Les réfugiés sont une chance pour le marché européen de l'emploi

Plus d'un million de migrants et de demandeurs d'asile sont arrivés dans les 28 États membres de l'UE en 2015, dont bon nombre sont des ressortissants syriens, afghans et irakiens. Quelles sont les politiques et actions mises en œuvre au niveau européen pour assurer leur intégration sur le marché du travail? Quels sont les méthodes qui fonctionnent et les points à améliorer? Telles sont les questions abordées lors du débat sur le thème «Intégration des réfugiés sur le marché du travail: transformer la crise en une occasion à saisir» organisé par l'Observatoire du marché du travail du CESE.

«L'expérience montre que l'intégration des réfugiés est bénéfique pour la société, et la société civile joue clairement un rôle essentiel en la matière», a déclaré M. Krzysztof Pater, vice-président de l'Observatoire du marché du travail du CESE, dans son allocution d'ouverture. En guise de réponse, M. Claude Rolin, député au Parlement européen, a demandé sur le ton de la provocation: «Souhaitons-nous vraiment intégrer les réfugiés? Je constate que trop peu est fait pour aider concrètement les réfugiés à trouver un emploi. Nos concitoyens craignent dès lors que les réfugiés continuent à vivre sur les allocations, tout en menaçant leurs propres emplois. Nous devons prendre des mesures pour garantir des emplois pour tous».

Confrontés à un afflux massif de réfugiés qui les a largement pris au dépourvu, les États membres de l'UE agissent en ordre dispersé, la législation et le soutien à l'intégration variant d'un pays à l'autre, selon Mme Klára Fóti, représentante d'Eurofound. Mme Geertrui Lanneau, spécialiste auprès de l'OIM, a souligné l'importance d'investir dans l'éducation et la formation, étant donné qu'une grande partie de la population migrante est encore très jeune et qu'elle a prioritairement besoin de qualifications. Mme Jean Lambert, députée au Parlement européen, a mis l'accent sur «la nécessité de mettre à profit les ressources intellectuelles des réfugiés en mettant en place des stratégies d'intégration, et notamment en reconnaissant leurs qualifications, même informelles».

Mme Christa Schweng, membre du CESE, a déclaré qu'un «véritable système de migration européen» était nécessaire et que «des politiques d'intégration devraient être conçues à l'intention spécifique des femmes réfugiées, afin de les aider à augmenter le revenu familial et d'éviter la concentration dans des ghettos». Elle a souligné la nécessité de mettre l'accent sur l'esprit d'entreprise et l'activité indépendante en tant que vecteur important du processus d'intégration des réfugiés sur le marché du travail.

En abordant la question des facteurs qui facilitent l'emploi des réfugiés, comme salariés ou indépendants, le séminaire de l'OMT a permis de mettre en évidence des bonnes pratiques en provenance d'Autriche, de Belgique et de Suède.

Mme Margit Kreuzhuber, commissaire à la migration et à l'intégration auprès de la Chambre économique fédérale d'Autriche, a expliqué le modèle spécifique d'apprentissage utilisé pour intégrer les réfugiés sur le marché du travail en Autriche et pour combler le fossé entre les compétences disponibles et les besoins existants sur le lieu de travail. Elle a ajouté que ces apprentissages facilitaient l'adaptation culturelle et la compréhension de la culture autrichienne de manière progressive.

Mme Marina Nilsson, responsable du programme «Fast track to integration» (Voie rapide vers l'intégration), a présenté cette initiative de l'Union suédoise des travailleurs de l'hôtellerie et de la restauration (HRF) et de l'association suédoise d'employeurs Visita. Le programme forme des réfugiés au métier de chef de cuisine, offrant un système d'accréditation accéléré permettant d'obtenir des qualifications au moyen d'une évaluation «en cuisine» en langue arabe et en langue anglaise.

Enfin, Mme Julie Bodson, directrice de l'entreprise sociale «Duo for a job», a présenté le projet intergénérationnel belge qui consiste en un parrainage de réfugiés par des volontaires âgés de 50 ans et plus, destiné à leur permettre de trouver un travail ou de se lancer comme indépendants. Des personnes expérimentées sont mises en relation avec de jeunes réfugiés pendant six mois pour les aider à rédiger leur CV, à sélectionner des offres d'emploi et à se préparer en vue d'un entretien. Le projet affiche un taux de réussite de 75 %; 97 % des parrains reviennent aider d'autres réfugiés à la recherche d'un emploi et 93 % des personnes parrainées se disent satisfaites.

Contexte

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