les domaines auxquels s’intéressera l’UEAPME en 2018.

Le secteur agricole porte son attention avant tout sur les ALE et la PAC

L’avenir de la politique agricole commune (PAC) et les incidences des accords commerciaux constitueront un domaine d’intérêt essentiel du Copa et de la Cogeca. Nombre des détails des modifications de la PAC revêtent une importance cruciale pour l’ensemble du secteur. L’on peut citer l’exemple du concept d’écologisation, où il s’agit de savoir comment mettre en place cette démarche de manière durable, comment garantir un retour sur investissement suffisant et comment éviter un surcroît de bureaucratie. M. Pesonen a également fait valoir les problèmes que rencontre le secteur agricole en matière d’emploi: il demeure difficile de fournir un nombre suffisant de travailleurs saisonniers qualifiés.

Le Copa et la Cogeca s’inquiètent également de l’évolution des négociations commerciales avec le Mercosur. Selon M. Pesonen, l’état de ces négociations ne procure pas actuellement suffisamment d’avantages à l’agriculture européenne ni en particulier aux plus petites des entreprises.

Encore des temps difficiles à venir pour les entreprises?

L’environnement politique actuel est difficile pour les entreprises, qui est marqué par des divisions croissantes entre le Nord et le Sud et l’Est et l’Ouest, a relevé M. Christian Verschueren, secrétaire général d’EuroCommerce. Il estime que certains gouvernements européens remettent actuellement en cause les fondements de l’UE en sapant l’état de droit ou en adoptant des pratiques protectionnistes. Il a mis en relief l’importance du marché unique et de son bon fonctionnement et d’échanges commerciaux ouverts. Les réformes sociales en cours, bien que nombre de pays ne les aient pas encore entreprises, sont importantes pour soutenir la reprise économique dans l’UE.

La transformation numérique de l’économie continue à demeurer au centre de l’attention d’EuroCommerce. En 2018, cette organisation entend se concentrer, entre autres choses, sur les aspects fiscaux de l’économie numérique et sur l’incidence de cette dernière sur le marché de l’emploi.

Le «Brexit» suscite l’inquiétude croissante des employeurs

S’agissant du «Brexit», les trois organisations ont toutes fait part de leurs préoccupations quant à ses retombées négatives sur les entreprises européennes. Quel que soit le résultat des négociations, nous devons faire en sorte que les PME puissent continuer à commercer en subissant le moins possible de charges administratives, a fait valoir Mme Véronique Willems.

Le risque accru de l’absence d’un accord d’ici à mars 2019 est également source d’inquiétude pour l’agriculture européenne. En tout premier lieu, il aura certainement une incidence sur le financement de la politique agricole commune. En second lieu, le Royaume-Uni demeure un marché important pour les agriculteurs de l’UE. Nous sommes extrêmement inquiets des conséquences possibles de ce qu’il est convenu d’appeler un hard Brexit. Tout droit de douane ou toute charge administrative supplémentaire que l’on fera peser sur les échanges commerciaux avec le Royaume-Uni aura une incidence sur les prix, a indiqué M. Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa et de la Cogeca.

Ce débat était le premier du diptyque qu’organise le groupe des employeurs. Le second débat, qui réunira BusinessEurope, EuroChambres et le CEEP, est prévu en mars.

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