La société civile appelle à une nouvelle impulsion politique pour relancer l'UE

JOURNÉES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE 2017

Les 26 et 27 juin, le Comité économique et social européen (CESE), de conserve avec d’autres organisations de la société civile et d’autres institutions européennes, a accueilli en ses locaux la manifestation annuelle des Journées de la société civile.

Cet important rassemblement d’organisations de la société civile venues de toute l’Europe a fourni une contribution puissante de la société civile aux réflexions sur l’avenir de l’Europe entreprises par la Commission au moyen de son «Livre blanc sur l’avenir de l’Europe». Il y a été lancé un appel énergique en faveur d’une nouvelle impulsion politique pour relancer l’UE en partant de nos valeurs fondamentales, ainsi que pour manifester l’engagement sans ambiguïté des organisations de la société civile d’aller de l’avant. Un certain nombre de demandes essentielles et d’engagements de la société civile ont été adoptés et présentés aux organes décisionnels de l’UE afin de favoriser un dialogue civil élargi et d’approfondir la démocratie participative sur les quatre questions épineuses que sont: le populisme, la révolution technologique et son incidence sur le travail et la démocratie, la participation des organisations de la société civile et la cohésion sociale et territoriale.

Dans son discours d’ouverture, M. Georges Dassis, président du CESE, a demandé à la société civile organisée de jouer un rôle moteur dans une période des plus difficiles et a attiré l’attention sur la montée du populisme. Les citoyens commencent à se rendre compte que si l’Europe ne fait pas mieux, si elle ne met pas tout en œuvre pour les protéger et si elle ne prend pas de mesures concrètes pour garantir les libertés, la démocratie et la cohésion économique et sociale, il est alors assez probable que le populisme finira par échapper à tout contrôle... Une autre question à laquelle il est urgent de s’attaquer est celle des nouvelles technologies. Il est incontestable que celles-ci constituent un progrès. Nous devons toutefois nous poser la question suivante: les richesses que nous créons grâce à ces nouvelles technologies sont-elles réparties équitablement?

Le CESE fait tout son possible pour que les citoyens, et tout particulièrement les jeunes, soient associés à la résolution de ces problèmes et au processus décisionnel.

Pour cette raison, le CESE a convié cette année aux Journée de la société civile trois étudiants afin d’exposer les résultats de l’édition 2017 de la manifestation du CESE pour la jeunesse «Votre Europe, votre avis» sur le thème «L’Europe à 60 ans: et maintenant?» sous la forme de trois recommandations concernant l’avenir de l’UE: lutter contre le nationalisme grâce à un enseignement interactif et un enseignement de l’histoire convenue à l’échelle internationale; réduire le gaspillage alimentaire pour aider les personnes souffrant de la pauvreté et promouvoir la durabilité; et renforcer l’intérêt politique en Europe grâce à l’exploitation du potentiel des médias sociaux.

Mme Federica Mogherini, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a en premier lieu rappelé aux participants le rôle crucial que joue la société civile en ce qu’elle constitue l’une des formes les plus actives de participation politique. Je continue d’être une militante, j’ai commencé mes activités politiques au sein d’organisations de la société civile et les institutions ont besoin de cette dernière pour effectuer les bons choix et les mettre en œuvre. Dans le même temps, la société civile a également besoin de bonnes institutions pour pouvoir travailler. Il y a un an exactement, nous entendions certains affirmer que le référendum britannique marquerait le début de la fin de l’UE. Une année plus tard, nous avons assisté à la prise de conscience qu’il est illusoire de s’enfermer dans ses frontières et de regagner sa souveraineté et que le seul moyen de retrouver cette dernière dans le monde globalisé dans lequel nous vivons consiste en fait à nous rassembler en tant qu’Européens. Dans ce contexte, je tiens à souligner que nous devons travailler ensemble. Nous voyons s’amoindrir la place qu’occupe la société civile, parfois aussi au sein de l’UE; je m’inquiète vivement de cette évolution car nous savons qu’il n’y a pas de société forte en l’absence d’ouverture et de participation. L’approche habituelle consiste à soutenir vos travaux, mais la question est également celle de la manière dont nous pouvons améliorer notre partenariat. Nous agissons parfois comme si nous ne nous rendions pas compte que l’Europe a besoin de la migration pour des raisons économiques et culturelles. Je connais les travaux que vous avez menés concernant un avis sur le coût de la non-Europe. Pourquoi n’élaboreriez-vous pas un avis sur le coût de la non-migration? J’ai en effet le sentiment que si tous les migrants disparaissaient du jour au lendemain, des pans entiers de notre économie s’effondreraient dans la foulée. Tels furent les termes de l’appel de Mme Mogherini au CESE, dont s’est sur-le-champ saisi le président de cette institution, M. Georges Dassis.

L’Union européenne connaît une crise de légitimité sans précédent en raison de son incapacité à apporter des solutions à divers problèmes. M. Conny Reuter, coprésident du groupe de liaison du CESE, a fait valoir que la société civile devait relever le défi de défendre les valeurs les plus importantes de notre société et de trouver des solutions d’ensemble; il convient par exemple de cesser de traiter la migration comme une crise, mais de l’envisager comme une chance qu’il s’impose de saisir, et nous ne devrions pas nous cantonner à la question des modalités pour gérer la migration. Il ne s’agit pas d’un problème de gestion, c’est une question d’humanité et d’investissement qui occupe une place centrale dans les travaux de nombre des organisations de la société civile qui ont participé aux Journées de la société civile, et qui font en sorte d’assurer le respect des droits humains, de la démocratie, de l’intégration et de la solidarité, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières européennes.

L’Europe doit répondre rapidement à tous ces défis, ainsi que commencer à agir en se tournant vers l’avenir afin d’assurer une transition sans heurts en ce qui concerne les nouvelles technologies et l’avenir du travail. Elle doit en outre trouver un nouvel équilibre entre zones rurales et urbaines en mettant davantage l’accent sur la cohésion territoriale et sociale. Le CESE se préoccupe vivement de ces évolutions et il a centré nombre de ses travaux sur ces questions.

Demandes aux autres institutions de l’UE:

  • ne pas se départir de l’objectif de cohésion territoriale et sociale afin de surmonter les disparités qui prévalent entre les États membres et en leur sein;
  • développer l’UE sur la base de droits qui garantissent à tous et pour toutes les formes d’emploi une protection sociale et un travail décent;
  • faire jouer et soutenir des voies diversifiées de participation. Il convient à cet égard de reconnaître le rôle des organisations de la société civile pour jeter des ponts, ainsi que de leur en donner les moyens;
  • garantir un espace civique ouvert, qui tienne compte de son caractère fluctuant et du cadre pour le dialogue civil;
  • communiquer de manière plus positive et attrayante sur les politiques de l’UE en faisant appel aux valeurs;

se doter d’un programme rural pour reconnaître les besoins spécifiques afin d’assurer la cohésion territoriale.

 

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CP32 Civil society's call for a new political impetus to relaunch the EU - EESC Press Release